1 mars 2022

Temps de lecture : 3 min

L’Europe coupe court à la propagande russe !

Les Etats et les géants du web luttent contre les médias d’État dirigés par le Kremlin pour en finir avec la diffusion de fake news. Plusieurs plateformes ont déjà été interdites de diffusion.

La guerre de l’information ou plutôt de la désinformation est lancée… La Russie n’a pas attendu d’envahir l’Ukraine pour diffuser sa propagande pro-gouvernementale sur les ondes et le web. Des chaînes d’Etat comme Russia Today et Sputnik publient depuis plusieurs années leurs contenus dans de nombreuses langues étrangères pour propager la « bonne parole putinesque » au plus grand nombre. Le Kremlin se cache également derrière de nombreux groupes très actifs sur la Toile. Pendant des années, la France et la quasi-totalité des autres pays de la planète ont laissé faire sans réagir. Les plateformes du web se sont, elles aussi, contentées d’effacer uniquement les messages les plus extrémistes laissant l’immense majorité de la propagande pro-russe circuler librement sur la Toile. Mais la guerre lancée contre l’Ukraine semble avoir changé la donne.

L’Union européen mérite enfin son nom

L’Union européenne a été, une fois n’est pas coutume, la première à montrer les muscles contre Moscou. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé, le 27 février, que l’UE allait interdire les médias Russia Today et Sputnik. Certains régulateurs de l’audiovisuel d’Etats membres comme l’Arcom en France et l’Ofcom au Royaume-Uni, étudiaient déjà la possibilité de prendre une telle mesure mais Bruxelles a choisi de ne pas attendre et de mettre cette menace à exécution le plus rapidement possible. « Nous interdirons au sein de l’Union européenne la machine médiatique du Kremlin, expliquait l’ancienne ministre allemande aujourd’hui à la tête de l’UE. Le média d’État Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales ne seront plus autorisées à répandre leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et semer la division au sein de l’UnionNous développerons donc des outils pour interdire cette désinformation toxique et l’éloigner de l’Europe. » Fermez le banc…

Faites ce que je dis…

Les principaux accusés poussent aujourd’hui des cris d’orfraie face à cette censure qu’ils jugent antidémocratique. La directrice de RT France, Xenia Fedorova, a précisé sur son compte Twitter que la décision européenne était, ni plus ni moins, « une violation de l’État de droit qui va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression ». Une critique étonnante venant de la représentante d’un pays classé à la… 150ème place du palmarès mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières.

L’agence Tass bannie

Si la chaîne RT France, qui cumule selon elle plus d’un million d’abonnés, est devenu inaccessible dès le 1er mars, le site de Sputnik, qui est diffusé en 30 langues, continuait, lui, de publier des articles en français hier même si un bandeau précisait sur sa page de Une que ses services pourraient être prochainement bloqués mais que les internautes pourraient continuer de suivre son fil sur Telegram.

Le conseil d’administration de l’Alliance européenne des agences de presse, qui a été fondée en 2018 et qui représente près de 300 titres d’information a, quant à lui, décidé à l’unanimité, dimanche dernier, de suspendre l’agence russe Tass.

Les géants du web ne sont pas en reste

Les géants américains du web ne sont pas en reste. Dès le 24 février, Meta, la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, ainsi que Twitter ont publié des conseils de sécurité à destination des citoyens et des journalistes présents en Ukraine. Ces plateformes ont notamment détaillé la marche à suivre pour éviter de laisser fuiter les données de géolocalisation en diffusant des contenus sur leurs réseaux sociaux. Pour leurs utilisateurs présents dans l’ancienne république soviétique, ces groupes américains proposent aussi un outil qui permet de verrouiller instantanément son compte afin d’empêcher les internautes avec lesquels ils ne sont pas amis de voir les informations personnelles de leur profil. Meta a été encore plus loin en supprimant plusieurs comptes localisés en Russie et en Ukraine accusés de propager des fake news y compris ceux appartenant à certains médias d’État russes. Facebook et YouTube ont, quant à eux, bloqué la monétisation des contenus provenant de Russie. Quelques heures avant le retrait des comptes de RT et Sputnik par YouTube, Microsoft a annoncé hier qu’il retirait RT et Sputnik de MSN et de Bing. Le bras de fer s’intensifie de jour en jour car la guerre se gagne également sur le terrain de l’information.

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