16 avril 2014

Temps de lecture : 3 min

Le business des apps : le miroir aux Flappy Birds ?

Depuis 2008 et le lancement de l'Appstore, le business des applications ne s'est jamais aussi bien porté. Google ou Amazon, entre autres, en profitent allègrement. Mais cette poule aux oeufs d'or est-elle toujours aussi rentable ? Gabrielle Loeb, CMO de Heliceum, donne ses recettes.

L’Appstore d’Apple a récemment fêté son 5ème anniversaire. A son lancement en 2008, il comptait 500 applications pour près d’1 million aujourd’hui. Il est désormais distancé en téléchargements par le Google Play (56%) et challengé par les nouveaux Amazon Store et Windows store (7% de pdm en France). En 2013, avec 27 millions de mobinautes en France et 29% des Français équipés en tablettes, le marché mobile semble ne pas connaître la crise.

Qu’en est-il aujourd’hui du business des apps ? La mine d’or est elle encore exploitable ou déjà tarie ?

De l’Eldorado à un marché extrêmement concurrentiel où le « Winner takes all»

La période de forte croissance du store (2008/2011) a mis en avant à la fois des applis « baguettes magiques » : Shazam, Instagram, mais aussi des « applis blagues ou gadgets » comme les torches, Fatbooth et autres boîtes à bruits douteux… La période 2012-2013, dite de consolidation et du SoLoMo (Social Local Mobile) a vu l’avènement des mobiles comme nouvelles consoles de jeux portables. Sont alors apparus des jeux de meilleure facture et quelques jeux phénomènes (Draw Something, Clash of Clans et Hay Day). On a pu également observer une montée en puissance du m-commerce, des media, du messaging et des réseaux sociaux.

Aujourd’hui, si l’on veut faire fortune sur les stores, il faut atteindre plusieurs dizaines voire centaines de milllions d’utilisateurs actifs par jour pour soit revendre sa société à un géant (Instagram, Waze et récemment What’s App), soit profiter du raz de marée d’audience pour la « monétiser » avec de la publicité ou des achats in-apps [1] (Temple Run, Candy Crush au 1,5M de bénéfices quotidien [2] , Flappy Birds..).

Ainsi, à part quelques heureux élus, ce n’est pas un modèle viable pour les centaines de milliers d’applications présentes sur les stores ou qui se lanceront demain.

Quelles tendances pour demain ?

A partir de 2014, avec des devices de plus en plus puissants et connectés, nous verrons les applications devenir encore davantage des interfaces de suivi ou de gestion :

– De ses propres statistiques (quantified self en lien avec les objets connectés).
– De sa santé (M santé).
– De ses tableaux de bord (applications de gestion d’entreprise ou de la maison).
– De ses achats (25% des mobinautes utilisent leurs smartphones en magasin pour comparer et payer, drive to retail, m commerce).

 Sans oublier le jeu ! En effet, la 1ère utilisation des smartphones reste ce dernier (32%, soit environ 50 minutes par jour !) ainsi que les réseaux sociaux (50% des utilisateurs de Facebook et 68% de Twitter le font aujourd’hui via leur mobile ). Par conséquent, sur ce marché extrêmement concurrentiel, il faudra se demander : « qu’est-ce que mon application apporte vraiment ? A t-elle suffisamment de valeur pour avoir une place sur le store ? ».

Avoir une place sur le store : les écueils à éviter lors de la conception de son application

Pour éviter, comme Flappy Birds, de se prendre le mur, voici un premier partage d’expérience et de bonnes pratiques qui, pour les avoir vécues, ne sont pas toujours évidentes lorsqu’on a le nez dans le guidon.

Il faut tout d’abord :

– Définir ses objectifs (image ou rentabilité) et prévoir un budget conséquent pour la conception de son application (le coût moyen d’une application native de bonne facture s’élève en moyenne entre 30 et 100 000 €), auxquels s’ajoutent les frais de promotion.
– Allouer suffisamment de temps à la conception et au design. Sur mobile, une ergonomie défaillante ne pardonne pas.
– Choisir le modèle économique et penser international (la France n’étant que le 9ème marché de l’Appstore).

Pour réussir son lancement mobile, penser à :

– Identifier ses Key Performances Indicators et prévoir des solutions d’analyse de données bien intégrées.
– Utiliser en priorité les canaux gratuits
– Faire des mises à jour régulières et de la maintenance, en s’appuyant sur les retours d’expérience pour satisfaire et fidéliser les utilisateurs.
C’est à ce prix que vous vous ferez une place sur les stores et que vous éviterez, alors que vous partiez chercher l’Eldorado, de finir dans une jungle redoutable !

Gabrielle Loeb, CMO de Heliceum
L’auteur sera membre du concours d’application multi-plateformes des Apps Awards (à découvrir ci dessous) en partenariat avec INfluencia

[1] Société d’études IHS : 12 milliards d’euros de revenus des jeux sur mobile (+60%) en 2013
[2] Candy crush rapporte 600M d’euros en 3 mois et environ 93M d’utilisateurs quotidiens pour 1,5Millions d’euros de bénéfice/jour.

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