1 décembre 2020

Temps de lecture : 5 min

« Chouette, pas chouette », la série animée qui attaque les préjugés sexistes à la racine

Une galerie de dix animaux anthropomorphes veut convaincre les 4-6 ans de s’attaquer aux stéréotypes sexistes. Dans un bel élan collectif, les médias qui s’adressent à la jeunesse se sont associés à une cette opération issue d’une initiative citoyenne. Rendez-vous en janvier sur leurs antennes et plateformes.

Une galerie de dix animaux anthropomorphes veut convaincre les 4-6 ans de s’attaquer aux stéréotypes sexistes. Dans un bel élan collectif, les médias qui s’adressent à la jeunesse se sont associés à une cette opération issue d’une initiative citoyenne. Rendez-vous en janvier sur leurs antennes et plateformes.

Qui a dit qu’une fille ne peut pas jouer au foot ou devenir pilote d’avion ? Ou qu’un garçon ne peut pas pleurer ou faire de la danse classique ? En confrontant très directement les 4-6 ans à toute une série de stéréotypes sexistes, la série d’animation « Chouette, pas chouette » compte bien aider à déconstruire des préjugés qui s’installent subrepticement dans les esprits dès le plus jeune âge, conduisent parfois à des comportements violents ou tout au moins à une vision très stéréotypée de la société. Largement diffusés sur les médias pour la jeunesse à compter de janvier 2021, 16 épisodes de 1 minute 30 mettent en scène dix « enfants » – évidemment 5 filles et 5 garçons – qui sont autant d’ambassadeurs : Jaja Panthère, Gégé Castor, Toto Goéland, Kiki Mouton, Nono Croco, Lulu Hibou, Baba Ourse, Fafa Lapin, Lili Cochonne et Wawa Chihuahua. Ni beaux ni moches, ni gentils ni méchants, ni bêtes ni super intelligents, ils sont juste des enfants avec, comme tous les enfants, des tonnes d’a priori. L’objectif ? Susciter leur empathie, les pousser à remettre en cause leurs préjugés et comprendre que naître fille ou garçon, grand ou petit, croco ou panthère, ne détermine pas ce que sera sa vie. Et que, de toutes façons, « c’est plus chouette quand on se respecte ! ».

Née d’une consultation citoyenne

Le programme court, produit par la société 2 minutes et Gaumont, est issu d’une des propositions de la consultation « Stop aux violences faites aux femmes », initiée en 2017 par la plateforme de mobilisation citoyenne Make.org, en partenariat avec la Fondation Kering. « Il faut que l’on apprenne aux enfants le respect de l’autre sexe, fille et garçon, les faire débattre sur le sujet », avait proposé Ange, une des 400 000 participants autour de la question « Comment lutter contre les violences faites aux femmes ? ». Le projet a été piloté par Dominique Poussier, aujourd’hui consultante et ancienne directrice des programmes jeunesse de TF1 (1993-2010). Il associe également les Chiennes de garde et Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clémi), qui a de son côté réalisé un livret pédagogique autour de l’égalité filles-garçons et la déconstruction des stéréotypes sexistes destiné aux enseignants de la maternelle à la 6ème, aux éducateurs et aux professionnels de l’éducation. Le choix de s’adresser aux 4-6 ans est plutôt judicieux car « à cet âge, les enfants sont assez ouverts sur la question du genre », observe Damien Giard, directeur du numérique jeunesse chez Bayard.

