23 septembre 2014

Temps de lecture : 2 min

Affichage : faire du neuf avec du vieux

En redonnant du glamour à une technologie d‘affichage en voie de disparition, un artiste multimédia taïwanais confirme qu’avant de devenir une agora d'écrans digitaux, le métro pouvait aussi séduire avec d'autres formats...

En redonnant du glamour à une technologie d‘affichage en voie de disparition, un artiste multimédia taïwanais confirme qu’avant de devenir une agora d’écrans digitaux, le métro pouvait aussi séduire avec d’autres formats…

Quand vos yeux sont rivés aux touches d’un tableau d’informations, c’est en général pour constater puis maugréer contre le retard d’un train ou d’un avion. Mais si chez nous, le bruit de ces touches est souvent synonyme de mauvaise nouvelle, dans le métro de Taipei il réconcilie les générations et suscite la rencontre, sans qu’il y ait aucun marketing ou pub en filigrane. Avec son projet « The Moment We Meet », l’artiste multimédia Hsin-Chien Huang redonne un coup de glamour à une technologie anachronique et délaissée par l’art et la communication depuis le « Monument to Change as it Changes » de Peter Wegner à l’université de Stanford, en 2011.

Si depuis trois ans INfluencia squatte autant le métro que Zazie, c’est pour rendre compte de l’intérêt qu’il suscite chez les marques. Elles en ont fait un territoire, convaincues que son univers souterrain constitue un support pertinent d’engagement. Que ce soit Tesco, Milka, HBO, la 20th Century Fox ou L’Oréal, tous ont déjà choisi les atouts du métropolitain comme théâtre pour leurs campagnes. Hsin-Chien Huang n’a lui rien à vendre, mais comme un annonceur il espère bien toucher sa cible !

Et si l’artiste taïwanais a choisi l’affichage à palettes, c’est bien pour ce côté rétro qui colle si bien à l’esprit de son installation. Comme il l’explique sur son site Web : « The Moment We Meet » ne veut pas seulement susciter la rencontre fortuite dans le métro, mais également promouvoir un message quasi social : prendre soin des jeunes et des vieux comme s’ils étaient de votre propre famille. Confucius aurait apprécié !

La rencontre et ses étapes temporelles

Comme beaucoup d’autres installations multimédia avant elle, « The Moment We Meet » est segmentée. Le premier panneau 3X3 est séparé en deux affiches : des enfants d’un côté, des personnes âgées de l’autre, exposés en mosaïque ou en portrait intégral. La deuxième partie de l’installation consiste en des sculptures cinétiques encadrées qui dépeignent des gros plans de parties du corps humain, que ce soit l’œil pour mettre en exergue l’importance du contact visuel, ou bien la bouche, qui trahit nos expressions. « Les deux reflètent le processus de rencontre au fil du temps qui passe », dixit Hsin-Chien Huang.

Pour compléter son œuvre d’art avec une touche de littérature, l’artiste taïwanais a demandé à quatre des plus grands écrivains du pays d’écrire un poème sur la famille, l’ethnicité, l’histoire et le futur, thème de la prochaine Revue d’INfluencia. Les écrits ont ensuite été placés dans des boîtes en verre disposées dans la station de métro, pour que chaque usager puisse s’arrêter et lire.

Nous vous laissons découvrir « The Moment We Meet » grâce à la vidéo ci-dessous. L’art étant subjectif, chacun aura son appréciation. Mais sans vouloir imposer notre goût, sachez juste que nous aimons beaucoup !

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA

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