" Bloggers Wear Levi's " by nstylemag.com. Tout est dit...
ILLUSTRATIONS DE
PAULINE BARZILAÏ
La blogosphère libre existe-t-elle encore ?
Par
Gaël Clouzard
Véritable état dans l’État, le monde des blogs est reconnu comme un des fers de lance de la libre pensée made in Internet. Mais à force d’être tiraillé entre les réseaux sociaux et les marques, où en est-il aujourd’hui ?


Le problème majeur du blogueur actuellement
est qu’il ne blogue plus
































Les marques sont aussi responsables de l’appauvrissement des blogs















Des « chefs de clans »
qui rassemblent des millions
d’internautes lambda
Avec l’avènement des réseaux sociaux et le chant des sirènes des marques, on est en droit de se demander si les blogs et leurs créateurs sont toujours aussi « libres de droit » qu’au début du siècle. Et il en va de même sur leur capacité à produire du contenu régulier, pertinent et indépendant qui n’est rien d’autre que la source de leur légitimité.


De la blogosphère à l’influence sphère…

Et si l’ère des blogs n’avait duré que 6 ans ? Et si en 2005 les éclosions de Facebook, suivi en 2006 de Twitter, avaient annoncé l’extinction de la majorité des blogueurs ? C’est du moins ce que pensent beaucoup d’experts, qui ont vu apparaître avec les réseaux sociaux des blogueurs - influenceurs d’un nouveau genre drainant pour les meilleurs cinquante à soixante mille personnes. Un mélange non avoué de blogueurs et de metteurs en scène poussant un peu trop la théâtralisation de leur vie… Des «  chefs de clans » qui, sans contenus, mais avec un don certain pour capter la lumière et une bonne maitrise des réseaux sociaux, ont su rassembler des millions d’internautes lambda voyant en eux des égéries à tendances aspirationnelles...

« Nous assistons à un bouleversement sur le net, la blogosphère influente fait peu à peu place à une nouvelle catégorie d’internautes « influenceurs », dont le degré de prescription est tel qu’il devient incontournable », confie Sandrine Plasseraud, la directrice générale France de l’agence conversationnelle We are Social. Une forme d’influence-sphère ne serait-elle pas en train de voir le jour ?


Take My picture ou le phénomène des blogs mode analysé par les professionnels de la Mode



Puissante et incontournable, certes, mais sur la base de quoi ?

Le problème majeur du blogueur actuellement est qu’il ne blogue plus... Avant, la fenêtre d’expression ne passait que par le blog, ce qui imposait un rythme régulier d’écriture. Aujourd’hui et encore plus demain, les réseaux sociaux, Twitter en tête, ont monopolisé son attention au détriment d’une approche indépendante de l’information. « Nous avons conscience de construire des dispositifs sur le digital qui ne prennent pas en compte les blogueurs ou minimisent leur rayonnement. Se contenter de poster une photo ou mettre un post de 3 lignes avec un simple relais sur les réseaux sociaux pose aujourd'hui une vraie question : où en est l'efficacité en termes de visibilité et d'engagement de notre cible ? » s’interroge mademoiselle A, directrice marketing d’une grande marque de boisson préférant rester discrète pour cause de « sujet délicat »...

Car il est aussi intéressant de constater que les blogueurs et autres leaders de communauté inspirent une sorte de crainte aux yeux des marketeurs. « Certains sont conscients de leur pouvoir et en jouent énormément en demandant des rémunérations ou des cadeaux en échange... Sous prétexte que leur blog représente une forme d'espace de liberté et que chaque publication fait foi, on se retrouve à devoir négocier pour un post ou un article censé être publié de manière impartiale et indépendante... », précise Monsieur H, autre responsable marketing d’une marque de vêtements, et qui lui aussi ne désire pas « encore » se mettre les blogueurs à dos...


Le rôle des marques

Et si la blogosphère se cherche actuellement, ce n’est pas par hasard... Les marques sont aussi responsables de l’appauvrissement des blogs. À toujours vouloir légitimer leurs actions et leurs produits au travers de ce type d’interface, elles ont indirectement perverti les blogueurs et même les leaders de communautés en les chérissant un peu trop en soirées et cadeaux divers...

