15 février 2018

Temps de lecture : 6 min

« Le Grand Paris, c’est un Paris plus innovant, plus créatif, plus vert, plus dynamique »

À l’occasion de la sortie du Guide des Grands Parisiens, Rémi Babinet, président fondateur de BETC et des Magasins généraux nous parle du Grand Paris, du bilan de l’installation de l’agence de l’autre côté du périphérique et de ses projets en tant que président du fonds de dotation culture de la SGP.

À l’occasion de la sortie du Guide des Grands Parisiens, Rémi Babinet, président fondateur de BETC et des Magasins généraux nous parle du Grand Paris, du bilan de l’installation de l’agence de l’autre côté du périphérique et de ses projets en tant que président du fonds de dotation culture de la SGP.

Le Grand Paris, tout le monde en parle. Mais sait-on bien ce qu’il est réellement ? Avec ses quelque 12 millions d’habitants, près de 1 200 lieux de spectacle, plus de 300 musées et centres d’art, 200 festivals, des parcs plus grands que Central Park, des milliers de bars et de restaurants, ainsi que des friches en plein essor, le Grand Paris dispose d’atouts souvent insoupçonnés des Grands Parisiens eux-mêmes. Enlarge your Paris, le média en ligne né en 2013 -fondé et dirigé par Renaud Charles, Vianney Delourme et Yannick Mulot- et les Magasins généraux ont donc imaginé le premier guide culturel consacré à cette ville en ébullition. Explications de Rémi Babinet, président fondateur de BETC et des Magasins généraux.

INfluencia : vous lancez, avec Enlarge your Paris, ce premier Guide des Grands Parisiens. Qu’en attendez-vous?

Rémy Babinet : nous en attendons énormément ! Nous voulons participer à un changement de mentalité et nous essayer à une vision du Grand Paris par les Grands Parisiens. Nous souhaitons sortir de la pure perspective institutionnelle pour ouvrir la conversation sur un sujet qui nous paraît essentiel quand on habite Paris : son futur. Avec les Enlarge Your Paris qui sillonnent le territoire depuis 5 ans, nous avons eu cette idée simple : on a besoin d’un guide pour explorer un territoire d’autant plus difficile à appréhender qu’il est nourri de toutes sortes de stéréotypes, d’images et de pratiques dont la principale reste un Paris intra-muros historique idéalisé et une banlieue mal considérée. Le Guide des Grands Parisiens concentre d’abord les meilleures adresses du Grand Paris que le Grand Parisien ignore encore parmi ses 1200 lieux de spectacle, ses 300 musées et centres d’art, ses 200 festivals, ses parcs plus grands que Central Park -comme celui de la Courneuve !-, et ses milliers  de bars et de restaurants. Le Guide des Grands parisiens propose également une nouvelle carte du territoire, une carte mentale, qui s’affranchit de celles du mille-feuilles administratif et qui abolit la barrière du périphérique. Paris et sa périphérie fusionnent leurs limites historiques pour se re-présenter en 8 grands nouveaux quartiers, comme autant de nouveaux pôles, que nous avons baptisés selon leur trait de caractère spécifique et dominant : la Fabrique, le Delta, la Street Galerie, le Square XXL, l’Océan Vert, l’HyperMuseum, le Rooftop, la Petite Riviera.

À travers cette carte, un nouvel imaginaire permet à cette future mégalopole de commencer à exister autrement dans la tête de ses habitants, mais aussi des visiteurs français et étrangers. Nous sommes convaincus que le Grand Paris, c’est un Paris plus innovant, plus créatif, plus vert, plus dynamique. Les habitants, les institutions, les élus, les entreprises, les artistes doivent participer à construire une vision commune de la capitale, ensemble. Pour donner un écho supplémentaire à cette histoire et y associer de grands acteurs du Grand Paris, nous sommes allés discuter avec le journal Le Parisien et leur avons proposé une édition exceptionnelle du Parisien format XXL rebaptisé pour l’occasion Le Grand Parisien. Il est sorti hier. D’autres entreprises, qui croient au Grand Paris, se sont jointes à notre démarche comme Air France, Disneyland Paris, Groupe Emerige, Enedis, La Poste, RATP, SGP, SNCF qui, pour certaines, ont pris la parole pour la première fois pour marquer leur implication dans le projet du Grand Paris. C’est devenu une aventure collective.

IN :  à titre personnel, vous êtes président du fonds de dotation culture de la SGP. Quelles sont les raisons de votre engagement ?

