ILLUSTRATIONS
DE POL-ÉDOUARD
UNE
CERTAINE IDÉE
DU LUXE
ÉLÉGANT, FUTILE, UNIQUE, ADORÉ OU CONTROVERSÉ, DIFFICILE DE s'entendre sur le sens précis du luxe… POURTANT, NOTRE SOCIÉTÉ SE DOIT DE METTRE DES MOTS SUR UN ART DE VIVRE NÉ POUR DIFFÉRENCIER L’ÉLITE DU RESTE DU MONDE. SÉVERINE CHARON ET CHRISTOPHE RIOUX, TOUS DEUX EXPERTS EN LA MATIÈRE LIVRENT LEURS VISIONS - COMPLÉMENTAIRES MAIS AUSSI PARFOIS CONTRADICTOIRES - DU « LUXUS » .
HISTOIRE DU LUXE,
FORTUNES ET INFORTUNES
D’UN MOT


PLACARDÉ SUR LES AFFICHES, APPOSÉ SUR DES PRODUITS ORDINAIRES, REBATTU SUR LES SITES DE VENTES, LE MOT LUXE EST DÉSORMAIS AU CŒUR DES OFFENSIVES MARKETING ! GALVAUDÉ, IL EST INDISCUTABLEMENT ENTRÉ DANS L’ÈRE DU SOUPÇON. RETOUR SUR UN TERME DONT LA PLASTICITÉ SÉMANTIQUE ÉPOUSE UNE NOTION PROTÉIFORME.




La notion de luxe, dans ses caractéristiques essentielles et universelles, préexiste largement au mot luxe, cette invention linguistique française qui ne voit le jour qu’au XVIIe siècle. Elle apparaît en effet en même temps que l’homo sapiens, consacrant la supériorité de ce dernier sur toute autre espèce animale. Dans les sociétés primitives, le luxe procède déjà d’un désir balbutiant de beauté, de raffinement. Souvent réservé aux grands chefs et aux dieux, il relève également d’une entreprise de sacralisation. La cérémonie du potlatch (rituel basé sur le don) ajoute à cette valeur symbolique assumée par le superflu, un principe de rivalité et d’ostentation, puisque tout don appelle un contre-don impliquant une surenchère de dépense.


NAISSANCE DU LUXE à LA FRANCAISE

Apparu vraisemblablement en France en 1606, le mot désigne ce mode de vie dispendieux adopté par les puissants et les riches par goût du plaisir, de la monstration. Facteur de distinction sociale, principalement statutaire, il est d’abord réservé au monarque qui l’utilise pour impressionner ses rivaux et établir sa supériorité, puis aux aristocrates par le truchement des lois somptuaires. Emblématique du luxe à la française, le château de Versailles fait figure de lieu commun dans cette mise en scène tapageuse qui conforte la légitimité du pouvoir par l’exhibition même de cette légitimité. Fer de lance de cette promotion étatique qui assimile le roi à sa nation, les manufactures royales créées par Colbert posent les fondations d’un luxe industriel, propre à stimuler la création et à doter le savoir-faire français d’un renom international.

Dès lors, une mythification du luxe est en marche, qui le fait remonter au Roi-Soleil et autorise l’étymologie romanesque faisant découler le mot luxe de lux, la lumière. Le luxe serait à la fois ce qui rayonne et ce qui éblouit. En témoigne la manière dont la France s’enorgueillit toujours de ce luxe qu’elle exporte.


UN SUJET DE QUERELLE PHILOSOPHIQUE

Un siècle plus tard, la question de l’utilité sociale du luxe agite les milieux intellectuels. Rousseau stigmatise l’effet délétère du luxe qui « corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [qui] vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; [qui] ôte à l'État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres ». Fort des pensées mercantilistes, Voltaire y voit au contraire un moteur économique remarquable, facteur indubitable de civilisation : « Si l’on entend par luxe tout ce qui est au-delà du nécessaire, le luxe est une suite naturelle des progrès de l’espèce humaine ». Oscillant entre des connotations péjorative et méliorative, le mot luxe continue d’abriter en son sein toutes les contradictions et tendances paradoxales. Là est sans doute sa raison d’être, celle qui permettra à chacun de projeter librement sur lui sa définition la plus personnelle.


