Une seule plate-forme pour gérer des cartes-cadeaux souvent égarées, volées ou oubliées ? C’est ce que propose la startup californienne Gyft, dont INfluencia décryptait la semaine passée l’application mobile, façonnée pour mieux gérer et optimiser la jouissance des fameuses gift cards. Toujours aux Etats-Unis, Bync reprend le même principe centralisateur mais cette fois pour les cartes de crédit.
Lancée le 3 janvier après avoir été testée en version Beta par 5000 utilisateurs, la plate-forme – dont le nom est la contraction de « banque » et « synchronisation » – permet à chaque consommateur d’harmoniser toutes ses factures pour en retour recevoir des offres spéciales d’achat ultra personnalisées. Concrètement, en donnant la permission à Bync d’accéder au compte bancaire relié à sa carte bleue, chaque utilisateur lui laisse prendre connaissance en détails de ses achats. Quelle marque, quel produit, dans quel magasin et même quel quartier : rien ne lui échappera et chaque consommateur aura son profil enregistré dans la base de données.
Quel est intérêt réel pour lui ? Celui d’être assuré de recevoir en échange les deals les plus adéquats à ses envies et ses habitudes d’achat. Alors que les offres promotionnelles pullulent à foison au quotidien, cet outil de customisation nous a interpellés. Pour les commerçants et les marques, c’est l’opportunité de cibler avec pertinence, pour le consommateur celle de se garantir les meilleures bonnes affaires à l’instant T.
Depuis 2011, Dibsie propose déjà au consommateur des coupons adaptés à ses habitudes de shopping en ligne alors que l’application Kroger lui permet de profiter d’un discount personnalisé en temps réel pendant ses courses. Dans un style différent mais à l’esprit similaire, l’expérimentale Wallaby Card enregistre toutes les cartes de crédit de l’utilisateur pour lui faire ensuite savoir laquelle utiliser en fonction des promotions, pour bien sûr tirer le meilleur parti des avantages de chacune. Bync apporte encore une autre corde à l’arc de la synchronisation et de la centralisation digitale. Comment et pourquoi ? INfluencia a interrogé Ryan Bales, son fondateur.
INfluencia : Vous affirmez que Bync réinvente la façon dont le consommateur et les marques interagissent. En quoi exactement modifiez-vous le lien ? N’avez-vous pas plutôt construit un outil pour encore mieux customiser la pub ?
Traditionnellement atteindre le consommateur et encore plus les clients de ses concurrents, est un exercice coûteux et chronophage. Cela implique de collecter leurs contacts et informations pour ensuite leur faire parvenir des coupons et des pubs par courrier ou par email. Cette interaction indirecte est encore plus frustrante pour le consommateur, qui à force d’en être abreuvé finit par être immunisé. Bync veut modifier cela en permettant aux marques de ne pas seulement atteindre plus facilement le consommateur, mais aussi plus efficacement. En passant par Bync pour proposer une bonne affaire, le commerçant peut cibler le type de client voulu. Comment peut-il le faire ? Parce que Bync est synchronisé avec les factures de ses utilisateurs. Nous savons où ils font leurs courses et ce qu’ils achètent.
INfluencia : La customisation est-elle aujourd’hui la meilleure façon d’atteindre le consommateur et en quoi êtes-vous une « révolution » dans ce domaine, pour reprendre votre propre adjectif ?
Nos recherches ont montré que les consommateurs donnent leurs préférences à des deals proposés par un magasin dans lequel ils font déjà leurs achats. Et c’est bien là l’aspect unique de Bync, qui est en effet une révolution : jamais auparavant les offres promotionnelles n’ont été aussi personnalisées car basées sur vos propres habitudes de consommation.
INfluencia : Bync peut-il être aussi une nouvelle plate-forme de publicité pour les marques et les détaillants ?
Dans un sens, fournir une offre promotionnelle à un consommateur est une forme de publicité. Mais la force unique de Bync, c’est de permettre à des commerces d’atteindre les clients de ses concurrents. Cela n’a jamais été possible avant nous. Un commerce peut connaître ses clients, mais savoir exactement ce qui les attire et ce qu’ils consomment chez son concurrent est une nouvelle opportunité.
Benjamin Adler
Rubrique réalisée en partenariat avec Uniteam