28 mars 2019

Temps de lecture : 3 min

Pub’Art : « Le collectif pour avancer ensemble »*

L’hebdomadaire Grazia innove en confiant la direction de la rédaction à un collectif de rédactrices en chef. Trois femmes dont la mission est de cultiver le ton du magazine et de l’ouvrir aux aspirations de l’époque.

L’hebdomadaire Grazia innove en confiant la direction de la rédaction à un collectif de rédactrices en chef. Trois femmes dont la mission est de cultiver le ton du magazine et de l’ouvrir aux aspirations de l’époque.

IN : comment l’idée du collectif s’est-elle imposée pour la direction de la rédaction ?

Charlotte Roudaut : Grazia est un magazine très générationnel. Aujourd’hui, l’époque est aux communautés identifiées, porteuses de valeurs. Les valeurs de ces communautés ne fondent pas à elles seules une valeur collective, mais on voit à quel point il est intéressant d’avoir une vision plurielle. Dans ce collectif, chacune de nous a conservé ses fonctions de rédactrice en chef. Cela permet de rester sur le terrain et de nous nourrir de nos observations.

Céline Cabourg : quand on fait un journal, on ne fait que croiser les points de vue. Cette approche existait déjà sous la précédente direction de la rédaction. Le collectif n’est donc pas une révolution, mais il permet d’avancer ensemble, d’être de façon plus poussée dans la circulation et la hiérarchisation des idées. La rédaction n’est plus réduite à un seul visage, comme cela a souvent été le cas par le passé. L’éditorial se veut le fruit d’une pensée croisée. C’est aussi le signe que le titre prime sur la personne qui l’incarne.

Elena Giannakou-Fèvre : il y a dix ans, Grazia était, de manière très assumée, un média féminin et news qui s’adressait aux femmes, mais pouvait aussi être lu par les hommes, qui considérait que les femmes n’étaient pas seulement intéressées par les sujets dits féminins. Aujourd’hui, il faut innover autrement et trouver une autre manière de travailler, en s’appuyant davantage sur la rédaction. Notre regard critique pour être force de proposition, c’est la rédaction.

IN : comment cela se traduit-il ?

C.R. : on développe un peu plus le cross-over. Dans une série de mode, on cherche à mettre en avant certains éléments de fond ou à comprendre la démarche d’un créateur. En mars 2019, nous avons lancé un nouveau rendez-vous « Inspirations » qui met en avant l’innovation d’une personnalité connue ou inconnue qui contribue, à son échelle, à inventer le monde de demain, peu importe son domaine. EGF On a aussi travaillé sur deux numéros que l’on n’aurait sans doute pas faits auparavant. Un numéro « 100 % Femmes », sorti également en mars à l’occasion de la Journée de la Femme, et un numéro « Green », qui n’aura ni le côté gadget du greenwashing, ni le côté plombant que peuvent avoir les publications sur les enjeux environnementaux.

IN : et sur le digital ?

E.G-F. : le digital et les réseaux sociaux sont bien évidemment devenus incontournables à la fois pour créer du lien avec nos communautés, toucher un autre public, et partager des contenus exclusifs ou coulisses. Nous allons continuer à multiplier les modes de traitement de l’information (podcasts, stories, live tweet…).

IN : quels sont les principaux défis pour l’avenir ?

C.R. : réussir à être dans l’inspiration. Notre rôle de journaliste n’est pas seulement de faire écho à ce qui se passe, mais aussi de montrer ce qui est émergent et peut aider à réfléchir et agir. Dans un monde d’instantanéité et de prise de parole directe, on n’a plus le temps de la réflexion. La presse magazine sera toujours en retard par rapport au digital et aux réseaux sociaux. Si elle met l’information en perspective et propose une voix plurielle, elle peut en revanche être dans une forme d’inspiration qui offre à chacun la liberté de se faire une opinion.

C.C. : cette période de crise d’identité est aussi une période riche, où l’on n’a plus les repères d’avant, mais d’où peut naître un nouveau développement pour les médias, à condition d’apporter plus de fond, de se différencier du flux de contenus que propose Internet. Grazia l’a déjà fait avec un « Spécial Homme » et avec des gazettes quotidiennes distribuées lors du Festival de Cannes. Dans cette période de recomposition, chacun essaie de trouver de nouveaux leviers.

*Céline Cabourg, Charlotte Roudaut et Elena Giannakou-Fèvre

Ce Pub’Art est tiré de la Revue INfluencia n°28 : « Femmes : Engagées ». Cliquez sur la photo ci-dessous pour découvrir sa version digitale. Et par là pour vous abonner.

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