19 avril 2018

Temps de lecture : 3 min

Plus solide que le béton, le sable du désert…

Des chercheurs britanniques ont inventé un matériau de construction qui utilise les sables des dunes jusqu’alors inexploitable. Cette découverte pourrait être une excellente nouvelle pour notre planète et pour les entreprises et les marques en mal de RSE authentique et solide.

Des chercheurs britanniques ont inventé un matériau de construction qui utilise les sables des dunes jusqu’alors inexploitable. Cette découverte pourrait être une excellente nouvelle pour notre planète et pour les entreprises et les marques en mal de RSE authentique et solide.

C’est une découverte qui pourrait révolutionner le secteur du bâtiment et des travaux publics et protéger notre planète terre contre un mal qui la ronge un peu plus chaque jour : l’érosion. Des chercheurs de l’Imperial College à Londres ont inventé un matériau de construction qui pourrait se substituer au béton et au ciment. Son nom ? Le Finite… Cette substance révolutionnaire est fabriquée à base de… sable. Mais attention, pas n’importe quel sable. Si le béton et le ciment sont fabriqués avec du sable de rivière, le matériau mis au point par Carolyn Tam, Matteo Maccario, Hamza Oza et Saki Maruyami comprend principalement du sable du désert.

Jusqu’à aujourd’hui, les grains du Sahara, de Gobi ou du Kalahari étaient trop légers, trop usés et trop ronds pour pouvoir être utilisés dans la construction. Les ingrédients qui permettent d’agglomérer ce sable sont un secret bien gardé mais les scientifiques britanniques ont indiqué que l’empreinte carbone de son principal liant était deux fois moins importante que celui du béton, dont la production est responsable de 5% des émissions de CO2 de la planète. Mieux encore, le Finite serait biodégradable contrairement au béton qui est très difficilement recyclable. Une solution non-toxique permet de liquéfier ce matériau afin de pouvoir le réutiliser. Cette invention pourrait avoir un impact considérable sur la protection de l’environnement. Et pourrait s’inscrire parfaitement dans la politique RSE des grands groupes qui cherchent à réduire leur empreinte sur notre belle mère nature… Tout en leur apportant de réelles solutions, car si notre planète semble contenir 120 millions de milliards de tonnes de sable, la plupart de ces ressources ne sont pas exploitables : elles sont souvent trop profondément enfouies sous les océans, et les déserts étaient jusqu’à maintenant inutiles aux constructeurs.

La R&D utile pour la protection de la planète et l’éradication des trafics mafieux

Le BTP est le premier consommateur de sable au monde. Une maison de taille moyenne nécessite 200 tonnes de sable, un hôpital 3000 tonnes, un kilomètre d’autoroute 30 000 et une centrale nucléaire 12… millions de tonnes. Chaque année, 50 à 60 milliards de tonnes de matériaux sont extraits au niveau mondial. Le sable et le gravier représenteraient 68 à 85 % de ces volumes. La production de béton (un tiers de ciment pour deux tiers de sable) consommerait, à elle seule, 30 milliards de tonnes de sable tous les douze mois. La Chine achèterait 60% du sable extrait chaque année. Au cours des quatre dernières années, la république populaire aurait consommé autant de sable que les Etats-Unis en un siècle, si l’on en croît Pascal Peduzzi, un chercheur au programme des Nations Unies pour l’environnement interrogé par Les Echos. Les états désertiques du Golfe sont également de gros acheteurs de sable marin. Les îlots artificiels de Dubaï, The Palm et The World, ont été construits avec 650 millions de tonnes de sable… australien. Le gratte-ciel le plus élevé de la planète, le Burj Khalifa, a, lui auss,i été érigé avec des grains « aussies ». Le sable permet également à de micro-Etats de gagner des terres sur la mer. Depuis son indépendance en 1965, la superficie de Singapour a augmenté de 24% pour passer de 582 à 719 km2. 56 km2 supplémentaires devraient encore « surgir des flots » d’ici 2030.

Ces besoins énormes ont permis à de véritables mafias de trafiquer des quantités astronomiques de granulats. Des écosystèmes entiers ont été dévastés par ces pratiques illégales notamment en Indonésie et au Cambodge. De plus en plus d’états cherchent depuis quelques années à lutter contre ce fléau mais l’appétit des constructeurs semble insatiable. Le Finite pourrait mettre fin à ces pratiques. Après nous avoir donné le pétrole, le désert pourrait nous permettre de nous loger sans détruire notre planète…

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