29 janvier 2023

Temps de lecture : 3 min

Welcome to the Jungle : « notre modèle cherche à rendre le travail excitant et soutenable. »

La start-up française spécialisée dans la recherche d’emploi et le recrutement, Welcome to the Jungle, vient de boucler une une levée de fonds de 50 millions d’euros. Cet apport de liquidités, qui est huit fois plus élevé que le précédent, va permettre notamment à cette jeune pousse fondée en 2015, qui compte 300 collaborateurs, 3 millions de visiteurs uniques par mois, 5000 clients et génère un revenu annuel récurrent (ARR) de 30M€, de partir à la conquête du marché américain. Sa directrice générale Camille Fauran, 34 ans, nous en dit plus…

Nous avons, jusqu’à maintenant, toujours misé sur la croissance organique et nous prévoyons d’être rentable dès 2024. Ce discours séduit les investisseurs aujourd’hui.

Influencia : Boucler une levée de fonds par les temps qui courent ne doit pas être une mince affaire…

Camille Fauran : Il aurait en effet été plus facile de faire cette levée il y a quelques mois. Boucler le tour de table a pris plus de temps que la dernière fois mais la période actuelle nous a également aidé car elle nous a permis de mettre en avant notre business modèle qui a désormais plus de prise auprès des investisseurs.

IN : Qu’entendez-vous par là ?

C. F. : Notre modèle de croissance est atypique par rapport à celui des licornes qui suivent une stratégie de progression exponentielle. Nous avons, jusqu’à maintenant, toujours misé sur la croissance organique et nous prévoyons d’être rentable dès 2024. Ce discours séduit les investisseurs aujourd’hui.

IN : Qu’allez-vous faire des 50 millions d’euros que vous venez de lever ?

C. F. : Nous allons profiter de ces fonds pour recruter une quarantaine de salariés supplémentaires en France et à l’étranger. Nous sommes aussi ouverts à d’éventuelles opportunités de fusion-acquisition. On sait que le marché est actuellement favorable pour réaliser une opération de rapprochement avec une autre entreprise. Nous ne fermons donc pas la porte à un éventuel rachat qui nous permettrait de développer nos activités ou de nous implanter sur un marché en Europe notamment.

Nous avons aussi regardé de près les Etats-Unis et c’est ce pays qui nous a finalement semblé avoir le plus de potentiel pour nous.

IN : Vous semblez toutefois surtout regarder au-delà de l’Atlantique pour vous développer à l’international.

C. F. : En effet. Nous avons passé pas mal de temps, ces dix-huit derniers mois, à analyser plusieurs marchés à l’international pour savoir celui qui serait le plus adapté à notre modèle. Nous avons étudié l’Allemagne et le Royaume-Uni qui sont les deux principaux marchés européens. Nous avons aussi regardé de près les Etats-Unis et c’est ce pays qui nous a finalement semblé avoir le plus de potentiel pour nous.

IN : Pour quelles raisons ?

C. F. : Nous sommes plus sereins concernant l’appétence du marché américain pour notre modèle qui cherche à rendre le travail excitant et soutenable. La « Grande démission » et d’autres phénomènes proches ont prouvé que les attentes des salariés américains avaient grandement évolué. Ce mouvement s’est nettement accéléré avec la pandémie. Notre vision a toujours été de prôner une vision du travail plus durable dans laquelle la flexibilité est prise en compte. Ces questions sont très importantes pour les 18-35 ans qui sont la cible que nous avons toujours visée. C’est particulièrement vrai aux Etats-Unis. Nous le vérifions régulièrement car nos équipes médias ont déjà commencé à publier des contenus adaptés au marché américain et les articles qui sont les plus lus sont ceux qui parlent de thèmes liés, par exemple, à la semaine de quatre jours ou aux environnements toxiques au travail.

Dans le passé, le salaire était LE sujet clé mais de nos jours, une société peut être compétitive pour plein d’autres raisons.

IN : Le marché américain n’est-il pas trop gros pour une jeune entreprise comme la vôtre ?

C. F. : C’est en effet un marché immense et c’est pour cette raison que nous allons concentrer nos efforts dans un premier temps à la région new-yorkaise en recrutant d’ici deux ans une équipe d’une dizaine de personnes. Cette ville nous semble idéale pour nous implanter aux Etats-Unis car c’est un excellent bassin d’emploi et plusieurs de nos clients actuels ont déjà des bureaux et des besoins sur place.

IN : Comment se porte le marché de l’emploi aujourd’hui en France ?

C. F. : Durant le Covid, nous avons constaté que les entreprises faisaient preuve d’attentisme. La plupart d’entre elles ont gelé leur plan de recrutement mais la reprise est apparue dès la fin 2020. Cette tendance s’est confirmée en 2021 et 2022. La pandémie a, par ailleurs, soulevé beaucoup de questions chez les candidats qui se demandent aujourd’hui pourquoi et pour qui ils travaillent. Leurs critères de recherche se tournent désormais beaucoup sur les engagements des entreprises, sur leurs valeurs et leur stratégie ESG. Dans le passé, le salaire était LE sujet clé mais de nos jours, une société peut être compétitive pour plein d’autres raisons.

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