That’s Entertainment*

Il y a plusieurs façons de parler d’entertainment. En bien, et en chantant, à la manière de Judy Garland, Gene Kelly, Fred Astaire… ou en pensant, comme Blaise Pascal, il y a quelque 350 ans : « Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. […] Incontinent il sortira du fond de son âme, l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir. »**

En mal, en accusant l’entertainment et son dark side, « l’entertainmentisation », d’être le nouvel opium du peuple et d’être responsable de tous les maux de la terre.

Qui a tort, qui a raison ? Les deux, mon capitaine ! Et finalement peu importe la réponse ; il suffit simplement de regarder autour de soi pour comprendre que nous sommes définitivement passés d’une société du spectacle à cette société tentatrice de séduction et de divertissement que décrit le philosophe Gilles Lipovetsky dans nos colonnes.

Marques, retail, médias, sport, politique… ont confié la régence au divertissement et son poids économique est devenu massif et incontournable. Sa présence est telle que l’on pourrait d’ailleurs ne même plus le remarquer ! Artisan majeur du changement de la pensée et des mutations en cours, culturelles, éthiques, techno­logiques, philosophiques, il anime notre vie quotidienne et on ne peut plus s’en passer. À consommer toutefois avec modération…



* Chanson écrite en 1953 pour le film musical Tous en scène (The Band Wagon, Vincente Minnelli, 1953) et reprise ensuite dans le documentaire Il était une fois Hollywood (That’s Entertainment, Jack Haley Jr., 1974).
** Pensées, Blaise Pascal, 1670.

Steve changed our Job… and Jeff, Mark, Jack…

La marque à l’ère digitale devient aussi média et point de vente. Sa capacité à créer de l’audience fait la différence et la vente… Défi et opportunité pour les médias historiques et le retail, challenge vital pour les marques.

Déjà, les kings des data et du digital défient les kings de l’entertainment dans cette nouvelle course. Jeff Bezos crée Amazon Studio : 2 Emmy Awards, 2 Golden Globes et 1 Oscar. Facebook va investir 3 millions de dollars par épisode dans une série et prépare une émission de jeux. Apple a débauché des stars des contenus chez Sony, diffuse une adaptation sérielle du programme culte Carpool Karaoke… demain à la puissance Apple TV 4K. Alibaba crée 24 heures de show avec Scarlett Johansson, OneRepublic, les Beckham, Kobe Bryant, des magiciens, des hélicoptères… c’est un prime time à 11 millions de téléspectateurs et 16,38 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Nouveau défi pour les marques, Nike, Red Bull, Orange, Fnac, Leroy Merlin, L’Oréal ont ouvert la voie… La valeur universelle du futur ne sera ni l’euro, ni le bitcoin, mais l’audience de marque mesurée sur ses trois dimensions « media paid, owned & earned ». Les directeurs marketing vont devenir directeurs des programmes, et les agences médias metteurs en scène de l’audience des marques dans les trois dimensions médias.

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