Le magazine Variety nous apprend qu’une réunion constructive dans le cadre du programme Choose France a été organisée le 19 mai à Versailles autour de l’audiovisuel. Le Président de la République, la ministre de la Culture, la présidente de la région Ile-de-France et le président du CNC étaient entourés par Ted Sarandos (Netflix), le PDG de Mediawan, Pierre-Antoine Capton, le cofondateur d’A24, Daniel Katz, le directeur vidéo mondial d’Apple, Jamie Erlicht, les producteurs Alexia Laroche-Joubert, PDG de Banijay France, Pascal Breton de Fédération Studios et les producteurs exécutifs Raphael Benoliel et John Bernard.
La réunion portait sur l’attractivité de la France pour attirer des productions internationales et notamment sur le crédit d’impôt existant en la matière. Plusieurs décideurs américains, dont Ted Sarandos, ont appelé à un renforcement de ce crédit d’impôt, notamment en étendant son éligibilité aux dépenses indirectes, comme les salaires des acteurs. D’après Variety, « si la question a été abordée en vain auparavant, Macron a laissé entendre qu’elle pourrait être envisagée cette fois-ci ». De son côté, le Président Macron a mis en avant le développement des infrastructures françaises et notamment des capacités de tournage en studio dans le cadre du plan France 2030. La Motion Picture Association (MPA) a, selon Variety, déjà réagi en exprimant ses inquiétudes au représentant américain au Commerce au sujet des productions délocalisées. On ajoutera que Ted Sarandos a annoncé que Netflix allait intensifier son investissement dans la ville de Marseille notamment à travers l’école de cinéma Kourtrajmé Marseille et le lancement d’une antenne de la Cinémathèque française dans la ville, qui a été annoncé il y a quelques semaines.
Il n’est pas certain que cette réunion, qualifiée d’harmonieuse par Variety, soit du goût de Donald Trump qui s’interroge depuis quelques semaines sur l’opportunité de taxer les productions étrangères. Au surplus, plusieurs Etats fédérés américains tentent de leur côté de développer leur propre crédit d’impôt afin d’éviter la délocalisation de certaines productions américaines (v. par exemple Daily du 19 mai). Pour autant, selon Variety, Jamie Erlicht (Apple) aurait affirmé à Alexia Laroche-Joubert (productrice de la récente série Carême pour la firme à la pomme) : « Si j’avais dû tourner cette série aux États-Unis, cela m’aurait coûté quatre à six fois plus cher avec la valeur de production que vous avez mise en place. » La guerre des crédits d’impôt que se livrent les différents pays de la planète n’est pas près de s’arrêter…