3 septembre 2023

Temps de lecture : 4 min

Nicolas Lévy, les raisons de son retour chez Pubicis

Après avoir rejoint Grégoire Soufflet et Guillaume Lartigue en janvier 2021, au sein de l’agence Steve pour y assurer le rôle de vice-président en charge des stratégies, Nicolas Lévy, revient à ses anciennes amours… Pour le groupe Publicis. Pas chez Marcel, où il a passé dix ans, mais à la tête du développement du groupe Publicis France, où il remplace Jérôme Martel. Le quadra raconte par le menu, en pesant ses mots, et en contrôle, les raisons de ce come-back.

C’était à quelques mois de mes 40 ans, peut-être qu’il y a un côté « crise de la quarantaine »

INfluencia : On t’avait quitté chez Steve en nous réjouissant pour toi de cette nouvelle histoire après 10 ans chez marcel, te revoilà chez Publicis France. Pourquoi ce retour, -qui au passage n’en est pas un-, car tu ne reviens pas chez Marcel. 

Nicolas Levy : j’ai décidé de quitter Marcel en plein milieu du Covid, pendant l’été 2020, car, comme beaucoup de monde je crois, je me posais des questions, sur mon avenir, sur le sens de ce que je faisais… C’était à quelques mois de mes 40 ans, peut-être qu’il y a un côté « crise de la quarantaine », qui a joué aussi…Je me sentais très bien chez Marcel, j’ai voulu quitter ce confort pour quelque chose d’un peu improbable, me lancer un challenge, et comme j’ai toujours grandi dans ce métier au contact des gens, sans doute aussi l’envie de rencontrer de nouvelles personnes.

 

IN. : ton bilan chez Steve ?

N. L : je suis heureux d’y avoir trouvé ce que j’étais venu chercher : apprendre sur l’entrepreneuriat, observer et comprendre le fonctionnement d’un autre modèle, 100% indépendant, et puis d’y avoir fait quelques très belles rencontres qui m’ont fait grandir, à l’interne comme chez nos clients.

On a connu une vingtaine de gains newbiz, certains très beaux succès, qui nous ont forcément tous un peu chamboulé. Je leur souhaite bon courage pour la suite bien sûr!

 

Et là tout de suite j’ai envie du champ des possibles, sur tous les plans, qu’offre un grand groupe.

 

IN. : et maintenant tu sais ce que tu veux… ?

N.L. : forcément, maintenant, je suis capable de faire le célèbre tableau des plus et des moins. Il n’y a pas de modèle parfait, ça paraît évident, mais je peux me dire que je l’ai vraiment expérimenté. Et là tout de suite j’ai envie du champ des possibles, sur tous les plans, qu’offre un grand groupe.

 

On n’a pas envie d’avoir une technologie de retard.

IN. : ce n’est pas le cas de tout le monde…

N.L. : je réalise simplement que pour moi qui d’une part ai une passion pour le new business, qui me nourris de la diversité des gens et des problématiques que je rencontre, qui m’épanouis dans la variété de ce à quoi je touche (c’est mon côté « Gémeaux » paraît-il) quand Agathe Bousquet m’a proposé la direction du développement à l’échelle de Publicis France, je me suis dit que c’était un challenge génial : travailler avec toutes les agences et tous les talents du groupe, sur tous les sujets, de la création au média en passant par la tech et la prod… La possibilité aussi, d’être à l’avant-garde de la transformation de notre métier par la technologie et la data, sur lesquels Publicis est leader…ça m’a paru idéal.

IN. : as-tu aussi réfléchi en termes d’âge, tes 42 ans, à l’importance de consolider ton expérience dans la révolution que représente l’IA ?

N.L. : oui bien sûr c’est un âge où on commence à s’interroger sur sa pérennité dans ce métier. On n’a pas envie d’avoir une technologie de retard.

IN : Publicis est à la pointe en matière de technologie, donc pour toi c’était la bonne place… ?

NL : À mon arrivée, j’ai réalisé que l’IA était déjà intégrée dans la plateforme Marcel, de manière complètement fluide pour tout l’interne. On a déjà plein d’outils, je me plonge dedans.

C’est la dimension internationale du groupe nous permet d’être à la pointe des développements technologiques.

 

La créativité humaine est irremplaçable.

IN. : qu’entends-tu par te plonger dans l’IA et qu’as-tu compris ?

N.L. : il y a beaucoup d’innovations dans la tech que l’on nous présente depuis 20 ans comme des révolutions. J’ai été sceptique par le passé sur certaines d’entre elles, mais l’IA générative, je pense que c’est un raz de marée pour notre secteur, on vit quand même de la création et la conception de textes et d’images.

Les questions posées par l’IA sont cruciales. On est dans une industrie de service donc on se demande d’abord ce que l’automatisation par l’IA peut faire gagner à nos clients, sur la production d’assets digitaux par exemple.

 

on est obligé d’avoir un point de vue fort sur la limite à ne pas franchir dans l’IA

 

Mais on est aussi, et au départ une industrie de talents et d’idées, une industrie créative, alors on est obligé d’avoir un point de vue fort sur la limite à ne pas franchir, sur la part d’humain qui est irremplaçable. On peut demander à une IA d’écrire 1000 titres qui sonnent comme Bowie, mais pas de donner naissance au prochain musicien qui aura autant d’impact artistique et sociétal que Bowie, ne serait-ce que parce qu’il y a souvent une part de transgression dans la créativité.

La créativité humaine est irremplaçable.

Et enfin chez Publicis on est leader, notre voix porte, cette place nous oblige à prendre parti sur des sujets éthiques comme par exemple le droit des modèles et comédiens mais il y en a plein d’autres qui émergent, quasi quotidiennement.

IN. : As-tu prévenu tes boss de ta probable crise de la cinquantaine ?

N.L. : (rires) oui bien sûr!…mais on a quelques années devant nous quand même.

 

IN. : Question subsidiaire. Venir chez Publicis c’est rejoindre le 133… Pas très sexy…

N.L. : (rires) Ah mais moi j’ai toujours aimé ces locaux ! J’étais heureux de les retrouver. Sans doute parce que j’y ai des souvenirs incroyables. Et ils ont beaucoup été réaménagés en 3 ans.

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