25 février 2016

Temps de lecture : 3 min

Damoiseaux : un caleçon nommé désir…

Porté par des entrepreneurs férus du savoir-faire tricolore, le made in France a plus que jamais de beaux jours devant lui. C’est le cas de Damoiseaux, une jeune griffe de caleçon qui place la créativité sur le même pied d'égalité que l'engagement éco-responsable.

Porté par des entrepreneurs férus du savoir-faire tricolore, le made in France a plus que jamais de beaux jours devant lui. C’est le cas de Damoiseaux, une jeune griffe de caleçon qui place la créativité sur le même pied d’égalité que l’engagement éco-responsable.

« Hola joli Damoiseau. Que ton calbut est stylé, et que ce tissu est éblouissant. D’où sors-tu cette trouvaille ? ». Tout droit de l’esprit d’Anaïs Chibani, fondatrice de Damoiseaux, marque de caleçon 100% fait main qui entend redonner ses lettres de noblesse au sous-vêtement masculin, trop souvent cantonné au mauvais goût et à la créativité proche du néant. « Le caleçon est le prolongement du style de celui qui le porte. De plus, c’est le premier vêtement que l’on enfile et le dernier que l’on retire. L’idée était de remettre l’excentricité au goût du jour et de sortir du traditionnel basic, du motif vichy… », se remémore Anaïs Chibani.

Son plan de jeu ? Dans son atelier de Lyon, elle donne une seconde vie aux parures de lit, chutes de tissu et autres rideaux délaissés ou démodés… pour en faire de la matière première et l’utiliser dans toutes ses créations. Un upcycling qui permet d’explorer de nombreux territoires graphiques et qui fait la part belle au vintage. Nostalgiques des années 90, amoureux des couleurs bariolées et du motif scotchant, la révolution en-dessous de la ceinture est en marche : « Avant ils étaient des rideaux maintenant ils sont des caleçons hypnotiques sous les tropiques », peut-on lire sur la description de l’un des produits. La créativité est partout et devient même une forme de déformation professionelle. Dans la rue, sur Instagram, avec ses amis, en voyage et en fonction de ses aspirations… Anaïs Chibani traque les tendances pour surprendre encore et toujours une cible exigeante.

Bientôt une marque qui compte ?

Comment embarquer le consommateur dans son aventure entrepreneuriale et lui faire sentir que la marque en a dans les tripes ? Avec quelques principes qui fleurent bon l’authenticité et une détermination visionnaire. Si Anaïs Chibani est pour l’instant seule aux commandes, elle peut compter sur le soutien indéfectible de sa machine à coudre et les idées ne manquent pas. Avec 400 unités fabriquées puis écoulées depuis mai 2014, le caleçon Damoiseaux est un concentré d’engagement éco-responsable. En réutilisant des tissus, elle élimine le phénomène de surproduction et vérifie l’adage selon lequel : « Rien ne se perd, tout se transforme ». Avec ce procédé, elle crée de la rareté -les collections sont travaillées en petites séries ou en capsules uniques- et donne un supplément d’âme aux créations. Contrairement à un produit neuf, le tissu chiné a déjà une histoire et le travail artisanal remplace l’atelier de production, bien trop impersonnel et sans saveur. Comble de la coquetterie, le caleçon est serti d’un bouton vintage pour une personnalisation maximale. Autoproclamés « caleçons de jouvence », la communication sur les réseaux sociaux est soignée et a la saveur d’un cocktail exotique, subtil et percutant. Les ingrédients ? Jeu de mots bien sentis, vidéos/photos artisanales et optimisme contagieu :  « Avec humour et en jouant avec les codes de la toile, il est important que le client se sente « comme à la maison » en venant chez Damoiseaux, sans tomber dans la familiarité non plus », dévoile l’auto-entrepreneuse.

Si au premier abord le made in France et le fait main représentent un coût non négligeable, la fondatrice entend bien pratiquer des prix abordables, quitte à ralentir son développement : « Prix doux, entre 22 et 25 euros ». Anaïs Chibani s’en explique : « Ma cible est jeune et j’ai vraiment envie de faire profiter mes créations au plus grand nombre. Je ne me vois pas vendre mes caleçons 80 euros chez Colette, par éthique et respect envers une génération qui galère souvent avec son budget ». Il y a quelques mois, INfluencia et l’agence Dagobert lançaient un rapport sur les marques qui comptent, et Laurence Ayrault, directrice de Neuro@Conso indiquait : « Nous sommes programmés pour répondre aux besoins vitaux de notre corps, reproduire ce qui nous fait du bien et éviter ce qui nous fait du mal. Les marques qui nous procurent du plaisir seront donc plus facilement ré-achetées que les autres car les expériences vécues conditionnent les associations, les représentations et les prédictions ». Ce qui semble bien être le cas pour Damoiseaux qui a su créer un produit fort et engagé autour d’un univers rafraîchissant. Pourvu que ça dure.

Pour découvrir les caleçons Damoiseaux ou faire exploser le carnet de commandes…

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