Anne-Marie Gaultier (Aldi) : « à nous de montrer en quoi Aldi répond aux problématiques quotidiennes des Français »

« Place aux nouveaux consommateurs » est une signature extrêmement vertueuse qui est totalement en phase avec notre époque tournée vers la déconsommation et la frugalité.

INfluencia: en examinant votre parcours, on comprend que vous n’êtes pas la femme d’une seule entreprise… Qu’est-ce qui vous anime ?

Anne-Marie Gaultier : je suis une passionnée, j’aime les challenges, les défis, réveiller les belles endormies. Chaque entreprise côtoyée a été pour moi une source de vitalité. Diversifier le Club Med, lancer les forfaits illimités chez Bouygues, Transformer le BHV en place to be, Réveiller la belle endormie Bally, comprendre la mutation qu’est entrain de vivre la grande ditribution chez Intermaché… Etpuis aujourd’hui Aldi qui est venu me chercher. J’ai beaucoup de chance.

IN. : Aldi n’est pas une belle endormie… Quelle est votre mission aujourd’hui ?

A-M. G. : ma mission est de poursuivre ce qui est déjà en bonne voie chez Aldi, pousser la notoriété d’Aldi, élargir l’assiette de clients de l’entreprise en France.

Nous avons en face de nous des concurrents qui ont une force de feu énorme. A nous de montrer que notre modèle est différent et en quoi Aldi répond aux problématiques quotidiennes des Français. « Place aux nouveaux consommateurs » est une signature extrêmement vertueuse qui est totalement en phase avec notre époque tournée vers la déconsommation et la frugalité.

IN. : Aldi évoque effectivement très bien ces sujets. S’agit-il pour vous de refonder de fond en comble Aldi ?

A-M. G. : non, pour tout vous dire, je viens d’arriver, nous travaillons tous ensemble, et sommes tous convaincus de tenir un très bon concept « publicitaire ». Par ailleurs, la proximité, autre fer de lance d’Aldi est déjà, et sera encore plus vraie en 2030, puisqu’il s’agit de mettre en place un maillage complet sur le territoire de manière à ce que chaque Français soit à 15 minutes de son magasin. Nous devons passer des 1300 magasins actuels, à 1900 en 2030. Il est très clair pour nous que l’heure est à la simplification de nos vies, ou pour mieux dire à la simplicité, à la frugalité, comme je le disais plus haut.

nos expertises doivent être travaillées autour de la frugalité, c’est un sujet majeur, et l’on ne reviendra pas à l’avant.

IN. : l’agence de l’enseigne est TBWA, stop ou encore ?

A-M. G. : il n’y a aucune raison de changer d’agence. TBWA fait un très beau travail. Faustin Claverie et Benjamin Marchal, sont déjà très impliqués dans leur travail, et le seront encore plus désormais.

IN. : vous êtes également vice-présidente de l’Union des Marques, quels sont les sujets majeurs que vous traitez avec vos pairs actuellement ?

A-M. G. : nos expertises doivent être travaillées autour de la frugalité, c’est un sujet majeur, et l’on ne reviendra pas à l’avant. Ce mouvement a été révélé par La Covid, mais était dans l’air avant, il s’est amplifié avec la crise en Ukraine, et continuera de s’amplifier avec le changement climatique qui engendrera lui aussi ses crises, donc il n’est pas question de faire comme si, de s’arcbouter, nous devons prendre en compte ces nouveaux consommateurs, cette nouvelle vie qui nous attend. Il y a bien une nouvelle génération qui ne prendra plus l’avion, qui ne mangera plus de la même manière, qui refusera la malbouffe, etc. Cela nous apprend à nous, marques et agences à nous réinventer sans pour autant être ch…ts dans nos messages.

IN. : que diriez-vous à ceux ou celles qui ont envie d’abandonner le navire car ils font partie d’une génération qui sera « moins concernée » par le futur ?

A-M. G. : je m’intéresse à ces sujets, aux marques, aux nouveaux modèles, cela me passionne, je suis prof à Sciences Po et je trouve très intéressant de se projeter dans le futur aujourd’hui. Ce n’est pas parce que l’on a un âge certain que l’on doit s’arrêter, en tant que femme on peut au contraire se challenger à nouveau. C’est vivant.