La dernière enquête de l’agence Iligo, agence d’études dédiée à la compréhension des comportements de consommation et à la mesure des leviers marketing a interrogé 1000 Français, dans le cadre de son cycle d’étude de l’Observatoire des Usages Multi-écrans afin de déceler les dernières tendances et la perception des Français vis-à-vis de l’IA.
Une notoriété encore partielle de l’IA
À la question sur leur connaissance des outils ou applications d’intelligence artificielle, près d’1 Français sur 2 cite spontanément ChatGPT qui s’impose comme la référence en termes d’IA. Suivent Gemini (21%), Copilot (6%) ou encore Mistral (3%) qui sont spontanément cités de manière beaucoup plus marginale. L’étude indique que cette notoriété concentrée traduit une vision encore très opérationnelle de l’IA, principalement identifiée à travers les assistants conversationnels ou les outils de génération de contenu. Les dimensions plus systémiques de l’IA (algorithmes de recommandation, analyse prédictive, automatisation) restent encore peu identifiées par le grand public.
Les utilisateurs sont plus des jeunes de 18-34 ans (80%), des CSP+ (64%) et des habitants d’IDF (67%)
58% des Français (de 18 à 69 ans) déclarent avoir déjà utilisé une intelligence artificielle générative à titre personnel (ex. ChatGPT, Midjourney…). Dans le détail : 7% l’utilisent tous les jours, 19% plusieurs fois par semaine et 31% plus occasionnellement. À contrario, 42% des Français n’y ont jamais eu recours : 19% aimeraient essayer et 24% ne s’y intéressent pas. Par ailleurs, l’analyse souligne de fortes disparités selon les profils. Les utilisateurs sont significativement plus des jeunes de 18-34 ans (80%), des CSP+ (64%) et des habitants d’IDF (67%).
Jugée utile pour plus de 6 personnes sur 10, les usages concernent majoritairement la recherche d’information, la rédaction de contenus, ou encore des fonctions plus ludiques telles que la création d’images ou de réponses personnalisées. On note une forte curiosité vis-à-vis de ces outils, mais aussi une forme d’hésitation ou de prudence chez les publics moins technophiles.
Une technologie perçue comme clé pour l’innovation… mais source d’inquiétudes dans le monde du travail
L’IA représente un puissant levier d’innovation pour les prochaines années. Elle est perçue comme un moyen d’améliorer la performance, la rapidité, la productivité ainsi que l’accessibilité des services. En revanche, elle suscite des inquiétudes. En effet, les Français estiment qu’elle va impacter les domaines de la santé (48%), du travail (45%) et de la sécurité dans le domicile (42%).
Dans le monde du travail, plus de 4 actifs sur 10 ont déjà eu recours à l’IA. Cette technologie suscite des inquiétudes croissantes : près d’1 actif sur 2 juge que l’IA va remplacer certains emplois et va engendrer des conséquences non-négligeables telles que la transformation des compétences attendues ou encore la perte du lien humain dans les interactions au travail.
Des attentes fortes en termes de régulation et d’éthique
Face à la montée en puissance de l’IA, la majeure partie des Français exprime le besoin d’un encadrement strict et transparent. Malgré une confiance en hausse par rapport à 2024 (passant ainsi de 58% à 62% de confiance positive), 87% souhaitent que des règles soient mises en place et ces dernières doivent l’être par les pouvoirs publics. Ces règles doivent fixer un cadre clair sur les usages permis, les droits des utilisateurs, la protection des données personnelles ou encore la lutte contre les biais algorithmiques. Les domaines les plus sensibles (surveillance, justice, médias, administration publique) suscitent une méfiance plus marquée, et les Français se montrent très attentifs aux potentielles dérives ou déshumanisations.
Des représentations mentales clivantes
À partir de son outil d’intelligence artificielle Verba Vista, Iligo a analysé les réponses à la question ouverte suivante : « Quels sont tous les mots qui vous viennent à l’esprit quand vous pensez à l’intelligence artificielle ? ». Quatre représentations mentales émergent (de gauche à droite) :
– La dimension de praticité/d’aide
– La perception d’innovation/de progrès
– Le sentiment d’insécurité/d’intrusion
– La représentation transhumanisme de l’être humain
En savoir plus
MÉTHODOLOGIE DU BAROMÈTRE
- Interviews réalisées sur CAWI (Computer-Assisted Web Interviewing)
- Terrain réalisé du 7 au 11 avril 2025
- 1000 répondants de 18 à 69 ans représentatifs de la population française en termes de sexe, d’âge, de CSP et d’UDA5
