2 février 2023

Temps de lecture : 3 min

Apprendre et se régénérer

Imaginez une communauté qui, pour sadapter aux crises successives, développerait une économie de la connaissance en lien avec lécologie et la régénération du vivant. Qui valoriserait l’apprentissage en y adjoignant des dimensions insufflées par le réel, le vécu, le monde tel qu’il est avec ses symptômes et ses changements, et cela en entreprise, qui deviendrait à la fois lieu de production et lieu de formation. Entrez dans lère de la Regenerative University. Un article à retrouver dans la revue 41 d’INfluencia.

Pour la troisième année consécutive, KPMG Innovation Lab a réuni les parties prenantes du monde de demain (leaders de l’économie innovante, acteurs du changement, de la société civile, dirigeants et décideurs, étudiants, experts de KPMG France) pour élaborer son « Book de tendances ». Une démarche prospective qui invite à appréhender le monde sous l’angle de l’économie des transferts positifs au service d’une prospérité durable et qui a permis de dégager six tendances 2023 : L’humain au cœur, Économies du lien, Plus de moins, Bio-continuum, ADN Tech, Multicrise), et trois « zones à rêver », c’est-à-dire les projections d’un futur souhaitable et réalisable qui révèlent de nouvelles raisons d’être de l’économie de demain. Zoom sur la Regenerative University, une zone à rêver où émerge une économie de la connaissance centrée sur l’écologie et la régénération du vivant. 

L’apprenance,  au cœur du principe

La formation, cet outil permettant d’une part à l’entreprise d’ajuster ses compétences aux exigences du marché, d’autre part aux salariés d’acquérir un développement et un épanouissement personnels, se diffuse toujours plus fortement au sein des organisations. Véritable redéfinition des contours de l’apprentissage, « l’apprenance » (apprendre de, à, avec), elle, intègre une nouvelle dimension : l’impact généré, à la fois sur les autres et sur l’environnement. « Dans ce nouveau paradigme, les entreprises explorent de nouveaux champs de création de valeur, en intégrant à leur mission cœur celle de la formation à impact : c’est la Regenerative University », explique Albane Liger-Belair, directrice associée Innovation chez KPMG France. 

 

Consommateurs, ONG, instituts techniques ou académiques, agriculteurs ou collaborateurs ouvrent leurs savoirs, mettent à disposition leurs informations et partagent expertises et risques. 

Comment ça marche ?

À la fois lieu de production et de formation, les entreprises – comme les individus – sont évaluées sur leur capacité à transmettre des savoirs, savoir-faire et savoir-être liés à la préservation de la planète. Le « learning score » individuel et corporate permet ainsi de reconnaître la contribution de chacun aux apprentissages de tous. La Regenerative University pousse chacun à être tour à tour, tout au long de sa vie, sachant et apprenant et à s’adapter en continu aux évolutions. « Les nouveaux enjeux ne concernent pas que les jeunes, toutes les générations doivent s’impliquer, de 0 à 99 ans, parents et enfants. Dans cette Regenerative University, cela passera par l’apprentissage des humanités, la coopération, la créativité, la résolution de problèmes complexes », souligne Antoine Lemarchand, président de Mercator, qui a participé aux travaux de KPMG.   

De leur côté, les collaborateurs d’entreprise montent en compétences sur les thématiques à impact de leur organisation, puis sont formés pour devenir eux-mêmes animateurs-facilitateurs auprès d’un public interne et externe à l’entreprise. Émergent alors de nouveaux métiers, comme les coachs T+ (T pour transmission). Véritables professionnels du transfert de savoir et savoir-faire, ils révèlent le formateur qui sommeille en chacun de nous et travaillent en priorité auprès de collaborateurs d’entreprise, qui ont acquis un savoir ou un savoir-faire utile à la société, et qui souhaitent le diffuser en interne à leur organisation ou à l’extérieur.  

Enfin, la communauté favorise les échanges entre disciplines et l’interaction des écosystèmes pour mieux appréhender la complexité du réel. Les savoirs expérientiels comme les méthodes ancestrales de transmission sont reconnus par le knowledge management. Cette pluridisciplinarité s’appuie sur des écosystèmes de partenaires de plus en plus étendus où la création de valeur se construit aussi hors des frontières de l’entreprise.  

Consommateurs, ONG, instituts techniques ou académiques, agriculteurs ou collaborateurs ouvrent leurs savoirs, mettent à disposition leurs informations et partagent expertises et risques. Grâce à l’implication des salariés et la mise à disposition de ressources par les organisations, c’est l’ensemble de la société – écoles, universités, collectivités, chambres de commerce et d’industrie, entreprises, associations, Ehpad… – qui est formée aux enjeux environnementaux. 

Avec la Regenerative University, c’est une nouvelle économie aux règles disruptives qui se dessine. « Fondée sur la connaissance, ressource immatérielle qui se partage à l’infini et se démultiplie quand elle est consommée, elle ouvre la voie à de nouveaux champs de création de valeur responsables, à l’impact bénéfique pour chacun individuellement, pour la société et pour l’environnement », conclut Albane Liger-Belair. 

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