26 janvier 2011

Temps de lecture : 1 min

Cuisson et résistance

C’est une petite leçon de civilisation que nous livre Fleury-Michon dans son dernier opus publicitaire, premier d’un nouveau cycle de toute évidence. Oubliées les petites filles qui ne peuvent cacher leur joie de manger du jambon, place aux experts en blouses blanches. La charcuterie, c’est du sérieux. Par Patrice Duchemin...

Le spot met en scène un jeune impétrant tout juste sorti de son école de commerce, et déjà en charge d’une mission de conseil en organisation, face à un charcutier à qui on ne la fait pas. Le premier, pâle comme un jambon sans phosphate, demande au second si «on ne pouvait pas réduire le temps de cuisson du jambon par deux… ce qui permettrait de doubler la production et donc les bénéfices».

«Enfin, on n’est pas à Wall Street ici! t’as remarqué qu’on était dans une cuisine? », répond l’homme en blanc à l’homme pâle, manière de lui signifier qu’il n’est pas sur une chaîne de montage industrielle. Pour preuve, le ballet d’hommes à toques qui ne cessent de s’agiter en arrière-plan. Et comme pour en remettre une louche, il ajoute avec une syntaxe fortement sarkozienne: « le jambon, il n’a pas fait une école de commerce, lui, il marine pendant 10 heures dans un bouillon à basse température, c’est pour ça qu’il est savoureux».

Cuire moins pour gagner plus, l’idéologie libérale du «toujours plus» aurait pu contaminer le jambon sans la résistance de Fleury-Michon. «L’obsession du bon», ça a du bon.

Patrice Duchemin  / Planning & Tendances
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