LE LUXE S’EMBOURGEOISE

L’avènement du Moi, d’un culte préromantique voué à la sensibilité, l’instauration d’une morale du plaisir, font évoluer le luxe d’une sphère essentiellement publique et économique, vers une dimension plus intime et personnelle, celle de la jouissance. Celui-ci intègre alors les notions de commodités et de bien-être. Une revendication identitaire est toujours à l’œuvre, qui flatte l’individu dans ses envies de confort, lui procure la satisfaction d’avoir ce qui se fait de mieux dans ce domaine, quand elle ne confirme pas aux yeux de tous sa réussite dans les affaires. Pour rester inaccessible, le luxe ne doit pas pour autant demeurer invisible. C’est ainsi qu’il rappelle au vulgum pecus sa triste condition, démontrant par là même l’un de ses aspects intrinsèques : le privilège.

Au XIXe siècle, Paris devient capitale de la mode, portée par le foisonnement des grandes maisons qui y fleurissent : Lanvin, Hermès, Cartier, Vuitton… Son modèle de type artisanal et aristocratique s’élargit, intégrant alors les avancées industrielles et l’avènement de la bourgeoisie.


VERS UN IDéAL DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION PARADOXAL

L’entrée dans la modernité s’accompagne de grandes mutations : l’artisan devient créateur, la matière première est définitivement supplantée par l’aura du nom et le prestige de la marque, les produits de luxe font leur entrée dans les grands magasins. Le mot luxe se charge d’une puissance symbolique forte, puisqu’il s’incarne désormais dans des noms de créateur, de lieu, de marque, sortes d’images mentales à l’œuvre dans une mémoire collective.

Héritier du passé, porteur d’avenir, le luxe devient ambivalent. Parce qu’il contient l’idée de déviation, d’écart liée à son étymologie, le mot luxe se fonde sur une obliquité sémantique, une volatilité intrinsèque, qui lui permet d’osciller sans cesse entre des pôles contraires, récusant toute définition figée.

Dans notre société de consommation, la situation se radicalise encore, le luxe devenant à la fois virus et antidote. Véritable divinité que l’on idolâtre dans les temples consacrés à la marque ou flagships, ivresse consumériste qui finit par confondre l’être et l’avoir, il est aussi le moyen d’assouvir une quête de sens, de revenir à l’essentiel à travers ce mouvement de dématérialisation qui préconise un retour à l’essentiel, à l’humanisme, voire à un certain dénuement.

S’il évoque toujours le sur-mesure, le culte voué au savoir-faire, le temps incompressible de fabrication, il désigne simultanément son frère ennemi, l’industrie du luxe qui trouve sa consécration la plus prosaïque et la plus éphémère dans le masstige.
Le luxe évoque le sur-mesure
et son frère ennemi, l’industrie du luxe
© James Bort - atelier Christian Dior


DéMOCRATISATION ET RETOUR A L’ESSENTIEL

Diversification et extension de marque, distribution massive via internet, et même contrefaçon, le luxe est indissociable d’une logique marketing et financière. Il se généralise, partant se banalise.

Glissement sémantique oblige, le terme luxe constitue aujourd’hui le sésame qui permet au consommateur de pénétrer cet univers fantasmé où les désirs deviennent réalité. Le langage révèle ici sa dimension performative : au moment où l’on appose sur l’étiquette de tel produit de grande consommation, l’appellation luxe, gold, prestige, on transfigure concrètement ce dernier qui devient luxueux. Suffirait-il de nommer la chose pour la convoquer et la faire exister ? Ce concept de démocratisation pourrait bien résonner comme une aberration langagière, un miroir aux alouettes qui paraît désavouer ce qui en fait justement la saveur (critères d’exclusivité et de rareté).

