7 janvier 2019

Temps de lecture : 2 min

Une campagne funeste pour tuer le sexisme

À l’occasion de la journée nationale de lutte contre le sexisme du 24 janvier prochain, l’agence Nude déploie bénévolement une campagne pour le collectif « Ensemble contre le sexisme ». Six visuels qui disent tout grâce au mariage mortel des mots et des images.

À l’occasion de la journée nationale de lutte contre le sexisme du 24 janvier prochain, l’agence Nude déploie bénévolement une campagne pour le collectif « Ensemble contre le sexisme ». Six visuels qui disent tout grâce au mariage mortel des mots et des images.

La tech, la pub, la jeunesse, l’entrepreneuriat, les institutions politiques : la France compte toujours plus de participants actifs dans la lutte contre le sexisme, chacun déployant son arme pour éveiller les consciences et faire changer les attitudes. Pourtant, le sexisme ordinaire, quotidien, normalisé, continue de creuser son sillon pour perturber l’équilibre mental, physique et l’épanouissement des femmes au sens large. Liberté de parole, estime et confiance en soi, développement du talent, innovation, désir et plus largement avenir et santé : les injonctions sexistes règnent en maîtres sur ces terres patriarcales et les dommages pèsent sur tous les plans.

« Ensemble contre le sexisme »

Le 24 janvier prochain, date de la seconde édition de la Journée nationale de lutte contre le sexisme, le collectif « Ensemble contre le sexisme », réunissant pas moins de 34 associations, se mobilisera pour sensibiliser de plus belle le grand public sur ces inégalités de sexe et genre en société et leurs conséquences. Alors, pour offrir un maximum de visibilité à l’événement et appeler au rassemblement, l’agence créative Nude rejoint le mouvement et signe gracieusement une campagne.

Toucher par la force des mots, mais pas que

Au menu, 6 visuels détournant les codes du funéraire pour alerter sur la violence d’un sexisme ordinaire qui impacte sur tous les fronts. Couronne de fleurs, pierre tombale, plaque commémorative, urne funéraire, faire-part de décès : chaque visuel met en avant le sexisme sur un support des plus sombres. « À la mémoire de la sexualité brisée de Manon, Leila et Sonia »; « A l’augmentation de salaire de Véronique.M » ou encore « Anne.V et Clara.B ont la tristesse de vous faire part du décès de leur projet de création d’une start-up. Le présent avis tient lieu de faire part et de remerciement » : des situations de vie quotidienne exprimées sous la forme d’un hommage funeste. Une conception-rédaction incisive se mêlant avec brio à une direction artistique hyper réaliste comme pour mieux choquer le spectateur.

Et pour signer ces visuels, une baseline qui varie en fonction des situations : « Le sexisme tue la confiance en soi/l’innovation/la parole/le désir/l’avenir/le talent ». Déployée dans la presse et le métro parisien depuis le 19 décembre, cette prise de parole informe et alerte sur le caractère urgent à réduire ces inégalités en se jouant des mots et de la mort pour mieux toucher.

Des chiffres pour rendre compte des inégalités

Et pour clouer le bec des sceptiques sexistes, l’agence redouble de crédit en proposant sur chaque print un des résultats de l’enquête réalisée pour l’occasion. Le constat est sans appel et sans surprises : 40% des femmes interrogées rapportent avoir un jour été victimes soit d’une humiliation, soit d’une injustice liée à leur sexe. En France, 53 000 d’entre elles ont subi une forme de mutilation sexuelle et 50% déclarent avoir changé leur façon de s’habiller pour éviter une remarque sexiste.

Enfin, d’une manière générale, les femmes sont 10 fois plus exposées aux injures sexistes que les hommes, tandis que ceux-ci perçoivent (toujours !) en moyenne un salaire supérieur de 24%. Une campagne réussie et malheureusement nécessaire comptant bien donner de la voix et de la force à une lutte qui tarde à se solutionner.

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