27 novembre 2023

Temps de lecture : 2 min

Comment renouer avec le goût du collectif en entreprise avec l’intelligence émotionnelle ?

Dans l’entreprise, l’importance des émotions et du lien social ont été trop longtemps occultés. Pour Alexandra Chabanne, CEO de GroupM France, à l’heure du “tout performance”, il est urgent de remettre de l’humain au cœur du système. Un article à retrouver dans la revue 44 d’INFluencia.

Il y a encore peu de temps, nos environnements de travail étaient principalement structurés autour d’activités valorisant la performance et la culture du résultat, faisant uniquement appel à notre maîtrise technique et à la part rationnelle de notre intelligence. L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle renforce encore cet état de fait, puisqu’elle est un vecteur de productivité exceptionnel comme une source de connaissances instantanées et inépuisables. 

Les émotions en entreprise, pourtant essentielles à notre vie, étaient alors répertoriées comme un risque, voire une déviance individuelle qu’il fallait contenir hors de la sphère collective ; alors qu’elles sont à l’origine de notre capacité d’adaptation et un moteur puissant d’actions et d’engagement. 

C’est sans doute pourquoi, la pertinence des émotions dans le champ professionnel a progressivement fait son chemin en management ces dernières années. Ainsi, les recherches en psychologie des années 90 autour de l’intelligence émotionnelle et sa mesure sont venues utilement compléter les seuls tests de QI, jusque-là disponibles.

Des bénéfices importants et quantifiables

Et s’il est vrai que la notion même du rapport au travail a été fortement questionnée depuis la crise sanitaire, jusqu’à permettre une parole plus ouverte sur la santé mentale des collaborateurs, la prise en compte de cette dimension plus humaine au service des objectifs de l’entreprise est encore fragile et ne peut se résumer aux quelques « soft skills », aujourd’hui recherchés chez nos collaborateurs.

Pourtant, intégrer cette forme d’intelligence, c’est finalement valoriser les individus dans leur capacité à interagir plus efficacement avec les autres et à se mettre en mouvement positivement. Et cela, par une connaissance et une gestion de ses propres ressentis pour une meilleure maîtrise de soi, une plus grande empathie dans un partage plus respectueux et un goût du travail en commun renouvelé. Car en développant une écoute plus active et une expression de sentiments moins spontanée, plus appropriée, les conflits et autres tensions usuelles sont plus rapidement désamorcés.

A titre individuel, il a été prouvé que les collaborateurs disposant de ces capacités se révèlent davantage lors de feedback positifs et, a contrario, assimilent plus facilement les critiques constructives, s’adaptent mieux aux changements grâce à une plus grande flexibilité et créativité. Ils se montrent moins stressés, plus posés, sans perdre leur esprit critique et savent se mettre au service du collectif qu’ils entraînent.

Au niveau managérial, cela permet d’offrir un cadre d’exercice sécurisant et bienveillant où confiance et sentiment d’appartenance sont décuplés. Il autorise chacun à suivre ses intuitions et tolère l’erreur comme source d’apprentissage et de résilience, ce qui motive le partage et in fine la transmission.

 

« Depuis 2020, le Forum Économique Mondial a décidé d’ajouter l’intelligence émotionnelle aux 10 principales compétences du Future of work »

 

Les bénéfices pour l’entreprise vont donc bien au-delà d’une optimisation de la gestion des équipes, en créant les véritables conditions de « la symétrie des attentions » – où derrière chaque collaborateur heureux se trouve un client satisfait – indispensable à la performance et à l’engagement.

Ce tableau vous paraît peut-être trop idyllique pour être vrai ? 

Nous disposons désormais de retours d’expérience suffisamment significatifs pour affirmer que valoriser cette forme d’intelligence au travail permet à l’entreprise d’être 10 fois plus recommandée, de fidéliser 9 fois plus les collaborateurs au-delà de 3 ans et de les exposer 4 fois moins au stress et au burn-out.

C’est sans doute pourquoi, depuis 2020, le Forum Économique Mondial a décidé d’ajouter l’Intelligence Émotionnelle aux 10 principales compétences du Future of Work.

Dans un monde où la technologie évolue rapidement mais où notre quotidien est étonnamment plus complexe, il nous appartient donc de prioriser cette intelligence sensible dans nos organisations. D’en faire une force fédératrice pour des équipes plus engagées, des leaders plus inspirants et une culture d’entreprise où les émotions deviennent un catalyseur de succès pour tous.

 

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