Haro sur le matérialisme et le superflu, un « nouveau luxe » se prend à rêver d’élévation, loin d’une société de consommation qui a montré ses limites. Il flirte avec l’émotionnel et l’expérientiel, redonnant à l’humain son statut de sujet et sa singularité. Si le sensible est la porte d’entrée dans le sacré, la dimension éminemment poétique, et donc subjective, du mot luxe se charge de nous le rappeler.


Par
Séverine Charon


de l'egypte antique aux manufactures royales,
le luxe a toujours rayonné.
© GÉRARD JONCA SÈVRES CITÉ DE LA CÉRAMIQUE
SENS,
ESSENCE
ET QUINTESSENCE


LE LUXE N’A PAS TOUJOURS BONNE PRESSE. IL EST SOUVENT ASSOCIÉ À UNE CERTAINE SUPERFICIALITÉ, UNE FORME D’INCONSISTANCE. IL EST POURTANT UN MARQUEUR SOCIAL ESSENTIEL, UN ENJEU ÉCONOMIQUE RÉEL ET, À LUI SEUL, UNE QUESTION POLITIQUE CRUCIALE. AU-DELÀ DES CLICHÉS, UNE RÉHABILITATION S’IMPOSE.




Une image de futilité du luxe est présente dès que l’étymologie du mot est convoquée, puisque nombreux sont encore ceux à le faire remonter, à tort, au terme lux, signifiant « lumière » en latin. En résumé, le strass et les paillettes. Or, pour une notion aussi floue que le luxe, les mots ont leur importance. En imaginant récemment un ouvrage intitulé « Au Cœur du luxe les mots » dont les auteurs sont le linguiste Alain Rey et le poète Adonis, le Comité Colbert, qui fédère soixante-quinze maisons françaises du luxe et treize institutions culturelles contribuant au rayonnement de l’art de vivre hexagonal, souhaitait rappeler le sens profond du luxe et son caractère éternel.

Bien loin de la lumière déjà évoquée, luxe vient de luxus, qui en latin désigne un écart. Et, en effet, une possible définition du luxe est de le considérer comme un écart par rapport à la norme, à la fois d’un point de vue social, économique et politique.



Du luxe des origines à la démocratisation du luxe

Dès son origine, que certains ethnologues ou préhistoriens font remonter au paléolithique, le luxe assume une fonction sociale déterminante. Contrairement aux idées reçues, les sociétés primitives ne vivent pas dans la pénurie, mais dans une relative abondance. Le luxe, sous des formes certes différentes des nôtres, y est indissociable de mécanismes de don et de contre-don et de pratiques de sacrifice de biens de prestige. Ce phénomène, appelé potlatch, illustre la place centrale du luxe dans la dynamique des premiers groupes humains. On notera d’ailleurs qu’il n’existe pas de société sans luxe, des tribus les plus archaïques aux régimes marxistes.

Progressivement, les dépenses somptuaires vont aussi permettre de maintenir son rang, comme l’illustreront plus tardivement les logiques de Cour. Elles favoriseront les rivalités mimétiques dans une société aristocratique d’Ancien Régime, mais c’est paradoxalement dans les temps démocratiques que le luxe s’épanouit de manière significative et n’est bientôt plus l’apanage de l’élite, du « demi-luxe » apparu au dix-huitième siècle aux débats actuels sur la « démocratisation du luxe ». Le « luxe accessible » aujourd’hui prôné par Karl Lagerfeld n’est qu’une reformulation oxymorique du mot-valise « populuxe » créé pour caractériser un luxe populaire ou une variante du néologisme masstige, contraction des termes prestige et mass-market.

Mais cette tendance menace la dimension statutaire du luxe, résumée par le titre d’un ouvrage collectif publié il y a peu aux Editions du Regard-Institut Français de la Mode : Le Luxe, essais sur la fabrique de l’ostentation.



