16 avril 2019

Temps de lecture : 2 min

Marre des heures supplémentaires non payées…

Une étude montre que plus de la moitié des salariés français font des « heures sups » non rémunérées. Les plus jeunes semblent bien décidés à changer cette donne.

Une étude montre que plus de la moitié des salariés français font des « heures sups » non rémunérées. Les plus jeunes semblent bien décidés à changer cette donne.

Et vous ? Les salariés français travaillent en moyenne près de cinq heures par semaine sans être payés. Près d’une personne sur huit (12 %) dit même trimer plus de dix heures par semaine gratuitement. Ces chiffres ne sont pas les seuls enseignements que l’on peut tirer de la lecture de l’étude « The Workforce View in Europe » effectuée par ADP. Le leader de l’externalisation des RH a demandé à l’agence indépendante d’études de marché Opinion Matters d’interroger 10.585 salariés dans huit pays en Europe (France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suisse et Royaume-Uni) sur leur sentiment à l’égard de leur environnement professionnel. Et le moins que l’on puisse dire est que la grogne commence à prendre de l’ampleur dans les entreprises.

Les Allemands buchent encore plus

Le problème des heures supplémentaires non payées est particulièrement répandu en Allemagne (71 %), en Espagne (67 %) et au Royaume-Uni (66 %) et nettement moins en Pologne (43 %). Près d’un quart (22 %) des salariés anglais affirment travailler gratuitement au moins dix heures supplémentaires par semaine, soit plus du double que dans les autres pays européens. En France, les salariés du bâtiment et de l’ingénierie sont les plus enclins à faire régulièrement au moins cinq heures non rémunérées par semaine (59 %). Ceux évoluant dans les secteurs des arts et de la culture, ainsi que dans l’informatique et les télécommunications comptent le plus d’heures de travail : la majorité réalise en effet plus de 10 heures supplémentaires par semaine (respectivement 23 % et 22 %).

Les employeurs ont encore du boulot à faire

« Malgré de nombreux rapports et mesures très médiatisés montrant l’importance de la reconnaissance et du bien-être des salariés (droit à la déconnexion, chartes, télétravail…), il semble que des employeurs ne parviennent pas toujours à trouver le juste équilibre entre l’engagement des collaborateurs, le nombre d’heures effectuées et le sentiment d’une juste rétribution, constate Carlos Fontelas de Carvalho, le président d’ADP en France et en Suisse. Au-delà du risque d’épuisement auquel peuvent être exposés certains salariés, ce sont des situations qui génèrent des pertes de motivation avec des conséquences négatives à long terme sur la santé, la productivité et donc la performance globale de l’entreprise. Toutes les études montrent que la motivation des salariés et donc leur efficacité et productivité passe par un équilibre entre vie personnelle et professionnelle et une rémunération adaptée. Assurer à ses collaborateurs des conditions de travail de qualité et veiller à leur épanouissement professionnel est le meilleur moyen de générer de l’engagement positif, de garder ses collaborateurs en forme et améliorer les résultats de l’entreprise». Les plus jeunes semblent toutefois bien décidés à ne pas suivre le modèle de leurs parents, particulièrement en France.

Les Français se rebellent

« Nous avons été plutôt étonnés par les différences de résultats enregistrés d’un pays à l’autre, assure Nicolas Swiatek, le directeur des relations publiques d’ADP. En Europe, 17% des employés âgés de 18 à 24 ans affirment effectuer plus de dix heures supplémentaires sans contrepartie mais dans notre pays, ce taux ne dépasse pas 7%. On sent qu’il y a chez les jeunes une volonté de rééquilibrage entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Plus de la moitié des répondants ont ainsi expliqué qu’ils préféreraient travailler quatre jours par semaine et qu’ils seraient prêts pour cela à effectuer plus d’heures durant leur temps au bureau afin de ne pas perdre de salaire ». Bosser à fond au travail tout en profitant de nombreuses plages de liberté et en évitant les « heures sups ». Voilà le désir des jeunes salariés…
Frédéric Therin

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