6 juin 2018

Temps de lecture : 1 min

Do not speak benchmarking n’importe comment

« Les migrants aussi font un peu de ‘’benchmarking’’ pour regarder les législations à travers l'Europe »… « Lorsque l’on arrive du Sud-Soudan, on peut faire du shopping de l’asile et trouver qu’on est mieux en Suède qu’en Italie...». Ces deux sorties récentes du ministre de l’Intérieur et de la ministre chargée des Affaires européennes vous ont choqué ? Normal. Benchmarking, shopping, pourquoi pas aussi mediaplanning, ROI ou KPI ?

« Les migrants aussi font un peu de ‘’benchmarking’’ pour regarder les législations à travers l’Europe »… «  Lorsque l’on arrive du Sud-Soudan, on peut faire du shopping de l’asile et trouver qu’on est mieux en Suède qu’en Italie… ». Ces deux sorties récentes du ministre de l’Intérieur et de la ministre chargée des Affaires européennes vous ont choqué ?  Normal. Benchmarking, shopping, pourquoi pas aussi mediaplanning, ROI ou KPI ?

Pas question ici de faire de la politique, mais de s’interroger sur les dérives langagières de nos politiques qui ne savent plus d’ « où ils parlent ». Utiliser des mots propres à l’univers des marques quand on évoque les problèmes d’immigration et d’êtres humains dont la vie est en danger est assez indigne.

Fort heureusement mais trop tard -c’est toujours trop tard- Nathalie Loiseau, a regretté cette expression qu’elle a elle-même qualifiée de « malheureuse », mais « communément utilisée par les institutions et les spécialistes européens du droit d’asile » selon elle.

Et force est de constater que dans les versions anglophones des directives de l’Union européenne, l’idée d’un  » shopping de l’asile  » revient régulièrement depuis des années. Sur le site de la Commission par exemple, il est précisé qu’elle est employée pour décrire « une situation dans laquelle des demandeurs d’asile déposent des requêtes dans plusieurs pays, selon ce qu’ils perçoivent comme de meilleures qualités d’accueil, une meilleure protection sociale ou une meilleure prise en charge médicale notamment ». Tandis que différentes associations utilisent également cette expression ou  » asylum shopping  » dans la langue de Shakespeare.

Sachez messieurs les politiques, que vous disposez depuis le 16 janvier 2015, du terme « course au droit d’asile », pour traduire  » asylum shopping « . C’est écrit dans le Journal officiel au chapitre affaires étrangères… Et c’est tout aussi parlant, non ?

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