14 octobre 2022

Temps de lecture : 2 min

Comment Bioseptyl a réussi sa relocalisation

Le fabricant de brosse à dents Bioseptyl s’est appliqué à relocaliser sa production, tout en améliorant son parc industriel. A la clé ? Des économies d’énergie, un impact environnemental réduit et des touristes séduits par la démarche…

Si un enfant devait dessiner une usine, il y aurait un grand cube gris… et probablement de gros nuages qui s’échapperaient des cheminées. Cette vision arriérée de l’industrie, c’est celle que déplore Olivier Remoissonnet, à la tête de Bioseptyl, marque de brosse à dents du groupe La Brosserie Française. Dans son usine de 4000 m2 située à Beauvois (Oise), il veille à créer une autre image de la production industrielle. « Pour faire de l’industrie autrement, il faut commencer par rompre avec les habitudes du passé. Désormais, on peut et on doit se préoccuper de ce qu’il se passe quand on fait de la production », affirme Olivier Remoissonnet. Sa feuille de route commence en 2012, lorsqu’il reprend l’entreprise alors à l’agonie.

 

Entre économies d’énergie et éco-pâturage

Créée en 1845, La Brosserie Française paye, 160 ans plus tard, les mauvais choix de délocalisation et de mondialisation de ses anciens patrons. Olivier Remoissonnet, alors salarié, reprend la société à la barre du tribunal et ses quelque 20 collaborateurs. Il relocalise la production. Mais le made in France ne fait pas tout : il déploie en parallèle une démarche globale de RSE, où le site de production est optimisé afin de réduire son impact environnemental. Parmi les efforts menés : l’installation d’ampoules à Led, des cartons réemployés des dizaines de fois avant d’être recyclés, un système de chauffage revu et corrigé. Pour ce dernier, l’usine s’est dotée d’un compresseur nouvelle génération pour faire fonctionner les machines. La chaleur qui s’en dégage est captée puis redistribuée dans l’atelier. Sans oublier l’investissement dans un système de chauffage régulable et adaptable à la température extérieure grâce à un système de sonde, permettant de réduire la consommation de 30%. Soit une stratégie des petits pas, comme la décrit le patron. « Nous faisons les choses quand nous estimons pouvoir les faire. C’est le cas de l’éco-pâturage, une idée qui s’est concrétisée il y a trois ans, alors que nous y pensions depuis bien plus longtemps. Mais il a fallu attendre que des collaborateurs soient prêts pour suivre ce projet. Aujourd’hui, nous avons des moutons, ânes et abeilles et certains salariés volontaires ont été formés pour repérer ce qui n’irait pas », décrit Olivier Remoissonnet, fier d’avoir recréé toute une biodiversité autour de son usine.

 

 

Fleuron du tourisme industriel

Il en convient, la démarche demande de gros investissements, parfois lourds pour la PME qui réalise un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros et emploie désormais 34 collaborateurs. Mais le jeu en vaut la chandelle. « Les Led, mises en place en 2014, ont nécessité un investissement qu’il a fallu amortir sur quatre ans. Non seulement nous y sommes parvenus, mais ces ampoules nous permettent d’éclairer l’usine avec 40 à 50 % d’électricité en moins qu’avant leur mise en place », souligne le directeur général. Tous ces indicateurs sont d’ailleurs réunis dans le bilan énergétique effectué par Bioseptyl pour son usine, en accord avec le référentiel Rev3 (visant à développer une économie durable dans les Hauts-de-France). D’autres actions seront mises en place comme une rénovation de l’isolation. Car l’entreprise est dans une démarche d’amélioration continue. Depuis un an et demi, elle rénove son parc industriel pour des appareils qui permettent à la fois une avancée technologique et des économies d’énergie. Le chantier doit durer encore près de cinq ans. De quoi susciter la curiosité des touristes qui viennent régulièrement visiter l’usine. Bioseptyl est en effet répertoriée comme site touristique industriel : 40 à 50 bus par an viennent visiter le site, les guides de l’office du tourisme de Beauvais ayant été formés au savoir-faire de l’entreprise. Et Olivier Remoissonnet tient à préciser : « Ils viennent visiter l’usine dans son jus. Nous ne faisons pas de la cosmétique pour recevoir du monde. » Une usine au naturel et sans nuages.

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