2 septembre 2013

Temps de lecture : 1 min

Le sac plastique de la honte

Comment lutter contre la nocivité écologique des sacs plastiques ? En lançant la deuxième édition de ses « Uncarriable Bags », huit ans après le succès des premiers exemplaires, l’agence anglaise Mother use d’une arme qui ferait bien d’inspirer des marques françaises.

Dépeint comme une « menace pour la santé publique » et un « fléau désastreux » par le gouvernement du Mali, où sa production et consommation est interdite depuis six mois, le sac plastique accumule les désaveux. Et pas uniquement sur le continent africain, où sept autres nations l’ont banni. Fin juin, Los Angeles est devenue la plus grande ville nord-américaine à en interdire l’usage dans les supermarchés. Véritable danger pour l’environnement, le sac plastique n’est cependant pas encore déclaré ennemi public numéro un sur le Vieux Continent, où le combat pour sensibiliser la population est rude et requiert de la créativité.

Huit ans après ses premiers « Uncarriable Bags », l’agence anglaise Mother remet le couvert. La cuvée est neuve mais l’ambition est la même : « faire réfléchir le grand public sur l’usage des sacs plastique en 2013 », énonce l’agence sur son site Internet. « Il s’agit d’évoquer un problème sérieux d’une manière créative et drôle. Une fois dans la rue, ces sacs seront une attraction, les gens vont les regarder », ajoute-t-elle. Et forcément, les créations londoniennes vont faire parler…

Pour réussir sa mission, Mother combine les cartes de la provocation et du cynisme. La stratégie est simple : rendre ses sacs infâmes, de façon à sonder les limites de la dépendance de nos sociétés envers le plastique. En imprimant des motifs embarrassants selon quatre sujets sensibles – vol, terrorisme, drogue et addiction sexuelle – l’agence britannique veut faire dégringoler notre attrait quasi machinal pour le sac plastique. Par la même occasion elle entend forcer le consommateur à réfléchir à deux fois sur ses habitudes. « À quel point avez-vous besoin d’un sac plastique pour oser utiliser celui-ci en public ? », interroge justement Mother, qui en 2005 s’était amusée à floquer sur ses sacs des gays texans républicains, une banque de sperme et des dauphins frits.

En France une initiative similaire serait la bienvenue, qu’elle émane d’une agence ou encore mieux d’une marque. L’Hexagone en aurait bien besoin. Selon l’organisme Eco-emballage 80% des sacs plastiques ne sont ni triés ni recyclés et plus de 120 millions polluent les 5000 km de côtes du littoral français, tuant des milliers d’animaux marins chaque année.

Benjamin Adler / @BenjaminAdlerLA

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