Si vous voulez être créatif, laissez émerger le MacGyver qui est en vous. Car mieux vaut faire n’importe quoi que rien du tout. 31 leviers à connaitre. Action.
Pas une semaine sans qu’il n’y ait un concours, un palmarès ou une remise de prix pour repérer ou récompenser une initiative sociétale ou technologique, un lancement de produit, d’application ou d’entreprise, une campagne de communication ou un buzz médiatique… rendant ainsi l’idée incontournable. Le seul risque étant l’essoufflement ou la redondance. Pourtant, pour être créatif pas besoin d’avoir systématiquement « le concept du siècle » mais d’être dans l’action. Car au bout du compte il vaut mieux faire n’importe quoi que rien du tout.
Et pour cela, il suffit d’imaginer une phrase, de griffonner une forme, de provoquer une émotion, d’oser le chaos, de mélanger des fils ou des couleurs, de sortir du pré carré… Il suffit aussi d’accepter que le résultat importe peu, car l’essentiel est de sonder sans cesse les voies pour titiller son « petit génie » parfois enfoui au plus profond de ses neurones ou entravé par le doute de soi ou de la pertinence de son idée… Une prise de risque qui peut être déceptive mais aussi source de nouveau point de vue et de dynamisme sinon de réussite.
D’ailleurs, les Frères Lumière actuels héros d’une exposition au Grand Palais n’ont-ils pas en leur temps tracé le chemin? Avec certes leurs quelque 170 brevets dans la photographie et le cinéma en relief. Mais aussi avec des inventions dans bien des domaines comme celui du médical où ils sont à l’origine de médicaments tels que le « Tulle gras » pour soigner les brûlés, la thérapeutique de la tuberculose grâce aux sels d’or et à la Cryogénine18, l’Allocaïne…
Accepter que le résultat importe peu
Alors pour réveiller le MacGyver qui est en chacun de nous, il n’ y a pas moins de 31 leviers à actionner selon l’infographie de Funders & Founders, que nous avons résumés en 16 points. Ils tournent tous autour de l’audace, de la liberté, du talent, de la persévérance, de la confiance en soi, de la curiosité, de l’action et de la simplicité. Mais plus important encore pour Anna Vital, son auteur, la crise n’est en aucun cas une bonne excuse pour s’empêcher de créer. Tout réside dans l’envie.
Les 16 commandements
1 – Oublier ce qui a été appris à l’école qui ne sert pas ou qui empêche d’ouvrir son esprit. Ce n’est pas forcément la vérité. Mieux : oser faire ce pour quoi vous n’êtes pas formé ni expert.
2 – Refuser de s’abriter derrière un excès de prudence, défier le bon sens et préférer l’incohérence ou mélanger ce que l’on aime même l’improbable. Tout noter même ce qui parait être un déchet d’idée ou ce qui a été imaginé sous la douche. L’inutile ou l’anodin sont souvent les plus créatifs et les bonnes idées semblent toujours d’abord idiotes.
3 – Prendre sur soi et agir plus vite que son doute. Affronter la confiance en soi et ses peurs. Canaliser ce sentiment est source de créativité. Ne jamais abandonner une idée avant d’être allé au bout et ne jamais renoncer car personne ne réalisera à votre place ce qui pourrait être un chef d’œuvre.
4 – Creuser encore et encore son cerveau pour étirer une idée, en rattraper une autre et extirper le bout d’une réflexion qui en amène une autre.
5 – Penser simplement et mettre un mot clair sur chaque pensée. Sinon abandonner.
6 – Etre visionnaire pour son futur utilisateur. Opter pour l’évidence et la facilité.
7 – Observer, veiller, pirater, persister. Emprunter les idées. C’est avec elles -il y en a rarement de nouvelles- qu’on imagine de nouvelles combinaisons. Autre option : oser récupérer un concept laissé de côté par un autre, il pourrait être une cour de récréation pour vous.
8 – Faire des connexions entre les choses pour mieux les connaitre : les neurones du cerveau travaillent de la même façon.
9 – Rester affamé, car alors on n’a rien à perdre.
10 – Etre courageux. Avoir tort. Provoquer des avis contraires. Accepter de perdre des plumes, de choquer, d’être critiqué.
11 – Une fois prêt, ne jamais remettre au lendemain ce qu’on a à faire. Se demander en priorité « pourquoi pas?» plutôt que « pourquoi ? ». Il n’ y a souvent aucune raison pour reculer.
12 – Si possible, d’abord agir et ensuite penser. En tous les cas, ne pas se contenter d’un essai ni laisser passer son tour mais se lancer même si ce n’est pas parfait. Ce qui compte est ce qui se fait.
13 – Détruire l’existant ou créer le désordre pour faire place nette et mieux recommencer. Entendre et voir au-delà de ce qui est dit et fait pour aller au-delà de l’évidence.
14 – Partager et collaborer même avec quelqu’un qui est au bout du monde et qui a les mêmes idées.
15 – Se dire que tout est possible, sinon tout de suite au moins dans le futur.
16 – Enfin, vivre comme s’il n’y avait pas de crise. Et quand bien même il y en aurait une, en quoi le fait de ne pas créer pourrait-il empêcher d’évoluer? Il faut résister comme beaucoup l’ont fait pendant les guerres et ne pas se laisser envahir par des personnes toujours bien intentionnées ou des informations plus ou moins alarmantes qui poussent au repli. Car le plus important est ce qui sort des cartons ! Et non pas de répondre à un besoin mais de le créer!