6 mai 2019

Temps de lecture : 5 min

La démocratie créative permet à chacun de montrer son talent

Le festival OFFF Barcelona s’achève au terme de 3 jours de conférences, de workshops et de performances créatives qui ont permis de découvrir le travail de nombreux artistes, de partager, d’expérimenter, de s’inspirer. Partenaire majeur de l’événement, Adobe a montré comment l’union de l’art et de la science permet à chacun d’exprimer sa créativité et aux designers de se libérer de la technique pour se concentrer sur leurs créations. Retour sur l’événement avec Rufus Deuchler, évangéliste Creative Cloud chez Adobe.

Le festival OFFF Barcelona s’achève au terme de 3 jours de conférences, de workshops et de performances créatives qui ont permis de découvrir le travail de nombreux artistes, de partager, d’expérimenter, de s’inspirer. Partenaire majeur de l’événement, Adobe a montré comment l’union de l’art et de la science permet à chacun d’exprimer sa créativité et aux designers de se libérer de la technique pour se concentrer sur leurs créations. Retour sur l’événement avec Rufus Deuchler, évangéliste Creative Cloud chez Adobe.

Influencia : quelle est la particularité du festival OFFF Barcelona ?

Rufus Deuchler : c’est la plus importante conférence européenne consacrée à la créativité. Il s’y passe de nombreuses rencontres et découvertes. J’aime beaucoup ce moment car il y a une « vibe », une atmosphère très particulière et artistique. L’audience est très créative : il y a de grands noms du design ou de l’animation de niveau mondial, qui côtoient un public assez jeune, beaucoup de workshops, de moments de partage. C’est un festival unique.

IN : quels ont été les temps forts de ce festival pour Adobe ?

R.D. : le premier temps fort a été la conférence que j’ai donnée avec mes amis Erin Kim, designer dans l’équipe Adobe Dimension, et Kim Pimmel, designer dans l’équipe Aero, devant un public de 2500 personnes. Nous avons parlé de l’IA et de la créativité, en montrant comment l’IA facilite la création avec nos principales solutions. Nous avons fait des démonstrations de Dimension et des projets Gemini et Aero.

L’autre temps fort, ce sont les sessions Adobe Live pendant lesquelles nous recevons de grands artistes pour évoquer leurs inspirations et leurs processus créatifs. Nous avons ainsi reçu Craig Black, Ilya Ruderman, Kelly Anna, Neuroscientist, GMUNK, Perci, RobZilla et Ramona, Cabeza Patata, Ouchhh, Alex Daly, Rik Oostenbroek et Nidia Dias, Lobulo, Will MacNeil, Mariano Pascual, David Carson, Tsto, Marina Esmeraldo, Marina Willer, Jessica Sanders et Art&Graft. Nous avons aussi reçu James Victore qui est venu parler de son livre Feck Perfuction : Dangerous Ideas on the Business of Life, que j’aime beaucoup. Toutes ces sessions sont accessibles en replay sur Behance et sur la chaîne Adobe Creative Cloud. Ce festival est aussi un moment privilégié pour rencontrer et partager avec la communauté créative. Le public a pu créer des designs sur notre stand avec nos solutions, qu’il pouvait ensuite imprimer directement sur des carnets Moleskine. C’est un festival très créatif. Partout, les gens s’essaient à la création, s’inspirent, partagent leurs expériences.

IN : l’an passé, Adobe encourageait la création. Quel est votre objectif cette année ?

R. D. : l’enjeu est celui de la démocratie créative, de la créativité pour tous. Nous sommes parfaitement conscients qu’il y a différentes sortes de créativité et de créatifs. Nous voulons nous adresser à tout le monde et faciliter l’entrée dans la création. Notre démarche consiste donc à rendre les solutions logicielles plus accessibles et à développer des programmes destinés à tous les profils de créatifs, à tous les besoins. Spark permet de créer des designs élégants pour des mini sites web ou des posts pour les réseaux sociaux, sans avoir de connaissances graphiques préalables. Premiere Rush répond aux besoins de création vidéo pour les réseaux sociaux. Aero et Dimension expriment bien cette tendance en facilitant l’entrée des designers dans le monde de la réalité virtuelle et dans celui de la 3D, sans nécessairement avoir des compétences avancées dans ces univers.

La démocratie créative consiste à donner à tout le monde l’opportunité de s’exprimer. Nous voulons apporter aux créatifs confirmés de nouveaux outils répondant à de nouveaux usages, tout en simplifiant l’accès à la création pour ceux qui n’ont pas la maîtrise technique mais qui veulent créer.

