18 février 2019

Temps de lecture : 3 min

Cabaïa a tout compris aux millennials

Des bonnets, des chaussettes et des tongs personnalisables à merci. Bastien Valensi a construit sa réussite autour du storytelling de ses produits. Inspirant…

Des bonnets, des chaussettes et des tongs personnalisables à merci. Bastien Valensi a construit sa réussite autour du storytelling de ses produits. Inspirant…

Les millennials parlent aux millennials. Bastien Valensi a compris tous les codes pour séduire ces consommateurs décidemment pas comme les autres. En moins de quatre ans, il a créé une marque qui rencontre un succès fou auprès de cette génération. Il n’a pourtant pas réinventé la poudre. Il le reconnaît d’ailleurs lui-même en toute franchise : « on ne vend pas un article mais une histoire », résume ce serial-entrepreneur de 31 ans « N’importe qui peut commercialiser des bonnets ou des chaussettes mais il faut aujourd’hui conceptualiser ses idées et théâtraliser ses produits ». Le jeune trentenaire applique ce concept à sa propre personne.

L’Ecole Nationale de la Démerde

Sa page sur LinkedIn est une perle en la matière. Celui qui se définit comme le « King of Pompons » affirme avoir obtenu une mention « Excellent » à la sortie de ses études à « HEC »… la « Haute Ecole des Copains ». Il se vante également d’avoir décroché un « Doctorat en storytelling à La Fabrique à Champions » et d’être passé par « L’Ecole Nationale de la Démerde ». Son slogan est simple : « SERIOUS IS BORING ».

Après avoir monté une petite entreprise spécialisée dans le déstockage, le jeune homme cherchait à lancer une nouvelle start-up dans le retail. L’idée de créer Cabaïa lui serait venue durant l’hiver 2015. Ce jour-là, Bastien aurait perdu dans le métro parisien le bonnet à pompon que lui avait tricoté sa grand-mère. Les modèles qu’il trouvait dans les grands magasins étaient tristes et de mauvaise qualité. Il décide alors d’imaginer une « marque qui lui ressemble, joviale et honnête, qui a pour mission de remettre de la bonne humeur dans les accessoires et dans la vie des gens ». Voilà tout du moins ce que raconte son histoire « officielle »…

Pop-up store

L’entrepreneur a en réalité choisi de commercialiser des bonnets car « c’est un produit mass-market qui se vend dans le monde entier, qui convient aux hommes, aux femmes et aux enfants et qui ne possède aucune marque de référence comme on peut en voir dans les chaussures de sport notamment », explique le principal intéressé. Trouver une niche, c’est bien mais encore faut-il savoir la présenter aux millennials… « J’ai créé pour cela un storytelling en proposant de vendre chaque bonnet avec trois pompons interchangeables », révèle t-il « Chaque modèle a un nom de cocktail comme Perroquet, Manhattan, Appletini, B-52 ou Long Island et ils sont vendus dans des boîtes en forme de shaker ».

 Pour tester son concept, il a quand même ouvert un pop-up store en novembre… 2014 dans le centre-commercial Velizy 2. En trois mois et demi, il vendra 5000 bonnets dans un espace de 40 m2. Fort de ce succès, il décide d’inaugurer d’autres pop-up stores. Ces espaces ne lui rapportent pas d’argent car la location de boutiques éphémères dans des galeries marchandes est coûteuse mais ils l’aident à générer du trafic sur son site marchand et vers les enseignes qui proposent ses produits. Au bout de dix-huit mois, sa start-up affiche déjà un chiffre d’affaires de 1 million d’euros qu’il réalise entre trois mois et demi à peine. Pour faire tourner sa PME, de mars à octobre, il choisit de se diversifier dans la chaussette en inventant, cette fois-ci encore, une jolie histoire.

La Plage à Tongs

« La Guinguette à Chaussettes » propose depuis 2017 des chaussettes qui peuvent s’attacher les unes aux autres avec un bouton pour ne pas les perdre durant les lavages. « Inséparables », ces couples ont tous des prénoms comme Alice & Paul, Iris & Rodolphe ou Maryline & John.

Pour l’été, Cabaïa a fondé « La Plage à Tongs » et ses claquettes aux lanières interchangeables. Ses serviettes de bain rondes ou rectangulaires ont, toutes, à leur dos, une poche zippée pour conserver son portable, ses clés ou ses cartes de crédit. Et dans deux mois, cette PME de onze salariés, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 3,5 millions d’euros, va lancer « Le Tour du Monde en 80 sacs », une nouvelle marque de… sacs customisables. « A terme, nous souhaiterions que tous nos produits soient personnalisables », annonce Bastien Valensi. Quand on vous dit que ce trentenaire a compris tous les codes des millennials…

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