Une mobilisation générale des médias jeunesse

Les médias pour enfants ont d’emblée répondu présents et tous participé au financement de la série animée. « Chouette, pas chouette » sera diffusé à partir de janvier sur les chaînes Gulli, Piwi+, Disney Channel, Disney Junior et Nickelodeon Junior, dans les cases jeunesse de TF1, France 3, France 4 et France 5, mais aussi les plateformes digitales des médias telles que Bayam (Bayard) ou Okoo (France Télévisions). « Le sujet et le principe narratif, qui confronte les très jeunes enfants à différents stéréotypes et leur montre que tout est possible, nous ont interpellés car Gulli se sent une énorme responsabilité sur l’égalité filles-garçons. Quand on touche un million d’enfants chaque jour, on se doit de porter des valeurs positives et de respect, une idée que nous embarquons depuis longtemps dans nos programmes », souligne Coralie Boitrelle-Laigle, directrice des programmes France de Gulli. En 2019 et 2020, la chaîne jeunesse du Groupe M6 avait d’ailleurs lancé des campagnes autour de la gentillesse, en s’appuyant sur des témoignages d’enfants.

Des animaux pour rester à hauteur d’enfant

Comme dans beaucoup de programmes d’animation destinée à cette cible pré-school, les auteurs ont choisi de mettre en scène des animaux, qui parlent et sont de toutes les couleurs. Dans le processus de production, tous les détails ont été soignés pour favoriser l’appropriation du message. « Pour un enfant de cet âge, il est plus facile de se projeter sur un animal antropomorphe que sur un enfant qui lui ressemble. Lors du choix des voix des comédiens, il était important que les personnages soient incarnés par de vrais enfants, plutôt des 7-10 ans, pour proposer aux téléspectateurs un phrasé, un rythme et un débit qui leur est familier. La voix aide aussi à montrer que chaque animal a un genre, par exemple que Lulu le hibou est une fille et que Nono crocodile est un garçon », détaille Jean-Baptiste Lamotte, responsable animation 6-12 ans chez France Télévisions.

Un long combat…

La lutte contre les préjugés sexistes est un sujet dont les médias pour la jeunesse se sont emparés de longue date. « C’est un sujet sociétal qu’il faut prendre dans sa globalité et il y a plein de manières de l’aborder. Nous y attachons une vigilance extrême dès l’écritures des histoires. Dans nos séries, les filles sont des héroïnes à part entière et plus seulement la bonne copine du héros », affirme Coralie Boitrelle-Laigle. « La cour de récré est clairement mixte et nous nous sommes attentifs à mettre à l’écran des héroïnes aussi fortes que les héros, comme cela a été le cas avec Abraca, une apprentie magicienne. Dans Jean-Michel, super Caribou, le caribou est certes le héros, mais Gisèle super chamelle lui donne clairement le change », ajoute Jean-Baptiste Lamotte. Dans ce long combat, qu’il faut sans cesse remettre sur l’ouvrage des lueurs d’espoirs apparaissent : « Chez les plus grands, il est intéressant de voir que le personnage de Mortèle Adèle est devenu un vrai succès de cour de récréation et de librairie, puisque la collection vient de dépasser les 5 millions de livres vendus. Ce personnage de fille au caractère bien trempé plait beaucoup aux 7-10 ans et même aux plus jeunes, qui lisent ses aventures avec leurs frères et sœurs. Son lectorat est d’ailleurs assez mixte, avec environ 40 % de garçons », poursuit Damien Giard.

Des messages exposés tous azimuts

L’éducation étant (souvent) à base de répétition, les épisodes de « Chouette, pas chouette » seront largement diffusés sur les médias des partenaires. Ces pastilles étant facilement programmables, elles peuvent d’ailleurs se glisser « en floating » dans les cases jeunesse des chaînes, de façon à toucher un plus grand nombre de téléspectateurs. Ils pourront aussi les voir à loisir sur leurs plateformes digitales (6play, Okoo, Bayam…) et autres réseaux sociaux. Le groupe M6 va également promouvoir la série auprès de ses collaborateurs via la communication interne et les livrets pédagogiques du Clémi seront mis à disposition dans ses Gulli Parcs. Sur sa plateforme Bayam, Bayard accompagnera les vidéos de contenus de son catalogue dans lesquels les héros maison (Tom-Tom et Nana, Ariol…) ont déjà abordé la lutte contre les stéréotypes. Un éditorial spécifique sera aussi proposé aux parents via nos newsletters, les blogs et les réseaux sociaux du groupe.

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