22 octobre 2015

Temps de lecture : 3 min

Un espace de coworking dans un catamaran

Envie de voguer et travailler sur les plus belles eaux du monde ? Cobaot réalise ce fantasme de freelancer. Le rêve débute dans deux mois, mais attention : il n’est pas facilement accessible.

Envie de voguer et travailler sur les plus belles eaux du monde ? Cobaot réalise ce fantasme de freelancer. Le rêve débute dans deux mois, mais attention : il n’est pas facilement accessible.

La durée de vie des projets utopiques « allez chiche, on le fait » de début de soirée les pieds dans le sable fin, le verre à la main face au coucher de soleil, ne dépasse en général jamais les 24 heures qui suivent l’idée. Le train-train, ses obligations, ses devoirs et ses habitudes confortables, bref ce « c’est la vie, c’est comme ça » tueur de rêves, à tendance à annihiler toutes formes d’envies. Heureusement quelques irréductibles refusent la dictature du normal et vont au bout de leurs fantasmes asexués. Huit mois après une discussion entre quatre baroudeurs temporairement sédentarisés, le projet Coboat, cet espace de co-working dans un catamaran, met les voiles dans deux mois. Avis aux accros du métro-boulot-dodo, n’allez pas plus loin dans la lecture.

Avant d’achever les masochistes qui n’ont pas suivi notre conseil, un petit rappel contextuel s’impose : aux Etats-Unis les freelancers représenteront 40% de la main d’œuvre d’ici 2020, d’après une étude Intuit de 2010. En Europe, leur nombre croît de 15%, chaque année, dans certains pays comme les Pays-Bas et le Royaume-Uni. La France qui peine à lacher son  » pantouflard  » CDI  » devrait rejoindre le peloton de tête dans la decennie à venir. Pour répondre aux besoins de cette nouvelle catégorie de travailleurs, la tendance des espaces de coworking pénètre les grandes métropoles mondiales.

Pour rappeler que dans freelance, il y a le mot « free », certains programmes de coworking jouent à fond l’atout liberté. C’est le cas de Hackers Paradise qui emmène à l’aventure des ingénieurs informatiques, de Remote Year, qui propose un environnement de travail dans un nouveau pays, chaque mois, et d’Outsite, qui rend possible une vie professionnelle en communauté dans des maisons de bord de mer, aux Etats-Unis. Dans ce paysage, Coboat déplace le curseur « kiff » du boulot en groupe vers de nouvelles frontières.

Déjà plus de 125 places réservées

Imaginé par James Abbott, Gerald Schömbs, Karsten Knorr et Tommy Westlin, il y a huit mois sur une plage paradisiaque de Koh Lanta, Coboat est un catamaran entièrement rénové de 30 mètres de long, équipé d’un mât de 32 mètres, d’un espace de travail de 60 mètres carrés, d’un moteur qui fonctionne à énergie solaire et éolienne, de cabines pouvant loger jusqu’à 20 nomades digitaux, d’un wifi haut débit, d’un trampoline et d’une vue 360° sur l’océan 24 heures sur 24. Pour 3 800 euros par mois, logé et nourri, vous pourrez même fabriquer votre propre bière après une dure journée de labeur sur le voilier.

Le catamaran met les voiles en décembre depuis la Thaïlande pour entamer son tour du monde au départ de Sumatra, le 1er janvier. Pendant deux à quatre ans, Coboat naviguera dans les Caraïbes, la Méditerranée, l’océan Indien et les eaux d’Asie du sud-est, avant de revenir en Thaïlande. Pour monter à bord, il suffit de consulter la liste des ports où il amarrera. Vous devrez vous y rendre à vos frais. Le temps minimum de séjour est d’une semaine pour 980 euros, le maximum est une année. Pour l’instant plus de 125 personnes ont réservé des places. Qui sont-ils ? Des journalistes, des graphique-designers, des programmeurs, des bloggeurs, des auteurs, des nutritionnistes et des entrepreneurs.

Social et collaboratif

Pour se rendre encore plus attractif auprès des freelance millennials, Coboat assume son idéologie écologique et s’avère être une entreprise à but non lucratif. Elle reversera une partie de ses revenus dans des œuvres caritatives et des projets de développement dans les zones où la « communauté » Coboat sera passée. « Depuis le début il n’a été question que de passion, pas d’argent donc ne pas faire de profit prend tout son sens », explique James Abbott, qui s’occupe déjà du koHub à Koh Lanta. Pour lui, le coût du séjour sur Coboat doit être perçu comme un investissement. Et également une bonne action ? « Les bons espaces de co-working doivent être en relation avec les communautés dans lesquelles ils sont installés. Parce que nous voyageons autour du monde d’une communauté à l’autre, nous y voyons une opportunité unique d’avoir un impact social et une influence positive à travers des projets comme le Trash Hero de KoHub, ici à Koh Lanta », nous détaille James Abbott. Si le projet Unreasonable at Sea propose un concept un tantinet similaire, Coboat est une première mondiale. Un inédit qui avouez-le, vous donne envie de mettre le maillot dans le sac à dos avec l’ordi.

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