21 avril 2016

Temps de lecture : 3 min

Coworking : travailler dans un magasin qui vend des bureaux

Avant la fin du printemps, Staples, le géant mondial des fournitures de bureau, va proposer une nouvelle expérience à ses clients : un espace de coworking dans ses magasins pour y travailler toute la journée.

Avant la fin du printemps, Staples, le géant mondial des fournitures de bureau, va proposer une nouvelle expérience à ses clients : un espace de coworking pour y travailler toute la journée.

Depuis dix ans, les espaces de coworking inspirent les grandes entreprises dans leur conception du travail. Fondés sur les rapports humains et la création d’opportunités business, vont-ils rendre le modèle du bureau classique obsolète ? Le mois dernier, à Paris, pendant la Social Workplace Conference, INfluencia discutait du phénomène avec Anthony Gutman, co-organisateur et co-fondateur du REMIX Coworking. Tendance développée au rythme de la croissance historique de la Gig Economy, le partage par des freelance d’un espace commun de travail constitue également un levier marketing pour les magasins des grands distributeurs face à l’ogre e-commerce.

L’avènement de l’achat online oblige désormais le commerce physique à lutter par l’expérience. Celle que le digital est incapable de proposer. A chacun ses armes et quand les deux anciens ennemis réconciliés ne sont pas complémentaires, le magasin tire sur une ficelle encore extensible : la combinaison du shopping et du lifestyle pour ramener le consommateur à la déambulation oisive, curieuse ou ludique. L’attrait peut aussi être professionnel, surtout quand les produits et services mis à disposition du client sont avant tout pour son travail. Staples surfe sur l’écume de la vague en proposant bientôt de ces espaces dans plusieurs de ses magasins.

Comment convaincre des indépendants, des start-up et des petites entreprises d’acheter ses fournitures et accessoires de bureau dans ses rayons ? Permettez-lui d’y optimiser son temps de boulot dans un espace de coworking haut de gamme et a priori il n’ira pas ailleurs. C’est le raisonnement que fait Staples en annonçant un partenariat original avec le réseau Workbar. Avant la fin de l’été, le premier détaillant mondial de produits de bureau transformera une partie de trois de ses magasins de la banlieue de Boston en open space de 230 à 330 m2 qui pourra être partagé par 45 à 50 personnes.

Renforcer le sentiment de communauté

Accessible grâce à un abonnement hebdomadaire et mensuel, chacun des trois espaces proposera notamment des salles de conférences et de conversation téléphonique ainsi que des imprimantes en plus du classique combo Wifi-Café. Le tout dans un lieu au design aussi chiadé que ceux du géant nord-américain, WeWork. « Nous sommes très enthousiastes à l’idée de proposer aux professionnels un environnement productif de travail au sein même de nos magasins. Avec Workbar nous renforçons le sentiment d’appartenance communautaire et d’opportunités de networking. Ces espaces seront un parfait complément de nos services et produits déjà existants. Notre client n’aura plus besoin de bouger, il aura tout à la fois chez nous et pourra y passer une journée de travail efficace », commente Peter Scala, executive vice president merchandising de Staples.

« Notre approche du coworking est différente. Puisque le travailleur mobile n’est pas qu’un segment démographique en pleine croissance dans le coeur des villes, nous construisons des réseaux qui relient les centres urbains avec ses banlieues. Avec ses horaires, ses localisations et ses parkings, Staples est un partenaire idéal », explique Bill Jacobson, CEO et co-fondateur de Workbar.

En plus des trois premiers espaces ouverts au printemps, le partenariat a déjà prévu d’autres emplacements avant la fin 2016. L’initiative s’inscrit dans un contexte propice. L’air du temps est à la liberté professionnelle. Pour rappeler que dans freelance, il y a le mot free, certains programmes de coworking jouent à fond la carte du « où je veux, quand je veux ». Comme Hackers Paradise qui emmène, chaque mois, à l’aventure dans un nouveau pays des ingénieurs informatiques de Remote Year pour casser leur environnement de travail. Ou comme Outsite, qui organise la vie professionnelle en communauté dans des maisons en bord de mer, aux Etats-Unis.

Mieux encore avec Coboat, un catamaran qui déplace le curseur « kiff » du boulot en groupe vers de nouvelles frontières. Depuis avril 2015, l’agence média Artist Media Agency nourrit un projet encore plus avant-gardiste : racheter un village abandonné en Espagne pour le rénover en un espace de travail commun et permanent occupé par 150 artistes, développeurs et scientifiques indépendants. Et donc libres de travailler où bon leur semble.

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