30 janvier 2013

Temps de lecture : 2 min

Les chaînes payantes, publiques et privées face à la TV connectée

Quelle est la place de la TV connectée pour les différents éditeurs ? Une étude commandée par le CNC et réalisée par QualiQuanti amène des réponses. 4ème chapitre : Les chaînes payantes, publiques et privées face à la TV connectée. Décryptage de Daniel Bô et du sémiologue Raphaël Lellouche.

Chapitre 4 : Qu’apporte la TV connectée aux chaînes payantes, au service public et aux chaînes privées ?

Les apports de la délinéarisation dépendent de la vocation initiale des chaînes. Voici un tableau qui synthétise les enjeux pour les trois types de chaînes.

Payant

Public

Privé

Vocation

Satisfaire un abonné

Mettre à disposition des contenus dignes d’intérêt

Entraîner l’écoute afin de faire « consommer » des écrans publicitaires

Les enjeux de la délinéarisation

Un service indispensable

Un service supplémentaire et une liberté d’usage

Une nouvelle manière d’intégrer la publicité

Un tremplin vers le payant (« freemium »)

Les chaînes payantes ont pour première vocation la satisfaction de leurs abonnés.

Un service compris de délinéarisation

Canal+ ou CanalSat ont mis en place avec succès des services de délinéarisation : avec « Canal+ à la demande », les abonnés profitent en toute liberté du catalogue d’offres à leur disposition.

Canal+ a même développé une offre totalement délinéarisée avec Canalplay Infinity.

A partir du moment où l’on paye, il est normal de pouvoir choisir à la fois le contenu et le moment du visionnage. La délinéarisation est ainsi en affinité totale avec l’abonnement à la télévision payante.

La délinéarisation conduit cependant à une dégradation de la qualité du signal. Le consommateur de Canal+ à la demande doit choisir entre :

–       regarder en live ou enregistrer son programme pour le voir en haute définition
–       ou regarder en délinéarisé avec une qualité de signal plus faible (SD).

Vers la télévision personnelle

L’initiative Mon Nickelodeon Junior d’une chaîne multi-écrans personnalisable est remarquable.

Ce sont les parents qui définissent la programmation en fonction de thèmes, du profil de leur enfant (prénom, âge, sexe) et du temps de visionnage souhaité. Les parents peuvent le contrôler et accéder à un bilan d’activité de l’enfant.

Le service public délinéarisé

Les chaînes publiques ont une autre vocation : mettre à disposition des programmes dignes d’un intérêt public plutôt que de favoriser le visionnage d’écrans publicitaires.

En poussant cette logique, la mission du service public serait de constituer une bibliothèque de contenus intéressants pérenne.

Avec ItunesU, les grandes universités du monde créent un catalogue de podcasts vidéos pédagogiques disponibles gratuitement.

Autre vocation du service public, proposer une expérience la plus riche et la plus instructive possible. D’où les expérimentations autour de la télévision enrichie.

Les chaînes privées : l’intégration de la publicité in stream

Le positionnement des chaînes financées par la publicité est plus problématique : leur délinéarisation est soumise à la capacité de reproduire au sein du format délinéarisé l’alternance de programmes et de publicité.

Un tremplin vers le payant : du gratuit au fremium

De plus en plus, les chaînes utilisent le gratuit pour promouvoir le payant. Lorsqu’on regarde un clip, il est proposé en même temps de télécharger la chanson sur iTunes

Cela correspond à la logique du  « freemium » : on donne gratuitement quelque chose au spectateur (un extrait d’article ou de livre par exemple), mais ce cadeau est en fait une incitation à l’achat de la version payante, complète ou optimisée.

Les séries américaines que l’on voyait gratuitement avec la pub deviennent payantes. Sont proposés par TF1 ou M6 l’achat en avant-première de quelques épisodes ou l’abonnement pour avoir accès à toute la saison.

TF1 et M6, concurrents sur le terrain de la publicité, envisagent de se rapprocher pour développer une offre de SVOD.

Hulu illustre très bien la bascule gratuit/payant avec deux offres en parallèle :

–       Hulu, gratuit avec la publicité sur son PC
–       Hulu plus, à 9,99$/mois mais accessible sur tous les terminaux, en HD, avec plus de programmes et moins de publicité.

Daniel Bô, Pdg de QualiQuanti
*Etude téléchargeable gratuitement ici. 

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