24 juin 2018

Temps de lecture : 3 min

Une bête trop belle pour ne pas être croquée

Les sites de vente de viande issus d’éleveurs respectueux du bien-être animal connaissent un succès grandissant. Le « Cow-Sharing » se développe bien…

Les sites de vente de viande issus d’éleveurs respectueux du bien-être animal connaissent un succès grandissant. Le « Cow-Sharing » se développe bien…

Végétariens, végétaliens et autres amis des bêtes, les lignes qui suivent n’ont pas été écrites pour vous. Les âmes les plus sensibles risquent même d’avoir un haut-le-cœur lors de la lecture de cet article. Un site allemand propose aux amateurs de bavette saignante et de rosbeef à l’ail d’acheter directement auprès de neuf éleveurs bios de la viande provenant de bœufs élevés dans des conditions respectueuses de l’environnement et du bien être animal.

Fondé par May-Britt Wilkens, une expatriée qui a longtemps souffert de ne pas manger de bons steaks durant son expatriation en Chine et par son ami Brian Lettkemann, Besserfleish affirme avoir développé le concept de « Cow-Sharing » en République Fédérale. Ses clients peuvent acheter des colis de 5 kilos de viande dont les prix varient de 99 euros pour le paquet surprise à 199 euros pour les amateurs de filets. Chaque animal permet de répondre en moyenne à une trentaine de commandes. Actuellement, le site écoule entre quatre et six vaches par mois. Cette plateforme n’est toutefois pas la première à se lancer sur ce marché.

Après le crowdfunding, le crowdbutching

Aux Pays-Bas, Kauf ne kuh (« achètes un vache ») permet aux internautes de choisir une partie des pièces de bœuf qui seront livrées à leur domicile. Fort de son succès, ce site s’est récemment lancé sur le marché britannique. Les amateurs de porcs et d’oies peuvent, eux, trouver leur bonheur sur des market place dédiées.

Ces plateformes affirment ainsi avoir mis en place un réseau de « crowdbutching » que l’on pourrait traduire par « réseau de boucherie participatif »… Mais pour les amateurs inconditionnels de traçabilité alimentaire qui veulent à tout prix savoir ce qu’ils mettent dans leurs assiettes, il y a encore mieux…

Des photos de vaches qui donnent l’eau à la bouche…

Mein BioRind (« mon bœuf bio ») en Allemagne propose à ses clients de choisir, grâce à des photos diffusées sur son site, l’animal qu’ils souhaitent voir abattre et dépecer afin de pouvoir le déguster. On avait prévenu les végétariens et les végétaliens… Les pieds dans l’eau, cette belle vache Angus de quatre ans toute noire ne sait pas que l’éleveur qui la photographie ce jour-là sous son meilleur profil souhaite surtout donner l’eau à la bouche -littéralement- aux internautes amateurs de viande fraîche… Si en France aucune plateforme ne semble être allée aussi loin pour séduire les carnivores écolos, de nombreuses boutiques en ligne vendent des pièces de bœuf en provenance directe d’éleveurs.

Les Colis du Boucher souhaite recréer le lien qui avait disparu entre les fermes et les familles. Ce site travaille uniquement avec des producteurs Bio ou Label Rouge basés en Auvergne. Fondé en 2016, Okadran commercialise, lui, un vaste choix de morceaux de viande en provenance de 600 éleveurs français. Bœuf, charcuterie mais aussi agneau, porc, volailles, gibier et… escargots. L’offre est très complète. Les consommateurs peuvent aussi définir la région de provenance de leur gigot ou de leur pintade fermière.

Des sites très tendance

Ces plateformes d’e-commerce répondent à une double attente. Les particuliers ne font aujourd’hui plus confiance aux industriels de l’agroalimentaire. Ils préfèrent s’approvisionner directement auprès d’éleveurs afin de s’assurer de la qualité des aliments qu’ils mangent. Les fermiers cherchent, de leur côté, à se libérer de la pression des enseignes de grande distribution qui ne cessent de leur demander de baisser leurs prix.

La Toile leur permet désormais de vendre leurs animaux sans avoir à passer par les supermarchés et les hypermarchés. Mais que les végétariens se rassurent… Il existe aussi des sites comme Tous Primeurs qui vendent des fruits et des légumes de saison issus aussi directement de la ferme. Il n’est pas utile de tuer une belle bête pour nouer des liens avec des agriculteurs de nos jours…

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