9 mars 2016

Temps de lecture : 2 min

« La fin de l’entreprise corporate toute puissante »

Depuis 10 ans, les espaces de coworking inspirent les grandes entreprises dans leur conception du travail. Fondés sur les rapports humains et la création d’opportunités business, vont-ils rendre le modèle du bureau classique obsolète ? La Social Workplace Conferrence réunit pour la première fois à Paris des acteurs du domaine et des grands groupes. Interview de Anthony Gutman, co-organisateur et co-fondateur du REMIX Coworking.

Depuis 10 ans, les espaces de coworking inspirent les grandes entreprises dans leur conception du travail. Fondés sur les rapports humains et la création d’opportunités business, vont-ils rendre le modèle du bureau classique obsolète ? La Social Workplace Conferrence réunit pour la première fois à Paris des acteurs du domaine et des grands groupes. Interview de Anthony Gutman, co-organisateur et co-fondateur du REMIX Coworking.

INfluencia : pouvez-vous expliquer ce qu’est la Social Workplace conférence ?

Anthony Gutman : cette conférence a été créée par Jean-Yves Huwart, qui a également lancé les conférences Coworking Europe et Afrique. Le Remix Coworking est très fier de co-organiser cette première édition parisienne. Les usages du travail ont profondément et durablement changé, et ce n’est pas seulement une affaire d’aménagement. C’est humain, de bout en bout ! Il y a une nouvelle culture, une nouvelle vision du travail. L’objectif de la Social Workplace Conference est de créer un pont entre cette vision et le monde corporate. Échanger sur des valeurs, des bonnes pratiques et des méthodes répondant aux enjeux RH auxquels les directions des entreprises sont de plus en plus exposées.

IN : on parle beaucoup de la fin du salariat. Cette conférence s’inscrit-elle dans cette tendance ?

AG : tout est lié. On ne peut pas comprendre les mutations dans les usages du travail sans les analyser à l’aune du développement de l’entrepreneuriat ou de son cousin l’intrapreneuriat. Cette période compliquée symbolise la fin de l’entreprise corporate toute puissante, tout comme à un niveau plus personnel, la fin de l’individualisme sans concession ainsi que la remobilisation de notre imaginaire vers d’autres horizons. Cette fin ou fragmentation du salariat est donc une réalité pour beaucoup d’entre nous, elle est une menace tout comme une opportunité de nouvelles initiatives passionnantes.

IN : vous réunissez avec cette conférence des spécialistes des « nouveaux modes de travail » en entreprise. En quoi est-il opportun de l’organiser maintenant ?

AG : j’abordais tout juste la nouvelle culture des travailleurs, qui a émergé ces dernières années. Elle repose autant sur l’authenticité – une forme « d’incertitude joyeuse », la quête de sens et le besoin d’accomplissement – que sur l’audace ou encore l’indépendance. Contrairement à ce que l’on lit souvent, elle est transversale et non générationnelle. C’est le bon moment d’organiser la Social Workplace Conference car cette culture, d’ailleurs largement partagée dans l’univers startup, est désormais autonome et puissante, aidée par le digital pour s’exprimer. Elle est donc, à présent, en mesure d’établir un dialogue structurant avec le monde corporate.

IN : pourquoi la conférence est-elle cette fois-ci organisée à Paris ?

AG : Londres et Paris sont des environnements très denses qui regorgent de startup et des grands groupes. Des villes-pays où le changement sociétal est à la fois important et tangible. Il ne serait pas étonnant de voir la conférence s’exporter dans d’autres villes européennes et au-delà…

IN : quelle place accordez-vous au digital à travers la Social Workplace conference ?

AG  : le digital est une magnifique boite à outils. Mais il doit rester l’expression du sens que l’on veut donner à une démarche. La Social Workplace Conference va davantage parler d’humain, de lien et de nouvelles typologies d’organisation.

IN : qui seront les intervenants ?

AG : nous aurons un mix très intéressant ! Il y aura des entreprises comme La Poste, Orange, JLL, Eurogroup qui partageront leurs retours d’expériences autour de nouvelles initiatives. Des d’intervenants issus du « Monde d’après » : La Javaness, qui est un accélérateur d’innovation ultra pointu, mais aussi nos amis fondateurs de communautés de coworkers comme Le Laptop, Mutinerie, Betacowork. Et le co-organisateur de l’évènement, le Remix Coworking représenté par ses fondateurs Hanane El Jamali et moi-même.

Photo de Une : MAT office

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