Un streamer braque le Louvre, le robot YouTube qui déraille et l’influence qui entre (déjà) au musée… trois actu sociales qui ont fait jaser
Un ex-YouTubeur impliqué dans un vol spectaculaire, des créateurs censurés par erreur, un musée virtuel dédié à l’influence : tour d’horizon des actualités numériques de ces derniers jours.
Doudou Cross Bitume, du buzz de rue au casse du siècle
Ancien visage du YouTube des débuts, Doudou Cross Bitume refait surface… au tribunal.
Connu pour ses vidéos de rue tournées entre 2013 et 2016 – du freestyle urbain aux micro-trottoirs provocateurs – le vidéaste s’était volatilisé des radars depuis près d’une décennie. On le découvre aujourd’hui impliqué dans le spectaculaire cambriolage du Louvre, estimé (ou inestimable, selon les voix) à plus de 80 millions d’euros.
Doudou Cross Bitume, de son vrai nom Brahim M., était l’un des premiers vidéastes à filmer ses exploits (illégaux et dangereux) sur YouTube et même sur Dailymotion, bien avant l’ère des créateurs monétisés.
En quelques heures, son pseudo oublié trônait en tendance X, symbole d’un retour aussi brutal qu’involontaire dans la lumière.
YouTube et l’IA, la purge qui fait trembler les créateurs
C’est l’autre onde de choc : plusieurs grandes chaînes YouTube ont été supprimées cette semaine à la suite d’erreurs de détection liées à l’intelligence artificielle de modération.
Parmi elles, le vidéaste tech Enderman (350.000 abonnés) et le créateur lifestyle Old Money Luxury (230 000 abonnés) ont vu leurs comptes disparaître pendant 48h (l’impact économique est loin d’être négligeable) avant d’être rétablis.
Les équipes de YouTube ont admis « une mauvaise interprétation algorithmique« . Une formule qui ne calme pas la colère. Old Money Luxury a publié sur X : « Je suis sur YouTube depuis onze ans, j’ai plus de 900 000 abonnés sur plusieurs chaînes et ils m’ont simplement banni sans explication ».
Ces suppressions, même temporaires, nourrissent ce que les chercheurs en communication appellent le « chilling effect », c’est-à-dire une forme d’auto-censure induite par la peur de sanctions automatisées ou arbitraires.
Et la France n’est pas épargnée : en février, l’artiste Olivier de Sagazan a vu sa chaîne supprimée pour « nudité » avant d’être rétablie, symptôme d’une modération algorithmique devenue imprévisible.
L’influence entre au musée
Au détour de nos pérégrinations digitales, un dispositif nous a tapé dans l’œil : le Museum of Digital Influence (MODI). Pensé par l’agence Zorka Agency, ce musée virtuel retrace vingt ans d’histoire de l’influence, du LiveJournal à TikTok.
L’expérience se visite comme une galerie VR : neuf salles immersives, chacune dédiée à une ère, du blogging artisanal à l’économie des créateurs. On y croise les visuels emblématiques de MySpace, les campagnes Instagram 2015, puis la génération TikTok.
Chaque époque est introduite par un “ambassadeur” : stratèges, chercheurs ou influenceurs majeurs, comme Chris Stokel-Walker, auteur de TikTok Boom. Le site met aussi en avant des archives de campagnes marquantes, de “#LikeAGirl” à “Rendez-vous in Paris” de Louis Vuitton, pour montrer comment les marques ont absorbé le langage des plateformes.
« L’influence n’est pas une mode, c’est une trace de la communication contemporaine », assure la cofondatrice de Zorka, Katerina Gerasimova, dans Hello Partner (juin 2025).
Avec ce musée, en tout cas, les marques et créateurs veulent s’inscrire dans le temps et résister à la fugacité du flux social.