David Leclabart : « Peut-être en réalité sont-elles sont deux… voire trois Isabelle »
Je pourrais parler d’Isabelle à plusieurs titres.
En tant que créatif, d’abord : elle a toujours été un soutien indéfectible de la création et de la profession. Partenaire fidèle de tous les rendez-vous importants de notre communauté — Effie, Club des DA, et bien d’autres — elle a toujours apporté un regard éclairé, exigeant et bienveillant.
En tant que co-président de l’AACC, ensuite. Plus récemment, nous avons eu le plaisir de collaborer avec elle sur un projet ambitieux : la création d’un grand pavillon français à Cannes, destiné à mettre en avant la créativité hexagonale face aux grands groupes internationaux. L’idée était de rassembler producteurs, designers, agences, marques de luxe… Isabelle en a été la première partisane. Elle a cette hauteur de vue rare, cette compréhension globale de notre métier, et une vraie volonté d’en faire vivre l’écosystème.
Et puis, en tant que patron d’agence, je l’ai aussi connue comme cliente. En 2017, elle avait fait appel à Australie : Decaux s’interrogeait alors sur la manière de se réinventer, de rester performant et pertinent dans un paysage médiatique en pleine mutation, notamment face à l’émergence des nouvelles plateformes. Nous avons eu la chance d’accompagner Decaux pendant deux ou trois ans. Isabelle était une cliente idéale : curieuse, exigeante, audacieuse, prête à sortir des sentiers battus.
Bref, qu’elle soit partenaire, cliente ou soutien de la profession, Isabelle est au sommet. Son départ est évidemment une perte, mais il est réconfortant de voir qu’elle a su s’entourer de gens de grande valeur, comme Jean Muller, qui partagent ses convictions, son ambition et cette élégance dans la relation.
C’est d’ailleurs très inspirant de voir à quel point une grande maison française, championne internationale, a su s’adapter à un monde en perpétuel bouleversement. Peu de secteurs ont été aussi transformés que celui des médias — et Decaux l’a fait dans la durée, avec sérénité. Isabelle incarne parfaitement cet esprit : l’intelligence du changement sans jamais renier ce qu’elle est.
Et puis, sur un plan plus léger, il y a cette image d’Isabelle qui me fait toujours sourire : elle est impeccable en toute circonstance. Qu’elle arrive à un déjeuner, à une soirée ou à une réunion matinale, elle est toujours parfaitement mise, élégante, rayonnante. Je me souviens d’un séjour aux Napoléon : tout le monde revenait des pistes, en sueur, les cheveux en bataille… Isabelle, elle, retirait son casque, et restait impeccable. Blouse parfaite, maquillage intact, sourire lumineux. C’en était presque troublant ! Je finis par me demander s’il n’y en avait pas plusieurs : peut-être en réalité sont-elles deux… voire trois Isabelle ! Et que c’est sa sœur jumelle qui prend la relève.
David Leclabart
Président AUSTRALIEGAD et Co-Président de l’Association des Agences Conseil et Création