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18 juin 2025
Temps de lecture : 2 min
Ils recouvrent 70 % de la surface terrestre, abritent 90 % des espèces vivantes et produisent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons. Pourtant, les océans n’occupent toujours qu’une place marginale dans le paysage médiatique. Selon l’étude menée par Tagaday, la première plateforme française de veille médias, la couverture de la protection des océans a certes été multipliée par quatre en dix ans, mais elle reste encore dix fois moins importante que celle des événements climatiques extrêmes (113 566 mentions en 2024 contre plus d’un million pour les catastrophes liées au climat).
En 2025, la tenue à Nice de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan a tout de même marqué un tournant. La seule édition française a généré à elle seule 26 629 contenus médiatiques, concentrés pour deux tiers sur les quinze premiers jours de juin. C’est plus que les deux éditions précédentes réunies, et cela témoigne d’un effet « loi de la proximité » : lorsque l’événement se tient en France, sa visibilité explose. Une mécanique déjà bien connue des observateurs politiques et environnementaux.
Mais le contraste reste fort avec la couverture médiatique des COP climat ou biodiversité : depuis 2017, les conférences sur l’océan ont généré 47 775 retombées médiatiques, soit cinq fois moins que les 227 130 consacrées aux COP sur la même période. Le décalage est d’autant plus paradoxal que les scientifiques rappellent régulièrement l’impact central des océans dans la régulation climatique globale, l’absorption du CO₂ ou la formation des événements extrêmes.
L’étude souligne aussi une temporalité médiatique très concentrée autour des sommets, sans réelle continuité dans le traitement du sujet tout au long de l’année. En dehors des conférences internationales ou des catastrophes visibles (marées noires, mortalité massive, pollution plastique), les questions liées à la santé des océans peinent à s’imposer dans l’agenda journalistique.
Cette invisibilité pose problème : comme le rappellent les experts du programme Copernicus, le rythme de réchauffement des océans a quasiment doublé depuis 2005. Et les conséquences en cascade sur la biodiversité, la pêche, la sécurité alimentaire et la montée des eaux sont déjà mesurables. En l’absence de couverture continue et approfondie, le risque est grand que ces enjeux restent dans l’angle mort de l’opinion publique.
Dans ce contexte, l’étude Tagaday fait office de signal faible mais structurant. Elle rappelle que la cause océanique dispose encore d’un large potentiel de visibilité, à condition d’être traitée autrement que comme un simple sous-thème du climat. Elle invite aussi les communicants et les porteurs de cause à mieux comprendre les dynamiques médiatiques : effets d’annonce, pics d’attention, dimension géographique des sujets… Autant de leviers à activer pour faire émerger durablement un enjeu vital.
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