INfluencia : Vous êtes à l’origine de la Creative Party, un événement fédérateur chez les créatifs. Quelle en est sa genèse ?
Jérémy Froideval et Olivier Forestier : Il y a 2 ans nous avons créé une page Facebook sur laquelle on s’amusait à rebondir sur des faits d’actualités avec des créations sauvages. Au départ il y avait 2 fans sur cette page, nous deux. Puis après la créa Tipp-Ex / La Redoute tout s’est accéléré. Jamais nous n’aurions espéré avoir ne serait-ce que 1000 fans un jour. Alors une fois le 1000éme fan venu, on a eu l’idée de tous les remercier et de les rencontrer en organisant une soirée pour eux que l’on a baptisée la Creative Party (voir ci dessous). C’était une façon pour nous de nous démarquer des autres créatifs, et surtout de découvrir qui se cache derrière ces noms et ces avatars. Nous voulions pouvoir mettre un visage sur ces like. Nous essayons d’être proches de nos fans, nous mangeons avec eux (CreativeMeal), nous buvons avec eux (CreativeParty) et nous travaillons avec eux (Film Creativity et Brief Participatif).
Quel regard portez vous sur la génération de créatifs à venir dont vous êtes issus ? Et que vaut aujourd’hui la créativité en France ?
Jérémy Froideval et Olivier Forestier : Nous sommes des caméléons ! Une génération de créatifs couteau suisse qui touche et s’adapte à tout. Pourtant, avec les nouvelles technologies, c’est facile de se prétendre créatif, tout comme Instagram a rendu 30 millions de Français photographes. Du coup, il faut être de plus en plus curieux, s’intéresser à de plus en plus de choses pour pouvoir faire son trou et se démarquer du lot. On a grandi avec le digital et les médias traditionnels, ce qui fait que nous sommes à l’aise sur tous les terrains. La France possède un énorme potentiel créatif ! Il suffit de regarder un peu à l’étranger pour voir comment les Français sont sollicités dans les domaines créatifs : cinéma, musique, mode, etc. (un casque et tout le monde parle de toi).
Les Français possèdent un savoir-faire créatif bien à eux, une vraie patte que seul nous, avons. La « french touch » a de beaux jours devant elle. Malheureusement ce côté créatif n’est pas assez exploité en publicité… Pas par manque d’idées, mais plutôt par frilosité. La faute à qui, aux agences ? Aux annonceurs ?
Vous dites que vous avez voulu remercier les Like de votre fan page suite à votre création sur la Redoute et Tipp-ex. Vous aviez l’impression que cette reconnaissance virtuelle n’était pas assez forte ? Quelle valeur accordez vous à un like ?
Jérémy Froideval et Olivier Forestier : Un like c’est froid, accompagné d’un chiffre, ce n’est pas très sexy. Tant qu’on reste derrière un ordinateur on ne peut pas vraiment mesurer l’impact d’une reconnaissance virtuelle. Rien de ne vaut une bonne vieille rencontre, des sourires et des échanges autour d’un verre, ou deux, ou trois… C’est quand même mieux qu’un poke non ? Un like est indicateur d’intérêt. Il y a plusieurs types de like, il peut être un engagement, un signe d’intérêt ou encore un indicateur de popularité. En fait, le like ça veut tout, mais surtout rien dire. Avec le temps il a tendance à perdre de sa valeur. Aujourd’hui il se monnaye, on achète des like, et on like à tout va.
En tant que créatifs, quelle place accordez-vous au consommateur dans vos processus de création pour un annonceur ?
Jérémy Froideval et Olivier Forestier : Le consommateur devrait être la base de tout processus de création. On doit non seulement étudier son profil mais surtout ses attentes. On fait une pub pour qui ? Lui. Qui regarde ces pubs ? Lui. On croit beaucoup en ce créneau : surprendre et donner au consommateur ce qu’il attend plutôt que de livrer ce qui plaira à une marque. Il faut savoir donner pour recevoir, et non recevoir et donner un coupon de réduction en échange. C’est un challenge, mais c’est en prenant des risques que naissent de belles idées.
Propos recueillis par Gaël Clouzard / @G_ael
Pour assister à la Creative Party, inscrivez-vous en cliquant sur l’image !