2 juillet 2025

Temps de lecture : 5 min

Xavier Gandon (TF1) : « Des programmes auront une double vie, sur TF1 et TF1+, ce qui renforcera notre « reach » et nos performances publicitaires »

Le groupe TF1 a dévoilé hier soir sa programmation pour 2025-2026 construite autour d'une offre puissante, exclusive et premium pour rayonner sur tous les écrans - du linéaire à TF1+ - et répondre aux usages et aux enjeux du marché. Le point sur les nouveautés, les ambitions et la stratégie éditoriale avec Xavier Gandon, directeur des antennes TV et digitales du groupe TF1.

INfluencia : Vous avez présenté le programme de la saison 2025-2026 hier soir à la Seine Musicale dans un nouveau format, votre premier UpFront… Pourquoi ce choix et comment s’inscrit-il dans la stratégie éditoriale de TF1 aujourd’hui ?

Xavier Gandon : TF1 est aujourd’hui un média en mouvement, porté par une stratégie de contenus au service de notre transformation digitale. Notre ambition est claire : proposer une offre puissante et premium sur tous les supports — le linéaire, la plateforme TF1+. Notre line-up est une des plus belles rentrées depuis dix ans. Nous avons choisi ce format événementiel pour mettre en lumière la richesse et l’ambition de notre programmation, en réunissant nos contenus dans une grande présentation destinée à nos partenaires clés, annonceurs et journalistes. Trois nouvelles fictions événements seront lancées dont la deuxième saison de Cat’Eyes. La grande nouveauté est Montmartre (8×52’), une fresque historique sociale et romanesque au cœur de la création d’un des plus grands cabarets parisiens. Ensuite, L’Été 36 (6×52’) produit par Iris Bucher (Le Bazar de la charité), une nouvelle fiction coproduite avec Netflix, qui mêle congés payés et « murder mystery » dans un palace niçois. Notre stratégie est de proposer des programmes exclusifs, premium, et porteurs à la fois sur TF1, TF1+.

Notre line-up est une des plus belles rentrées depuis dix ans.

IN. : TF1 investit beaucoup dans la fiction ces dernières années avec de gros succès pour ne citer qu’HPI. La fiction est au cœur de votre stratégie…

X. G : Oui. La fiction est un axe central. Notre volonté est de la moderniser, la « premiumiser », tout en gardant une forte capacité à fédérer. C’est notre ambition : des séries de très haut niveau de production, avec les meilleurs scénaristes et des gros castings, capables d’exister sur tous les supports, nos chaînes et nos plateformes.

IN. : Vous avez fait l’actualité aux Cannes Lions en juin dernier avec l’annonce de votre partenariat avec Netflix. Quel est l’enjeu de ce partenariat dans votre champ d’action ?

X.P : Cet accord de distribution est stratégique : il permet d’élargir l’audience de nos programmes en touchant de nouveaux publics, notamment les abonnés Netflix. Des émissions comme Koh-Lanta ou des fictions comme Montmartre auront une double vie, sur TF1, TF1+ et prochainement sur Netflix, ce qui renforcera notre « reach » et donc nos performances publicitaires.

Plutôt que de raisonner en silo, nous cherchons à renforcer l’impact de chaque type de programme, sur le linéaire comme sur le digital.

IN. : Comment arbitrez-vous entre les grands genres : fiction, divertissement, sport, information ?

X.P : Notre stratégie repose sur une complémentarité des genres. Plutôt que de raisonner en silo, nous cherchons à renforcer l’impact de chaque type de programme, sur le linéaire comme sur le digital. Je prendrai deux exemples. Les feuilletons quotidiens comme Demain nous appartient ou Ici tout commence sont leaders sur leur case. Grâce à leur format feuilletonnant, ils génèrent une forte consommation en streaming sur TF1+, ce qui les rend puissants à la fois sur le linéaire et sur la plateforme. Le retour de Secret Story a permis à TFX d’atteindre des audiences records sur les cibles des moins de 50 ans, avec 4,2 % de part d’audience en juin.

Aujourd’hui, sur les moins de 50 ans, environ 20 % de la consommation de nos contenus se fait en streaming sur TF1+.

IN. : Qu’en est-il aujourd’hui de l’équilibre entre linéaire et digital ?

X.P : Aujourd’hui, sur les moins de 50 ans, environ 20 % de la consommation de nos contenus se fait en streaming sur TF1+. Et sur certains programmes, cette part atteint jusqu’à 50 % – notamment pour Secret Story ou Ici tout commence. Notre approche est désormais globale : linéaire et streaming forment un tout. La fiction et les grands divertissements sont nos deux moteurs avec des programmes qui vont être performants à la fois en linéaire et en streaming. En revanche, des programmes comme les grands événements sportifs restent massivement consommés en live. Par exemple, un match de foot reste un moment collectif par excellence. Mais certains contenus vivent surtout en streaming. Nous cherchons donc à maximiser la performance sur l’ensemble des canaux.

