24 avril 2017

Temps de lecture : 2 min

Mode : le potentiel graphique de la rue

Jetez un coup d'oeil par terre, il se pourrait bien que certains marquages au sol deviennent des collections d’une marque de vêtement. Si vous êtes sceptique, sachez qu’une artiste allemande a relevé ce défi avec brio.

Jetez un coup d’oeil par terre, il se pourrait bien que certains marquages au sol deviennent des collections d’une marque de vêtement. Si vous êtes sceptique, sachez qu’une artiste allemande a relevé ce défi avec brio.

Bouche d’égout, grille d’aération, signalisation au sol… Vous en croisez tous les jours en arpentant votre ville et pourtant, rare sont ceux à y déceler un quelconque potentiel graphique. C’est le cas d’Emma France Raff, une artiste basée à Berlin qui transforme les surfaces du paysage urbain en collection de prêt-à-porter. Avec son projet, baptisé raubdruckerin, elle sillonne les capitales européennes pour nourrir son inspiration : « L’objectif principal est d’explorer les surfaces de la ville, chercher des endroits négligés, des détails apparemment insignifiants sur le trottoir… qui se révèlent être de véritables pièces de design urbain. Des parties oubliées de la ville qui sont pourtant pleines d’histoires, de diversité et de créativité », détaille t-elle sur son site. Une « chasse aux trésors » qui fait la part belle aux détails et qui incite à scruter la cité avec un peu plus d’attention et de légèreté. Une initiative qui devrait réjouir les fans d’urbex.

Susciter l’émotion au delà du tourisme basique

Concrètement, une fois l’emplacement sélectionné -une signalisation de stationnement en pierre à Amsterdam, par exemple- le collectif le recouvre d’une encre naturelle et il n’y pas plus qu’à apposer un tee shirt, un sweat ou encore un tote bags. L’impression se fait directement dans la rue et les badauds ne peuvent s’empêcher de jeter un oeil au travail de raubdruckerin, source d’échange et de convivialité comme précisé sur le site : « En travaillant de cette manière, cela permet aux passants de devenir spectateurs, en observant le processus et son évolution. Cela crée des passerelles de communication, d’échange et de spontanéité. En outre, la production dépend du temps, de l’heure et des saisons, ce qui rend ce projet humain. Cette approche propose une vue critique et offre une alternative de point de vue dans un quotidien noyé dans la production de masse ».

En octobre 2015, INfluencia présentait le projet de l’architecte Gwendal Le Bihan, un billard urbain entièrement conçu en béton et placé à différents endroits de la ville de Nantes pendant quelques jours. Une manière de bousculer les habitudes des citadins et de réenchanter le centre ville en redéfinissant la pratique d’un sport : « Au billard, il y a une vraie notion de spectacle et de partage. Lors de ces deux jours, nous avons constaté à quel point on pouvait créer du lien social avec ce type de dispositif totalement nouveau ». Un bouleversement des habitudes qui colle parfaitement avec le street-art et qui joue à fond la carte de l’émotion.

Pour les villes, il s’agit également de sortir des sentiers battus en proposant une alternative aux sites touristiques dont la promesse est attendue, tout en faisant apprécier leur personnalité, comme Emma France Raff a pu le faire à Athènes ou encore à Paris. On pense à des villes comme Le Havre, qui fête ses 500 ans en 2017 ou encore Grenoble, qui se bat pour protéger son espace public vis-à-vis de la publicité.

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