Certaines marques sont conscientes de cette relation et comprennent aussi l’intérêt d’un échange sans équivoques, basé sur le dialogue : « À l’instar des autres médias, les blogs ont besoin d’indépendance et de justesse dans l’utilisation de leur liberté d’expression. Les premiers pas en communication de Winamax ont été sur le terrain des communautés de joueurs et des blogueurs. Il ne s’agissait pas de faire des RP sur le web, mais d’ouvrir le dialogue avec nos propres clients. Encore aujourd’hui, c’est irremplaçable, et ça n’a pas de prix. Mais on peut aussi y observer des dérives en raison de l’omniprésence de la publicité des marques, qui les transforment souvent en leur propre terrain d’expression, voir en site d’affiliation », explique Canel Frichet, Directrice Générale de Winamax.

Si aujourd’hui la légitimité de certains blogueurs est remise en cause dans les milieux de la mode, de la communication et du marketing, il est évident que le consommateur va lui aussi se demander dans d’autres secteurs s’il n’y a pas quelque chose de pourri au royaume des blogs. Et si tout simplement, l'avenir de la blogosphère était... les journalistes ?.
gael clouzard
Rédacteur en chef
The Sartorialist : Une série de documentaire réalisée par Intel sur le mode de fonctionnement des blogueurs. Surement une des plus belles opérations mettant en avant leur travail.
Médias sociaux : les journalistes plus forts que les blogueurs ?




La curation et l’agrégation de contenus sur la Toile sont devenues l’exercice incontournable des journalistes. Burson Marsteller s’est penché sur leur perception et leur utilisation des médias sociaux. Au programme : enrichissement, précaution et un favori... Wikipedia.

Facebook, Twitter, Linkedin, Foursquare… et bien d’autres réseaux ou canaux font partie du paysage numérique et se posent comme de véritables médias en ligne. Leur développement et leur croissance ne cessent d’augmenter. Une montée en puissance avec laquelle les journalistes doivent travailler et interagir. Pour le meilleur ou pour le pire. Réponse de Burson Marsteller à travers son étude « Perception et utilisation des médias sociaux par les journalistes ».



Réalisée en 2012 auprès de plus de 100 journalistes de médias économiques et d’information générale en Europe, Afrique et Moyen Orient, celle-ci confirme le statut grandissant des médias sociaux en tant que source d’information presque systématique, baromètre des tendances, agrégateur d’informations les plus commentées et plate-forme pour échanger avec tous les publics. Un multi services qui engendre des informations pas toujours fiables et qu’ils doivent vérifier. Et qui bizarrement leur fait perdre du temps alors que le canal utilisé pour les obtenir est synonyme de rapidité. Et pour 69% d’entre eux, Wikipedia reste la source la plus fiable, devant Twitter, les blogs d'entreprise et Facebook.

« En dépit de ce travail de fourmi, cette étude, montre que les réseaux sociaux ou les médias en ligne facilitent le travail des journalistes », explique Isabelle Veillon, DGA de Burston Marsteller. « En leur apportant des experts, des sources d’inspiration ou des croisements d’informations en permanence ». En effet, la quasi-totalité disent utiliser quotidiennement les médias sociaux (principalement FB et Twitter), et 9 sur 10 le font au bureau, 7 sur 10 chez eux et 5 sur 10 lors de déplacements. 2/3 y cherchent de nouvelles idées d’articles, 88% repèrent les actualités mondiales en vogue notamment sur Youtube, Twitter et FB, et 42% s’en servent pour enrichir leur reportage ou pour trouver le bon interlocuteur.



« Cette enquête est précieuse pour le métier des relations publiques, car elle nous indique comment adapter nos méthodes au rôle d’interaction, pour gagner en pertinence et en connaissance et leur répondre voire anticiper leur problématiques », souligne I. Veillon, « tout en apportant à nos clients, les annonceurs, une meilleure perception et une utilisation plus efficace de cet écosystème des leaders d’opinions ».



Mais ces canaux digitaux favorisent aussi des interactions immédiates entre les lecteurs et les journalistes, alors qu’avant il fallait attendre la parution du courrier des lecteurs. 75% d’entre eux utilisent, encore une fois, Youtube, Twitter, FB ou LinkedIn pour poster des liens vers leurs articles. Et qu’ils consacrent ou non du temps à répondre aux internautes, ils sont 60% à recevoir quotidiennement des commentaires sur leur production. Cet engagement quasi naturel dans la conversation, éclaire parfaitement l’émergence du personnal branding du journaliste grâce auquel il rayonne au-delà de son média. Décidément, le relais se niche à tous les échelons.

Florence Berthier
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