Millennial, génération Y, Gen Z… Jeunesse ! On t’a affublée de tant de noms. Mais dis, toi, « le jeune », tu n’en as pas assez qu’on te traite de cible, comme si tu n’étais justement... qu’une cible ? Et pas un être humain ? « La » cible dans laquelle les marques visent le mille et voient en toi le jackpot ?

Comme si l’âge nivelait les passions, les envies, les attitudes prédictives… Te reconnais-tu même dans tes pairs ? Comme si, parce que ton terrain de jeu est Facebook, Instagram ou Snapchat, tu n’assistais pas à de vrais concerts… Comme si, parce que – avoue-le ! – tu aimes une certaine pâte à tartiner à la noisette, tu ne défendais pas pour autant la RSE… Comme si, encore, parce que tu jongles avec les sites d’e-commerce, tu ne te rendais pas dans de vrais beaux magasins pour le plaisir du shopping…

Il faut bien reconnaître que pour les marques, tu n’es pas facile à cerner. Tu es peut-être l’être le plus paradoxal qui a existé : optimiste toi-même, tu es pessimiste pour ta génération, comme le révèle le sondage exclusif réalisé par Iligo. Parfois naïf, mais aussi très conscient du monde tel qu’il est. Parfois enthousiaste, mais aussi de plus en plus tôt affecté par les troubles psychiques, nous explique le psychiatre David Gourion. En fait, « notre société n’aime pas les jeunes, elle les culpabilise », tranche sans retenue Thomas Cailley, le réalisateur de la série Ad Vitam, qui fait un tabac sur Arte.

Il est temps que cela cesse ! N’avons-nous pas tous été jeunes un jour, et notre plus grand rêve – inavouable – n’est-il pas de le redevenir ? Alors toi, « le jeune », qui parfois doutes de toi, grave dans ton cœur ce conseil d’Oscar Wilde : « Pour retrouver sa jeunesse, il suffit d’en répéter les folies.* » N’aie pas peur d’être toi-même, ose ! Et, je te prie, oblige-nous à te suivre dans tes folies !




*Le portrait de Dorian Gray, OscarWilde, 1890.