Londres serait-elle un enfer pour ses habitants ? Entre explosion des loyers et augmentation exponentielle des sans-abris, la capitale anglaise n’échappe pas au phénomène de gentrification. Pour mieux en rendre compte et éveiller les consciences, un collectif utilise de manière simple et brillante le mobilier urbain.
Depuis 2007, les prix de l’immobilier ont flambé à Londres : + 36%. Faisant de celle-ci, avec Paris, l’une des capitales les plus onéreuses d’Europe. Dans ces conditions, difficile pour les revenus les plus modestes et les classes moyennes de survivre dans cette jungle inflationniste. Si le mot « crise » et son champ lexical sont « banalisés », Street Graphs détourne de manière subtile le sacro-saint graphique si cher à nos JT et rappelle quelques fondamentaux. Mieux, le collectif donne une seconde jeunesse au diagramme en bâton en utilisant le mobilier urbain de la ville de « Sa majesté », et donne une autre perspective à ses maux : baisse de logements abordables, prix de l’immobilier en hausse, expulsions… Une manière différente de mieux comprendre le quotidien de milliers de personnes.
Avec un dispositif ultra simple : couleur des affiches, texte court, évolution dans le temps, effet visuel on ne peut plus clair… Street Graphs a choisi 8 endroits stratégiques de la capitale britannique, comme Westminster ou Camden, pour faire passer son message. Une opération de street marketing qui traite d’un sujet sensible avec une simplicité déconcertante. Après une fausse baleine échouée sur les bords de la Tamise et un ours polaire mécanique dans ses rues, la « ville-monde » ne manque pas de talents créatifs, à défaut de logements…