13 février 2023

Temps de lecture : 3 min

« Chez Sendinblue, on aime bien les fusions-acquisitions », Armand Thiberge

Et de huit… Sendinblue vient de boucler la huitième acquisition de son histoire suite au rachat de Captain Wallet. Son fondateur et CEO, Armand Thiberge, nous explique les raisons qui l’ont poussé à croquer le leader français du mobile wallet. Cet ancien élève de Sciences Po et de Polytechnique revient aussi, pour nous, sur les deux dernières années qui ont permis à sa société de tripler de taille.

INfluencia : Vous venez de dévoiler votre nouvelle acquisition. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Armand Thiberge : Nous venons de racheter Captain Wallet qui est le leader du marché du mobile wallet en France avec une part de marché proche de 50%. Créée en 2013, cette entreprise française, qui emploie une trentaine de collaborateurs, propose des portefeuilles qui permettent d’enregistrer sur son smartphone des cartes de fidélité, des cartes bancaires, des coupons, des badges d’accès, des invitations ou des e-réservations. Vous pouvez aussi recevoir sur ses wallets des notifications comme votre carte d’embarquement pour votre prochain vol. Avec 70% du traffic web désormais sur mobile, les mobile wallets permettent aux marques de communiquer simplement et efficacement avec leurs clients. Ce canal relationnel permet de doubler la fréquence de visite, de générer en moyenne 20% de chiffre d’affaires supplémentaire et d’économiser jusqu’à 40% du budget SMS. Captain Wallet possède aujourd’hui 200 clients dont Marionnaud, McDonald’s, Franprix, Carrefour, Europcarl’Occitane, Conforama, Intermarché, Decathlon, Intersport, Monoprix, But, Celio, Sport 2000 ou Leader Price.

 

IN : Pourquoi avoir choisi cette cible plutôt qu’une autre ?

A. T. : Les clients de Captain Wallet sont, pour la plupart d’entre eux, de grands groupes avec lesquels nous n’avions pas l’habitude de travailler jusqu’à maintenant. Notre activité « grands comptes », qui représente déjà 20% de nos revenus, est celle qui se développe le plus rapidement chez nous. Nous avons mis en place une équipe d’une soixantaine de personnes pour gérer exclusivement cette clientèle mais nous pensons que cette nouvelle acquisition va nous permettre de passer un nouveau cap car nous allons acquérir son expertise sur ce marché et profiter de la stratégie commerciale que ses équipes ont mis en place ces dernières années. Avec ce rapprochement, Captain Wallet va, de son côté, pouvoir profiter de notre exposition à l’international. Cette société est en effet uniquement présente en France alors que 75% des revenus de Sendinblue sont générés à l’étranger. Ce rachat ne manque donc pas de sens.

 

IN : Vous semblez apprécier la croissance externe…

A. T. : En effet. La reprise de Captain Wallet est notre 8ème opération de croissance externe. La première remonte à 2008 quand nous avons racheté un concurrent en Allemagne. En 2021, nous avons repris trois entreprises spécialisées dans l’e-commerce. La première fait du push notification, la seconde des chats et la troisième de l’analytique. Pour nous, la croissance externe est un moyen de rajouter des briques à notre offre afin de l’enrichir et d’aider nos clients à gérer au mieux leurs relations clients. Nous avons levé de l’argent pour suivre cette stratégie. Chez Sendinblue, on aime bien les fusions-acquisitions mais pour qu’elles réussissent, il est primordial qu’il y ait un bon « fit » entre les équipes.

 

IN : Vous aviez accordé à INfluencia un entretien, il y a un peu moins de deux ans. Que s’est-il passé depuis notre dernière entrevue ?

A. T. : Nous avons beaucoup grandi. Le Covid a accéléré notre croissance. Il y a deux ans, notre chiffre d’affaires ne dépassait pas 30 millions d’euros. L’an dernier, nos revenus récurrents ont atteint 100 millions d’euros. Nous nous développons notamment beaucoup sur les grands comptes et aux Etats-Unis. Cela nous a permis de devenir l’an dernier un « centaure ». Nous comptons aujourd’hui 750 collaborateurs dont 250 en France. Nous sommes implantés sur sept bureaux à Seattle, Toronto, Paris, Vienne, Berlin, New Dehli et Bangalore.

IN : Comptez-vous ouvrir d‘autres bureaux à l’étranger et la croissance externe reste-t-elle, pour vous, une stratégie gagnante ?

A. T. : Nos bureaux sont surtout liés aux acquisitions que nous avons bouclé ces dernières années. Nous voulions avoir une antenne dans chaque région du monde en raison des décalages horaires et c’est aujourd’hui le cas car nous sommes présents en Amérique, en Europe et en Asie. Il ne fait, par contre, aucun doute que nous allons boucler d’autres acquisitions à l’avenir. Notre objectif sera, comme toujours, d’ajouter des briques supplémentaires à notre offre.

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