Le luxe, laboratoire du capitalisme

Porté par l’élargissement de son socle de consommation, le luxe est peu à peu devenu un enjeu économique majeur, notamment en tant que secteur d’activité pourvoyeur d’emplois et marqué par l’existence de grands groupes. En une vingtaine d’années, LVMH s’est imposé comme le leader mondial et comme l’un des fleurons de l’industrie française. Malgré les crises à répétition qui secouent l’économie, le marché du luxe à l’échelle internationale affiche des résultats impressionnants (voir encadré).

Historiquement, le luxe aura constamment été indissociable du capitalisme. Quelques chercheurs, comme l’allemand Werner Sombart dans un ouvrage intitulé « Luxe et Capitalisme », lui assignent même un rôle fondamental dans l’émergence de ce système économique. D’ailleurs inventeur du mot « capitalisme », Sombart, en date la naissance à la fin du Moyen Age :  dans la société urbaine du nord de l’Italie, des femmes fréquentant les sphères du pouvoir facilitent l’arrivée de biens rares et exotiques et contribueront à faire du luxe le stimulant du capitalisme naissant.

Avant d’être l’avenir de l’homme, les femmes auront donc été l’avenir du capitalisme. Un capitalisme, qui, pour le philosophe Peter Sloterdijk, ressemble à un « Palais de cristal », inspiré par le Crystal Palace inauguré à Londres en 1851 pour la première exposition universelle : une immense serre climatisée vouée à symboliser la transparence et le luxe, préfiguration des grands magasins, des flagships et autres mégastores poussant à l’échelle planétaire.

Si, actuellement, le luxe est aussi inséparable du capitalisme, c’est qu’il en est le laboratoire, le lieu d’expérimentations et d’hybridations inédites, entre art et consommation, contre-culture et élite. Au point qu’une Maison comme Louis Vuitton, dans un partenariat avec La Quinzaine littéraire, s’est il y a quelques années offert le luxe de publier des textes du théoricien de la lutte des classes, Karl Marx.



La nouvelle « Querelle du luxe »

Car le luxe est, au fond, une question éminemment politique. Une affaire trop sérieuse pour la laisser aux seuls acteurs du secteur. Pourtant, là encore, la question du luxe est entourée d’une aura de soupçon et d’inconsistance supposée. C’est oublier un peu vite que le sujet a été, au dix-huitième siècle, au centre de la fameuse « Querelle du luxe ». Notamment rendus célèbres par les joutes entre Rousseau et Voltaire, ces débats ont opposé les plus grands penseurs de l’époque, autour des interrogations politiques suscitées par le luxe.

Facteur d’inégalités et de corruption pour Rousseau, le luxe devient, sous sa plume, un vice. Pour Voltaire, ce même luxe engendre le confort et assure le développement des arts, tout comme le commerce constitue un gage de paix civile. À un moment où le Fouquet’s, une Porsche ou une Rolex ont la force des symboles, on ne peut que souligner l’actualité d’une telle ligne de fracture, entre ceux qui préconisent de taxer le luxe et ceux qui le considèrent comme un art de vivre. En dehors de toute frivolité, le luxe est d’abord une question de société.


Par
Christophe Rioux



Extension
du domaine
du luxe


Réalisée par le cabinet Bain & Company pour le compte de la Fondation Altagamma, qui réunit les grandes entreprises du luxe italien, une récente étude estime que le marché mondial du luxe devrait atteindre cette année une croissance de 6 à 7% et dépasser 200 milliards d’euros. Essentiellement tirée par la Chine, dont le taux de progression devrait osciller entre 18 et 20%, et, dans une moindre mesure l’Inde, cette dynamique conforte le rôle de relais de croissance que jouent les marchés émergents. Cependant, à l’exception du Japon et d’économies fragilisées par la crise de la dette et les mesures d’austérité comme en Italie et en Espagne, c’est le marché des produits haut de gamme dans son ensemble qui va continuer à croître.

Cette logique d’extension vertueuse devrait lui permettre d’arriver, à l’horizon 2014, à un chiffre record de 235 à 240 milliards d’euros. À l’échelle planétaire, le luxe ne connaît décidément pas la crise.
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