IN : quelle est la vision d’Adobe quant au futur de la création ?

R. D.: L’IA est en train de transformer la créativité en accélérant et en simplifiant les processus. Nous avons mené une étude avec le Cabinet Pfeiffer auprès des designers, dans laquelle 74% des personnes interrogées nous disent passer plus de 50% de leur temps à des tâches répétitives et non créatives. Ils sont aussi 73% à penser que l’IA ne les remplacera pas dans leur travail et 68% à penser qu’elle peut au contraire être utile pour les aider dans certaines étapes de leur travail de designers. Nous avons développé notre moteur d’IA et de machine learning, Adobe Sensei, que nous intégrons dans les différentes solutions pour automatiser et simplifier les tâches répétitives et fastidieuses. Notre objectif est de libérer les designers de ces aspects techniques pour qu’ils se concentrent sur leur créativité.

Nous avons dévoilé en exclusivité le sneak « Recolor » sur Illustrator qui permet d’extraire automatiquement la palette de couleurs d’une image pour pouvoir la réutiliser dans une colorisation vectorielle. Les aplats de couleurs peuvent être ensuite testés sur autant de variations que l’on souhaite pour affiner son projet. Cela fait partie des innovations qui permettent d’accélérer la création et d’ouvrir de nouveaux horizons dans la façon de travailler. Sur After Effects, la nouvelle fonctionnalité de remplissage de la vidéo d’après le contenu est un bel exemple de la façon dont l’IA simplifie la vie du créatif. Nous avons bien sûr la même approche sur Photoshop, Premiere Pro ou encore InDesign.

Le futur de la création se joue autour de l’accessibilité, de la simplification des outils et de l’accélération des processus créatifs. Je pense également qu’on va beaucoup parler de réalité virtuelle, d’univers immersifs.

IN : et quelles seraient les tendances créatives de demain ?

R. D. : Adobe présente chaque année un cahier de tendances visuelles. Nous avons parlé cette année de la démocratie créative justement, mais aussi du retour à la nature, de l’expression disruptive et de la prise de position des marques. Je ne sais pas si on peut dire quel style créatif va s’imposer, tant il y a de styles et de projets différents. Ce que je vois chez les designers, c’est la volonté de développer leur propre style et que les clients les choisissent pour cela. Il me semble que c’est un courant de plus en plus fort. Cela permet aussi d’avoir une vie créative plus saine, d’exprimer sa créativité à sa manière.

IN: les concours lancés auprès des créatifs sont votre marque de fabrique. Qu’avez-vous prévu cette année ?

R. D. : Ce n’est pas exactement un concours mais plutôt un test destiné à cerner votre profil créatif, « The Creative Types ». Nous avons chacun une manière de penser, de comprendre le monde qui nous entoure, d’interagir avec lui et de le représenter. Ce test permet de dire si on a un profil créatif plutôt visionnaire, rêveur, producteur, artiste, aventurier, etc. J’ai un profil plutôt rêveur. Je dois dire que cela me va très bien.

IN : quels conférenciers, designers ou chercheurs avez-vous convié ?

R. D. : Je parlais des sessions Live diffusées sur notre chaîne pendant lesquelles nous avons invité de nombreux artistes. Nous avons également demandé à une quinzaine de créatifs de couvrir le festival pour nous. Il y avait parmi eux trois Français, Anna Wanda Gogusey, Julien Brogard et Antoine Elsensohn, qui ont participé aux workshops et assisté aux conférences pour en parler auprès de toute la communauté.

IN : vous êtes à Barcelone, que vous inspire le travail de Gaudi et ses divers immeubles barcelonais ? Serait-il l’un de vos utilisateurs ?

R. D. : L’architecture de Gaudi imprègne toute la ville et on ne peut qu’être inspiré par ses mosaïques du parc Güell. C’était un architecte très naturel, manuel. Je le vois comme quelqu’un qui aurait pu se tourner aujourd’hui vers la 3D, plus que vers Photoshop. Picasso aurait peut-être été intéressé par Photoshop. Il y a ici un esprit créatif qui est très vivant, très inspirant, avec beaucoup de couleurs et de formes. C’est un lieu particulier car le franquisme n’est pas si ancien et après chaque dictature, je pense que les gens ressentent le besoin de s’exprimer de la façon la plus créative possible. On ressent une émulation et c’est ce que les participants au festival OFFF viennent chercher : de l’inspiration et une émulation créative.

· Retrouvez les replays des sessions Live du festival OFFF
· Cliquez ici pour tout savoir sur le festival OFFF Barcelona
· Découvrez votre profil créatif grâce à notre test « The Creative Types »

 

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