R.B. : il existe une compétition féroce entre les grandes métropoles de ce monde. Nous devons jouer dans cette grande cour. Et prouver que Paris n’est pas une capitale endormie où l’on est sûr d’avoir rendez-vous avec le passé sans pouvoir y comprendre le futur. Paris va se transformer, changer de dynamique et d’échelle pour se rapprocher de mégapoles comme Londres, Tokyo ou New-York. Mais à sa manière, unique. Sociale, culturelle, entrepreneuriale. On touche aussi évidemment un vecteur fondamental pour l’image et la réputation de la France toute entière. Nous avons la chance de vivre cette révolution.

IN :  quels sont les enjeux majeurs du Grand Paris Express ?

R.B. : le Grand Paris Express va être la colonne vertébrale de cette révolution. 200 km de ligne, 68 nouvelles gares, ce réseau va doubler le réseau métropolitain actuel. Le nouveau métro va relier les villes périphériques entre elles et va considérablement modifier les mouvements dans la grande ville. On pourra circuler de banlieue à banlieue et ne plus devoir passer inexorablement par le centre de Paris. Tout va bouger dans tous les sens et les usagers gagneront beaucoup de temps chaque jour.

Par ailleurs autour des gares qui sont de véritables hubs de services, de nouveaux quartiers vont se construire. Pas moins de 37 équipes d’architectes sont sur le sujet parmi lesquels Dominique Perrault, Kengo Kuma, Wilmotte, Duthilleul et Associés ou Elizabeth de Portzamparc… Cela se traduira par une gigantesque galerie d’architecture à ciel ouvert, sans doute une des plus grandes biennales d’architecture qu’on puisse imaginer. De grands designers participent aussi à la création de ce métro comme Ruedi Baur pour la signalétique ou Patrick Jouin pour le mobilier des gares. Le Grand Paris Express sera au cœur de la plus grande transformation qu’ait connu Paris depuis le Metropolitain et Haussmann. Et le plus grand chantier européen de ces vingt prochaines années.

IN : quel regard rétrospectif portez-vous sur votre installation à Pantin ? Comment envisagez- vous concrètement le rôle de votre agence « de l’autre côté du périphérique » ?

R.B. : cela nous a fait bouger dans tous les sens du terme. Et les choses bougent énormément autour de nous dans le quartier. On nous promettait des difficultés, qui allaient des problèmes de sécurité à la réticence de certains clients à venir nous voir. C’est l’inverse qui s’est produit. Un exemple :  les braderies Aides que nous organisons avec les marques de mode au profit de la lutte contre le sida depuis quinze ans battent des records d’affluence et de vente depuis que nous sommes ici. Ou encore le concert du compositeur et musicien électro Arnaud Rebotini pour le Cercle a réuni lundi dernier 700 personnes dans la grande salle. Sans parler de nos clients ou partenaires qui organisent dans les Magasins généraux des séminaires ou des workshops. Nous n’imaginions pas que les Magasins généraux susciteraient si vite autant de curiosité et d’intérêt.

Nous ne sommes bien sûr pas les premiers à avoir passé le périph. Nous sommes en revanche parmi les premiers à avoir eu sciemment la volonté de le faire et à être engagé dans ce mouvement. Nous avons voulu imaginer à cet endroit-là un nouveau modèle de lieu pour un autre modèle de ville. Concevoir un lieu ouvert sur l’extérieur, loin d’un bureau offshore totalement détaché de son environnement faisait partie du projet de l’agence depuis le départ. Nous voulions un lieu qui se partage avec le public, avec nos clients et plus généralement avec les acteurs culturels et économiques du futur Grand Paris. Les Magasins généraux dévoilent aujourd’hui leur programmation culturelle annuelle, nous voulons en faire un lieu de destination, pas simplement un lieu de travail ni un lieu de passage.

IN : vous avez dit que vous souhaitiez participer au changement d’image de Paris et faire émerger une culture « post-périph ». Comment cela se traduit-il concrètement ?

R.B. : par exemple, au-delà de mes engagements personnels, par le lancement de cette nouvelle marque au cœur de BETC : les Magasins généraux.  Les Magasins généraux sont un centre de création au cœur de l’énergie du Grand Paris. Nous sommes convaincus que la culture et la création relient les gens les uns aux autres comme peu de choses savent le faire. Les Magasins généraux incarnent cette conviction, qui est dans les gênes de l’agence BETC depuis toujours, en développant de nouveaux contenus culturels, sans limite de forme : saisons culturelles, festivals, expositions, ateliers, projets d’édition, rencontres…

Depuis son origine BETC s’est développée en créant des stratégies de transformation originales pour ses clients : entreprises, marques, associations, institutions, artistes. La création comme force de transformation a toujours été mon obsession. Avec les Magasins généraux, BETC, dans un monde des médias, de la culture et de la communication en plein bouleversement, continue à défricher de nouveaux territoires et à expérimenter de nouveaux formats.

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