10 ans après, l’attentat de « Charlie Hebdo » est dans toutes les têtes… et sur tous les médias
Les commémorations de l'attentat de Charlie Hebdo trouvent aujourd'hui un écho particulier dans les grands médias nationaux...
(FILES) A man holds a placard reading "I am Charlie" on the Old Harbor in Marseille, southern France, on January 7, 2015, following an attack by unknown gunmen on the offices of the satirical weekly, Charlie Hebdo. Ten years ago, the killings began on January 7 with an assault on the Charlie Hebdo satirical magazine in Paris that saw two brothers massacre 12 people including some of the country's best-known cartoonists, the killing of a policewoman and the storming of a Jewish supermarket on the eastern fringes of the capital which killed 4 local residents. (Photo by Anne-Christine POUJOULAT / AFP)
Le 7 janvier 2015, au matin, les frères Chérif et Saïd Kouachi commettaient le premier et le plus meurtrier des trois attentats de janvier 2015 en France dans les locaux de Charlie Hebdo. La rédaction, qui avait déjà fait l’objet d’un incendie d’origine criminelle en 2011 et subissait de nombreuses menaces et critiques pour sa ligne ouvertement anticléricale, devenait ainsi le symbole d’un pilier démocratique en danger, celui de la liberté de la presse.
Pour commémorer les 10 ans des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, les médias audiovisuels et l’édition se sont mobilisés. L’hebdomadaire satyrique, déjà, publie aujourd’hui un numéro exceptionnel de 32 pages dans lequel il rassure son état de santé en se déclarant « increvable !». L’occasion d’y inclure une partie des dessins obtenus grâce à un concours lancé fin 2024 et qui invitait les dessinateurs de presse à travers le monde à « dessine(r) leur colère contre l’emprise de toutes les religions sur vos libertés ».
🔴 CONCOURS | À ceux qui ont en marre de vivre dans une société dirigée par Dieu et la religion, Charlie Hebdo lance un concours international pour vous ! Dessinez votre colère contre l’emprise de toutes les religions sur vos libertés. Plus d'infos ici 👉 https://t.co/Dg5jqSedldpic.twitter.com/JUhX0HHa78
Le numéro contiendra également les résultats d’une étude de l’Ifop réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès en juin 2024. On y apprend notamment que 76% des Français estiment que «la liberté d’expression est un droit fondamental» et que «la liberté de caricature en fait partie», cite Le Figaro dans un article publiée hier. Avant de conclure : « 62% des sondés se disent favorables au « droit de critiquer de manière outrageante une croyance, un symbole ou un dogme religieux » ».
Un traumatisme médiatique
Signe que la question pèse encore de tout son poids dans les têtes des rédactions, cette commémoration a trouvé un écho particulier dans les médias audiovisuels. Depuis 10 h 50, ce matin, France 2 diffuse une émission spéciale en direct pour suivre les commémorations organisées à travers la France. Emmanuel Macron et Anne Hidalgo, accompagnés de plusieurs ministres ainsi que des élus de la Ville de Paris, feront le déplacement. Les cérémonies commencent à 11 h 30 rue Nicolas-Appert, à l’adresse des anciens locaux du journal satirique et se poursuivront sur le boulevard Richard-Lenoir, où a été tué le même jour le lieutenant de police Ahmed Merabet, pour terminer porte de Vincennes, devant le magasin Hyper Cacher.
Après le 20h, Caroline Roux présentera également une grande émission depuis la Bibliothèque nationale de France à Paris afin de répondre à la fameuse question… « Sommes-nous tous encore Charlie ? » et «Où en est-on avec la liberté d’expression ? », a indiqué la chaîne. Seront conviés les journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo, dont Riss, mais également des spécialistes du terrorisme — pour prendre le pouls de la menace actuelle —, des humoristes, des artistes et des écrivains ainsi que des enseignants et des élèves pour discuter de la laïcité.
Le groupe TF1 s’est employé ce week-end à diffuser plusieurs reportages dans ses JT mais surtout le documentaire « Charlie Hebdo : ils racontent l’horreur », produit par ses soins, sur LCI vendredi dernier et disponible en replay. M6, de son côté, diffusait hier le documentaire Ce qui nous lie, présenté par Thomas Sotto, pour élargir les hommages aux autres attentats de 2015, notamment celui du Bataclan. Plusieurs chaînes ont abordé la veille les questions de la laïcité et la liberté d’expression dans certaines émissions comme Sens Public sur Public Sénat.
Côté radio, France Inter propose une programmation dédiée dans les émissions et rendez-vous d’information depuis ce week-end et aujourd’hui, lors du grand entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé avec la présence de Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Coco, dessinatrice à Charlie Hebdo (et Libération) et Richard Malka, avocat notamment de l’hebdomadaire satirique. Tout au long de la journée, des reportages sont programmés dans les différents éditions de la rédaction. Europe 1 a annoncé ce lundi que son podcast Au cœur de l’Actu s’enrichirait de trois nouveaux épisodes consacrés aux 10 ans de l’attentat. Le tout raconté par Philippe Val, ancien directeur de la rédaction et signature d’Europe 1. L’INA, comme à son habitude, n’est pas en reste pour « couvrir » les grands sujets qui font l’actualité. L’Institut National de l’Audiovisuel propose en ce moment sur ses réseaux sociaux, son site et sa plateforme de streaming plusieurs formats qui ont recours aux archives d’époque.
Enfin, comme le rappelait hier La Croix, « le monde de l’édition apporte aussi sa contribution ». Ainsi l’association Cartooning for Peace s’associe à Gallimard pour publier Tenir la ligne, 40 dessins pour Charlie, dans la collection « Tracts ». Les éditions du Cherche Midi rééditent Toujours aussi cons ! de Cabu et Fou d’amour de Wolinski, dessinateurs deCharlie Hebdo victimes des frères Kouachi. On n’évoquera même pas les titres de presse écrite qui ont tous couvert, d’une manière ou d’une autre, ce funeste anniversaire…
💬 "On ne peut pas faire ce journal sans avoir envie de se marrer".
Riss, directeur de Charlie Hebdo, revient sur l'importance de l'humour dans la rédaction du journal, même après les attentats de janvier 2015.
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