Des salariés de l’Institut national de la consommation (INC), qui édite depuis 1970 le magazine « 60 millions de consommateurs », ont reproché jeudi à la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin de vouloir supprimer leur structure, à travers une lettre ouverte consultée par l’AFP.
« Informer les Français sur leurs problèmes de consommation en publiant 60 Millions de consommateurs et en diffusant Consomag (un programme court diffusé sur France Télévisions, NDLR) ne serait plus nécessaire ? », demandent dans ce courrier le syndicat CFDT et les délégués du personnel de l’organisation à la ministre des Comptes publics, qui a déclaré lundi au Sénat que les missions de l’INC étaient « échues », laissant entendre qu’il pourrait donc être supprimé. « Dans un monde où les influenceurs et l’intelligence artificielle dominent l’information d’une grande partie des citoyens, notre pays a toujours besoin d’un repère, d’une expertise indépendante (…) pour conseiller et éclairer les consommateurs dans leur choix », se défendent les salariés de l’INC, qui agissent « sans publicité et dans l’intérêt général », ajoutent-ils. « À l’heure du scandale des eaux minérales, des polluants éternels, de la désinformation, face à des enjeux climatiques capitaux, non et non Madame de Montchalin, nos missions ne sont pas +échues+ », insistent-ils.
Dans l’objectif d’économiser 2 à 3 milliards d’euros sur les agences et opérateurs de l’Etat, Amélie de Montchalin a dit son intention de supprimer ou fusionner un tiers de ces instances, à l’exception des universités. « Comment osez-vous faire croire — en nous exécutant d’une phrase — que nous participons à l’endettement du pays ? », rétorquent le syndicat CFDT et les représentants du personnel dans leur lettre ouverte, chiffres à l’appui : « la contribution de l’État aux missions confiées à l’INC s’élève à 2,48 millions d’euros pour un budget global de 11,6 millions ».
En perte de vitesse et d’abonnés depuis plusieurs années, « 60 millions de consommateurs » est depuis plusieurs mois dans le viseur du gouvernement, qui souhaite le vendre.
Mi-mai, le conseil d’administration de l’Institut national de la consommation (INC) a voté contre la recherche d’un repreneur, sans pour autant remettre en cause la volonté de l’exécutif: « Le projet de vente reste d’actualité », avait assuré dans la foulée à l’AFP le cabinet de la ministre déléguée chargée du Commerce et de la Consommation.