12 décembre 2016

Temps de lecture : 4 min

Le vert dans la cité : l’affaire de tous

Initier, participer, échanger, former, contribuer : le programme La Ruelle Verte à Montréal n’est pas que pour les mains vertes. L’occasion pour les riverains privés ou publics de s’investir autour d’un projet de quartier commun, de se challenger, de communiquer et d’être fiers de leur réalisation tout en améliorant leur cadre de vie et l’image de leur ville.

Initier, participer, échanger, former, contribuer : le programme La Ruelle Verte à Montréal n’est pas que pour les mains vertes. L’occasion pour les riverains privés ou publics de s’investir autour d’un projet de quartier commun, de se challenger, de communiquer et d’être fiers de leur réalisation tout en améliorant leur cadre de vie et l’image de leur ville.

Même un individu viscéralement accro à l’urbanité brute, ne peut pas résister à un coin de sa ville qui lui donne le sentiment d’être à la campagne ou un passage où la nature a repris ses droits. Lui offrant un bol d’air, une parenthèse apaisante, un rythme différent. On le voit avec l’engouement pour les jardins ouvriers pris d’assaut, les rives des canaux réhabilités plébiscitées ou les efforts de telle ou telle ville qui, à coup de concours ou d’initiatives localisées, motivent leurs habitants pour re-naturaliser leurs artères. En plus d’accroître l’attractivité d’un quartier, encourager la biodiversité urbaine est un enjeu de salubrité publique, et humain. Car la protection de l’environnement n’est pas que l’affaire des départements de l’entretien et/ou du fleurissement des mairies, ni uniquement celle des citoyens réputés à la main verte. Tout comme elle ne se résume pas au simple embellissement floral, certes utile pour le ravissement des yeux mais vain si une action plus profonde et durable n’est pas menée au préalable.

De riverain, on devient voisin

Montréal en fait l’expérience, depuis 1995, grâce aux Eco Quartiers, un programme d’action et d’éducation environnemental ancré dans la proximité mené dans chacun de ses arrondissements via une patrouille verte d’une quarantaine de jeunes formés à ces questions et qui vont à la rencontre des citadins (40 000 en 2015). Pour les éduquer, les former et les outiller afin qu’ils contribuent par eux-mêmes à l’amélioration de leur qualité de vie et qu’ils prennent en charge, à leur échelle, les défis écologiques de la planète auxquels il faut faire face collectivement. Une initiative qui a pris encore plus d’ampleur depuis 2010 avec La ruelle verte, un autre processus de sensibilisation où des riverains se mobilisent -avec l’aide de l’arrondissement, de l’Eco Quartier ou d’autres partenaires- pour reverdir, créer ou animer des espaces propices à l’environnement, aux jeux et aux partages près de leur lieu de résidence. Constitués en comité, ils doivent se retrouver autour d’objectifs et de valeurs, mettre en commun leurs efforts, leurs talents et leur créativité. Le principe étant de penser globalement en agissant localement sur 4 points : la propreté (amélioration des ruelles, nettoyage, traitement des déjections canines…) ; la gestion écologique des matières résiduelles (compostage, recyclage, actions collectives sélectives, bazar du ré-emploi…); l’embellissement (distribution de végétaux) et la nature en ville (agriculture urbaine, plantation d’arbres, revitalisation des berges, végétalisation des espaces vacants…).

Des actions avec des effets immédiats et visibles comme la réduction d’effet d’îlot de chaleur, l’amélioration de la qualité de l’air, la captation d’eau de pluie, la réduction du ruissellement, l’installation d’habitat pour des petits animaux (nichoir, hôtel à insectes…). Sans compter l’impact sur les relations humaines, car les interventions pour limiter la circulation automobile dans les ruelles permettent de créer des espaces propices au jeu libre des enfants et aux déplacements actifs. Tandis que le comité de ruelle animé par des voisins, favorise l’organisation de fêtes et d’activités tout à fait bénéfiques au resserrement du tissu social, au sentiment de sécurité et d’appartenance. En 2016, 306 projets bien concrets, en prise avec la vraie vie (des barils d’eau de pluie, un toit vert, des boîtes de jouets communautaires…) ont été réalisés pour un total de 56 ruelles verdies, soit 63 kilomètres (sur un total de 475 kms). Un score en progression qui vient s’ajouter aux 167 ruelles déjà reverdies d’une façon ou d’une autre depuis 2010. Pas étonnant, car d’un point de vue humain, par ses valeurs collaboratives et citoyennes, Ruelle Verte incite les voisins à se connaître, à s’entraider, à être créatifs et à oser. Avec comme bénéfice, la fierté du résultat et de s’être investi : de riverain, on devient voisin.

Vue de ruelle : un web documentaire pour faire rayonner les initiatives locales

A travers leur programme RSE et leur plan de communication sur l’environnement, les marques ont un rôle à jouer dans ce genre d’initiatives qui s’inscrivent sur le long terme. Car entre initiation, collaboration et participation, les actions notamment tournées vers le service et le partage de compétences ne manquent pas : depuis la sponsorisation de produits, d’accessoires et/ou d’outils en passant par les ateliers et les tutoriels. Se rendre ainsi utile et aider à stimuler l’engagement communautaire est l’occasion parfaite pour donner un écho différent à leur charte d’entreprise citoyenne. Les idées ne manquent pas (voir ci-dessous).

En outre, pour faire rayonner les expériences au-delà de leur périmètre ultra local, 3 vidéastes ont eu l’idée de réaliser « Vue de ruelle ». Un web documentaire audiovisuel en 8 épisodes qui témoigneront de l’évolution de certains de ces axes et qui feront l’objet en août et septembre 2017 de 8 diffusions complétées par la projection en micro maping de 8 fresques lumineuses sur des surfaces hétéroclites comme le feuillage d’un arbre, un mur de vigne, un vieux hangar… L’objectif de cette démarche artistique est de faire découvrir l’envers du décor et encore une fois, de mettre à l’honneur l’humain à travers l’action, l’intergénérationnel et le partage. Là aussi, les entreprises peuvent jouer un rôle essentiel.

Une ruelle verte c’est (entre autres) :

1.       Le résultat de la mobilisation citoyenne ;
2.       Des tranchées, des bacs, des toits, des murs verts et des barils d’eau de pluie pour retenir et valoriser l’eau là ou elle tombe ;
3.       Des végétaux indigènes, des jardins, des pots, des plantes comestibles, des hôtels à insectes, des nichoirs, pour augmenter la biodiversité en ville et dans les quartiers;
4.       Des aménagements pour réduire la circulation automobile et donner le sentiment de sécurité ;
5.       Des jeux au sol, des boîtes à jouets communautaires, des croque-livres pour favoriser le jeu et l’activité physique ;
6.       Des arbres matures pour réduire l’effet d’îlot de chaleur et améliorer la qualité de vie dans les logements lors des journées chaudes ;
7.       Des tournées de nettoyage et une responsabilité partagée pour assurer et maintenir la propreté des lieux et diminuer le vandalisme (graffitis, etc) ;
8.     Une foule d’idées créatives murales pour embellir les lieux ;
9.     Des fêtes et des rassemblements de toutes sortes (fêtes de ruelles, fêtes de quartier,  »5 à 7 », cinéma de ruelle, spectacles, etc. ) pour offrir un lieu de socialisation.

À lire aussi sur le même thème

Les Newsletters du groupe INfluencia : La quotidienne influencia — minted — the good. Recevez une dose d'innovations Pub, Media, Marketing, AdTech... et de GOOD

Bonne idée ! Je m'inscris !

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia