17 novembre 2025

Temps de lecture : 2 min

Deep fakes : Trump, le Kremlin, les influenceurs… tout le monde multiplie les fausses vidéos, grâce à l’IA générative grand public

Fake news, deepfakes et mèmes viraux : comment l’intelligence artificielle devient une arme politique et un outil pour générer du buzz.

Quitte a diffuser des fake news, pourquoi ne pas le faire en publiant des fake vidéos ? Cette lapalissade semble être devenue une des nouvelles lignes de conduite de Donald Trump sur les réseaux sociaux.

Le président américain utilise de plus en plus l’intelligence artificielle pour créer des posts qu’il disperse sur la Toile.

Depuis la fin de l’année 2022, le New York Times a repertorié pas moins de 62 contenus générés par l’IA qui ont été publiés par le locataire de la Maison Blanche sur le compte qu’il possède sur son propre réseau social, Truth Social, et qui est suivi par 11 millions de followers. Certains se moquent de ses opposants politiques comme celui du leader démocrate Hakeem Jeffries qui apparaît sur une vidéo avec de fausse moustache et un sombrero du plus mauvais goût.

Ces contenus “sont faits pour devenir viraux”, expliquait au quotidien new-yorkais Henry Adjer, le fondateur de Latent Space advisory, un cabinet de conseil expert en IA.

“Ce sont clairement des fakes, ajoute cet expert. Ils ont tout ce ton un rien absurde facilement reconnaissable. Mais ils contiennent souvent une forme de message.”

La Maison Blanche ne semble avoir aucun problème de conscience

“Aucun leader américain n’a utilisé les réseaux sociaux pour communiquer avec le grand public aussi créativement et efficacement que le Président Trump”, a répondu un porte-parole à une question du New York Times.

L’entrepreneur a commencé à utiliser l’IA lors de sa seconde campagne électorale. Avant le scrutin, il avait notamment publié une photo montrant son opposante Kamala Harris devant une foule de délégués ressemblant à des soldats de l’armée populaire avec en toile de fond un immense drapeau chinois.

Après avoir prétendu que les émigrants haïtiens mangeaient les chats et les chiens des Américains, une série de mèmes montrant le leader républicain en défenseur des animaux de compagnie avait connu un grand succès sur le web.

Plus récemment, au moment même ou des millions d’Américains défilaient dans les rues de nombreuses villes pour condamner son comportement monarchique et anti-démocratique, Donald Trump publiait sur Truth Social un fausse vidéo le montrant avec une couronne sur la tête aux commandes d’un avion de chasse qui déversait des tonnes d’excréments sur les manifestants. Délicat et de bon goût.

Lors du bras de fer avec Ottawa, le président des Etats-Unis avait également diffusé une image le montrant face à une montagne juste à côté d’un drapeau canadien. Ambiance… 

Tout le monde se souvient également de sa vidéo dans laquelle Gaza ressemblait à une version encore plus bling-bling que l’actuel Dubaï.

La propagande russe s’en donne à cœur joie… les influenceurs aussi

Donald Trump n’est pas le seul à utiliser l’intelligence artificielle pour sa propagande. Les Russes sont même devenus maîtres en la matière comme le montre cette fake vidéo dans laquelle de faux soldats ukrainiens expliquent, en larme, qu’ils ne veulent pas se battre contre l’armée de Moscou.

En France, ce phénomène prend aussi de l’ampleur. Tibo InShape a récemment voulu « faire un coup » en ouvrant librement l’accès à son avatar 3D via la plateforme d’IA Sora. Cette initiative a soulevé de nombreuses critiques mais comme le dit le Youtubeur aux 19 millions d’abonnés, « tout le monde semble adorer ces vidéos ». Là est tout le problème…

Les posts créés par l’IA sont en effet très populaires et viraux. Ceux de Donald Trump sont souvent republiés par ses partisans mais aussi par ses opposants, ce qui double leur diffusion.

Les outils de créations comme Nano Banana de Google et Sora de OpenAI  facilitent l’accès aux deep fakes à tout le monde. Celles-ci sont donc encore appelées à se développer de façon exponentielle dans les semaines et les mois à venir. Pour le meilleur mais surtout pour le pire.

Ça vous inquiète, vous ?

Allez plus loin avec Influencia

les abonnements Influencia

Les médias du groupe INfluencia

Les newsletters du groupe INfluencia