Nous sommes à l’écoute pour prendre le « pouls » de la société française, ce qui anime les Français, comment ils vivent afin d’avoir une longueur d’avance sur leurs préoccupations et leurs centres d’intérêt.

IN. : Dans ce paysage audiovisuel en mutation, quelle est votre « colonne vertébrale éditoriale » ?

X.P : Notre raison d’être est de fédérer les Français autour de contenus qui vont les émouvoir, les faire vibrer, les divertir, les faire réfléchir. Il y a cette idée de proposer pour l’ensemble des publics de toute génération des programmes qui soient au cœur de leur centre d’intérêt. Nous sommes à l’écoute pour prendre le « pouls » de la société française, ce qui anime les Français, comment ils vivent afin d’avoir une longueur d’avance sur leurs préoccupations et leurs centres d’intérêt. C’est au cœur de nos réflexions et de notre stratégie de programmes que ce soient les divertissements, les créations ou les informations. Cela se traduit, par exemple, par des fictions sociétales puissantes comme il y a deux ans la série Les Randonneuses qui abordait le cancer. Cette année, nous lançons deux nouvelles séries qui vont être de gros événements. La première se déroule dans un lycée du 14e (Paris), elle est inspirée d’une histoire vraie sur cet établissement qui ouvre ses portes le soir à des adultes sans bac qui est un enjeu essentiel pour eux. Un autre exemple est l’arrivée prochaine d’une nouvelle série qui se déroule dans un centre spécialisé qui accueille des adolescents ayant des troubles du comportement alimentaire. Catherine Frot aura le rôle principal. Nous cherchons à traiter des sujets sensibles avec justesse, entourés des meilleurs auteurs et producteurs.

IN. : Travaillez-vous de manière transverse avec le marketing, le digital, la régie publicitaire ?

X.P : Oui, c’est un travail totalement collaboratif. Le marketing, les études, la communication, la régie, la plateforme TF1+… tout cela est intégré dans une dynamique commune. L’éditorialisation, l’exposition des contenus, la qualité de l’intégration publicitaire : tout est pensé de manière fluide.

IN. : Vous m’avez parlé des moins de 50 ans. Comment abordez-vous les jeunes générations, sont-elles toujours dans le radar de TF1 ?

X.P : Plus que jamais. Notre stratégie est construite autour des moins de 50 ans, y compris les 15-35 ans. Des programmes comme la Star Academy ou Ici tout commence sont des phénomènes culturels qui touchent massivement cette tranche d’âge. Nous avons une présence forte sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, etc.), ce qui permet de créer un lien quotidien. Par exemple, la Star Academy génère 90 % de reach sur les 15-35 ans, avec des artistes qui explosent en streaming.  

TF1 a ce rôle de catalyseur, de créateur de visibilité pour des disciplines ou des sujets encore trop peu exposés. C’est aussi ça, notre engagement.

IN. : Le sport est aussi un pilier fort de votre stratégie éditoriale ?

X.P : Oui, nous continuons à faire bouger les lignes en proposant de grandes compétitions notamment dans le sport féminin. TF1 avait été pionnier en diffusant la Coupe du monde féminine en 2019, c’était un sacré pari, et les audiences ont été au rendez-vous avec plusieurs millions de téléspectateurs. Et, nous poursuivons cette dynamique avec les compétitions des équipes de France de basket et de football féminin. Nous allons également diffuser les matchs de la Coupe du monde de rugby féminine qui se déroulera en Angleterre. Nous sommes très heureux de donner une plus large exposition à ce sport, ayant déjà eu quelques diffusions sur d’autres chaînes par le passé. Nous espérons de très bons scores d’audience. TF1 a ce rôle de catalyseur, de créateur de visibilité pour des disciplines ou des sujets encore trop peu exposés. C’est aussi ça, notre engagement.

IN. : Si vous deviez nous partager un programme qui vous a particulièrement marqué ?

X. P : HPI, sans hésitation. C’est une série développée en interne pendant quatre ans, qui a explosé les scores : 10 millions de téléspectateurs en France, un succès en streaming, vendue dans plus de 105 territoires, adaptée aux États-Unis et un des plus gros succès de NBC l’an dernier. C’est un symbole de ce qu’on peut faire quand on vise haut. Les quatre derniers épisodes de HPI seront diffusés en septembre.

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