18 avril 2018

Temps de lecture : 4 min

Les 7 commandements d’un photographe professionnel

À l’occasion du vol inaugural de son avion de ligne, la compagnie aérienne Icelandair s’est associée au photographe Páll Jökull pour vous livrer le manuel de la photo aérienne parfaite. Cerise sur le gâteau, le dispositif marketing est complété par un concours photos destiné au plus grand nombre sur Instagram et Twitter.

À l’occasion du vol inaugural de son avion de ligne, la compagnie aérienne Icelandair s’est associée au photographe Páll Jökull pour vous livrer le manuel de la photo aérienne parfaite. Cerise sur le gâteau, le dispositif marketing est complété par un concours photos destiné au plus grand nombre sur Instagram et Twitter.

« Ralentis chéri (e), je veux prendre une photo ! ». Chaque été, entre deux sandwichs triangles avalés sur le pouce, des photographes improvisés galèrent à capturer le paysage qui défile sous leurs yeux. La satisfaction de choper le bon cliché au bon moment demeure, pour beaucoup d’entre eux, un sentiment étranger. Alors quand le carrosse en question n’est autre qu’un avion de ligne volant à 7000 mètres d’altitude et à plus de 800 km/h, autant s’armer de beaucoup de patience et de courage.

Pour vous livrer les clés du cliché parfait, Icelandair, lors de la présentation de son Boeing 737 MAX 8, s’est associée au photographe paysagiste, Páll Jökull. Sa mission ? Permettre aux quelques chanceux présents sur ce vol inaugural de réaliser les plus belles photos possibles en leur livrant ses 7 commandements d’expert. L’occasion pour la compagnie aérienne de créer l’événement et de communiquer tout en bluffant et fidélisant sa clientèle très privilégiée. Mais aussi de lancer un concours photo plus démocratique sur Instagram et Twitter. Via le hashtag #IcelandByAir, elle invite ainsi tous ses autres voyageurs à partager un de leurs clichés. Une compétition « vues du ciel » qui se terminera le 12 mai et qui permettra à 10 lauréats d’être publiés dans son catalogue et sur son site. Bonne chance si vous passez par là. Toutefois, comme on est super partageurs, on vous relaye mot pour mot la recette miracle de Páll Jökull. Alors, prêt.e.s à transcender votre simple classe de photographe amateur et à passer professionnel ?

Les 7 conseils d’expert

1. Jouer avec les couleurs, les lumières et les ombres pour ajouter de la profondeur à votre photo. Les nuages peuvent dessiner des formes intéressantes sur le sol. En Islande, les contrastes entre un paysage enneigé et les cours d’eau ou les lacs peuvent faire une bonne photo, tout comme les plages de sable noir ou un littoral rocheux avec le bleu des vagues de l’Atlantique. Comme les couleurs du sol évoluent lentement avec leurs tons bruns et jaunes d’automne et d’hiver, vous pouvez repérer des taches vertes, par exemple sur les champs de lave recouverts de mousse.

2. Utiliser la règle des tiers : répartissez judicieusement l’espace entre le ciel et le sol : 1/3 de ciel et 2/3 de sol est la proportion idéale. Lorsque vous êtes en avion et ne pouvez voir que le ciel ou des nuages, utilisez l’aile et le moteur comme élément important de la photo.

3. Inclure une partie de l’avion dans le cliché peut faire ressortir nettement le paysage. Le hublot de l’avion offre un joli cadre au paysage. Lorsque vous photographiez le paysage sous l’avion, l’aile pointera automatiquement en biais vers le haut de la photo, reliant ainsi l’avion et le sol.

4. Lorsque vous prenez la photo d’un beau coucher ou lever de soleil depuis l’avion, vous devez donner la priorité à l’ouverture ou travailler en manuel pour obtenir les meilleurs résultats. Quand l’obscurité survient, ajustez l’ISO sur 800-1200. La meilleure heure avant et après le coucher ou le lever du soleil peut être assez longue en Islande, surtout en hiver en raison du faible angle d’inclinaison du soleil. La lumière du coucher du soleil peut persister et fournir jusqu’à deux heures de belles couleurs avec des ors, des roses, des rouges et des violets, avant que la couleur bleue sombre de la nuit prenne la place.

5. Pour réduire l’éblouissement sur votre image depuis le hublot, tenez l’objectif de l’appareil contre la vitre ou bien couvrez l’objectif avec l’autre main pour que la réflexion n’atteigne pas l’objectif. Profitez pleinement des réglages de l’éclairage électroluminescent à bord du nouveau Boeing 737 MAX pour faciliter la prise de vue dans l’obscurité en attendant que les lumières de la cabine passent en mode de nuit.

6. Photographier les aurores boréales depuis le hublot d’un avion nécessite un trépied, comme si vous étiez au sol. En réglant l’appareil photo sur ISO 2500-4000 et avec une ouverture à f/2.8 ou moins et 5-10 secondes d’obturation vous devriez pouvoir photographier des aurores boréales. Essayez de positionner l’objectif jusqu’au hublot pour réduire la lumière que reflète le hublot.

7. Dernier conseil : en général, il vaut mieux s’asseoir sur la gauche de l’avion si vous avez l’intention de photographier à travers le hublot. La position est plus commode physiquement et pour cadrer la photo puisque vous n’avez pas à pivoter pour prendre la photo.

La dictature de l’image

Nous sommes plus que jamais dans une société de l’image. Dans un contexte ou le choc des visuels surpasse le poids des mots, une bonne photo peut rapidement changer la donne. On a tous en tête le cliché représentant Alan Kurdi, ce petit garçon syrien échoué sur une plage turque, qui avait ému toute la communauté internationale en septembre 2015. Sans être aussi dramatique, le succès foudroyant d’une plateforme comme Instagram, qui comptabilise plus de 800 millions d’utilisateurs, le montre bien. Mais ne soyez pas dupés par les quelques photos de vos amis qui « rendent bien » grâce à 2 ou 3 filtres et quelques bidouillages sur Photoshop et autres… Adrian Wilson, photographe new yorkais émérite, nous en avait déjà parlé en novembre dernier : « un photographe professionnel tel que nous le connaissions, c’est vraiment une rareté, alors que les amateurs ont envahi le monde -il y a 800 millions de comptes d’instagram ! ». Alors plus la peine de se la raconter avec vos filtres « lo-fi » ou « valencia ».

Allez plus loin avec Influencia

the good newsletter

LES FORMATIONS INFLUENCIA

les abonnements Influencia