23 septembre 2019

Temps de lecture : 2 min

Des femmes de coeur et d’esprit enfin immortalisées

Les œuvres d'art publiques sont l’ occasion pour les villes et les villages de raconter leur histoire, leur diversité, leurs valeurs. Comme dans de nombreux domaines, ici aussi l’injustice règne. Les artistes australiens Gillie et Marc Schattner ont décidé de rétablir l’équilibre hommes-femmes en lançant le projet Statues of equality.

Les œuvres d’art publiques sont l’ occasion pour les villes et les villages de raconter leur histoire, leur diversité, leurs valeurs. Comme dans de nombreux domaines, ici aussi l’injustice règne. Les artistes australiens Gillie et Marc Schattner ont décidé de rétablir l’équilibre hommes-femmes en lançant le projet Statues of equality.

C’était le mois dernier, à New-York. Le public découvrait dans un bâtiment attenant au Rockefeller Center, une dizaine de statues en bronze imposantes incarnant Oprah Winfrey, Pink, Nicole Kidman, Jane Goodall, Cate Blanchett, Tererai Trent, Janet Mock, Tracy Dyson, Cheryl Strayed et Gaby Douglas. Une manière concrète et spectaculaire de prouver que l’on peut combattre l’inégalité des genres grâce à l’art. Une initiative des artistes Gillie et Marc Schattner sidérés de se rendre compte que sur les 150 statues qui trônent dans la ville de New York, seules cinq sont dédiées à des femmes : Jeanne d’Arc, Golda Meier, Gertrude Stein, Eleanor Roosevelt et Harriet Tubman… Un constat qu’ils ont également fait au sein de leur expertise : « depuis 25 ans que nous travaillons ensemble, nous avons dû répondre à une centaine de commandes de sculptures. Une seule était féminine », raconte l’Australien.

Femmes Invisibles

Désormais le duo se bat. Son objectif ? Faire en sorte que chaque ville, de chaque état comporte en son sein une femme influente, dans les cinq prochaines années. Un défi de taille que le conseil municipal a pris très au sérieux, en organisantde son côté une initiative publique invitant les New-yorkais à suggérer des noms de femmes « immortalisables ». Un succès. Plus de 2000 noms de femmes ont été proposés sur le site idoine. Les premières personnalités à voir leurs traits et leurs silhouettes recréées, seront Billie Holiday et Elizabeth Jennings Graham (Afro-américaine née en mars 1827, professeure, et figure connue pour ses luttes en matière d’égalité des droits pour tous).

À Londres, les statues se nomment toutes John !

De leur côté, Gillie et Marc Schattner poursuivent leur combat politico-artistique à Sydney (Australie) et à Londres (Angleterre) qui sont également des villes où la représentation des femmes dans l’espace public est faible. « En fait, il existe plus de statues appelées John au Royaume-Uni que de femmes historiques », ironise l’artiste.

37 statues femmes contre… 300 hommes à Paris !

La problématique parisienne n’est pas différente. Bien que 37 statues représentent des femmes contre… 300 hommes. En 1971, Adrienne Weill-Brunschvicg, vice-présidente de l’Association française des femmes diplômées des universités, dénonce, lors d’une réunion du Cercle des femmes républicaines consacrée aux « Pionnières du féminisme », le faible nombre de statues de femmes célèbres par rapport à celles des grands hommes érigées dans la capitale. Elle invite les « conseillères municipales » à corriger cette injustice. Un square Clotilde de Vaux, une place Dalida, une place Edith Piaf, renforçent ainsi la présence de femmes et prennent place aux côtés de Jeanne d’Arc érigée en 1874 par l’État place des Pyramides, de George Sand et de La comtesse de Ségur au Luxembourg, ainsi que de Maria Deraismes, square des Épinettes, et Maryse Bastié, square Victor.

George Sand, Le Luxembourg

La comtesse de Ségur, Le Luxembourg

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