Dossier :
le mouvement des "makers" va t-il façonner notre avenir ? 
Notre société est en train de vivre une véritable mutation. 3D, Fablab et consorts s'installent tranquillement et durablement. Mais la question désormais n'est pas de savoir si cela va perdurer mais comment intégrer ce changement pour les professionels...
Inmoov, le robot Open Source découvert au Maker Faire Paris 2014












































« Je pense que ce mouvement va se professionnaliser » Éric Seuillet









































Le Maker Movement déploie sa toile

Par Frédéric Therin

RÉVOLTE OU RÉVOLUTION DU CONSOMMATEUR ? PAS ENCORE DE RÉPONSE, MAIS UN FAIT EST CERTAIN : LES ADEPTES DU « DO IT YOURSELF » GAGNENT DU TERRAIN… —

Géo Trouvetou, bricolos du dimanche, rois de la débrouille, as du bidouillage et fans du concours Lépine, quittez vos garages poussiéreux et vos greniers sombres et humides. Le Maker Movement vous attend… Le mouvement rassemble des personnes de tous âges et de toutes spécialisations, artisans, scientifiques, ingénieurs, artistes… pourvu que leur enthousiasme pour le savoir soit entier : montrer ce que l’on a fait, et partager ce que l’on a appris. C’est avant tout aussi un lieu de prospective, de créativité, où les acteurs inventent et explorent de nouvelles formes et de nouvelles technologies. Ce phénomène profilant une « industrialisation » du do it yourself (DIY), ou « faites-le vous-même », se développe à une vitesse sidérante depuis environ trois ans. Les 17 et 18 mai 2014, la Maker Faire de San Mateo, tout près de San Francisco, a réuni plus de 120 000 curieux avides de fabriquer leurs propres robots, drones et autres puces électroniques. Et chaque semaine ou presque, de nouveaux fab labs (contraction de l’anglais fabrication laboratories, en français « laboratoires de fabrication »), ces ateliers accessibles à tous et dédiés au prototypage rapide, ouvrent leurs portes aux quatre coins du monde. Il en existe ainsi déjà plus de 150. Plus seulement de petits « clubs » de particuliers, les grandes entreprises reconnaissent les bénéfices de tels lieux collaboratifs, et commencent, elles aussi, à travailler avec ces « laboratoires », certaines allant jusqu’à ouvrir leur propre atelier !


NÉ EN CALIFORNIE…

Les makers ne datent pourtant pas d’hier. « Il y a toujours eu des gens qui adoraient la mécanique et le bricolage, relate Tim Bajarin, président de Creative Strategies, une société de conseil réputée de la Silicon Valley. Steve Jobs et Thomas Edison étaient des makers. Cela fait des siècles que ces personnes existent. En réalité, toute personne qui fait quelque chose de ses mains est un maker… » Vaste définition. Pourquoi parle-t-on dans ce cas autant de ce « phénomène » ? « Le mouvement, qui est né en Californie, où sont établis les premiers hippies, réunit des gens qui souhaitent lutter contre la société de consommation en se réappropriant la création et la production des biens qu’ils utilisent, résume Matthieu de Genevraye, le directeur financier du FabShop, atelier de modélisation 3D et fabrication digitale, qui distribue notamment des imprimantes 3D. Ces personnes ont commencé par faire de la robotique et de l’électronique dans leur garage. »


L’ENGOUEMENT POUR LE DIY

Et la boule de neige a grossi, grossi… « Le Maker Movement est devenu énorme ! se passionne Tim Bajarin. Il touche aujourd’hui aussi bien l’agriculture que la bijouterie ou le… tricot. Ce phénomène, qui intéressait au départ seulement les teckies s’est répandu dans toutes les couches de la société. On voit ainsi dans les Maker Faire des grands-mères accompagnées de leurs petits-enfants. » Ce mouvement est le signe d’une véritable évolution des mentalités en cette période de crise. « Les parents aujourd’hui sont de plus en plus inquiets pour l’avenir de leurs enfants, et pour trouver un boulot, ils souhaitent que leurs petits apprennent à faire des choses de leurs mains et qu’ils s’intéressent aux sciences, explique le consultant de la Silicon Valley et expert dans le champ des cycles d’adoption technologiques. La période actuelle rappelle les années 1960, quand la conquête de l’espace avait encouragé beaucoup d’enfants à étudier les maths et la physique. Durant la décennie suivante, les gens ont préféré se tourner vers les arts et les sciences sociales. » On observe aujourd’hui que de plus en plus d’écoles américaines mettent en place des fab labs au sein même de leur établissement afin d’encourager les élèves à « bricoler ». Les technologies modernes ont également favorisé l’accélération du do it yourself (DIY).

« Même si ce phénomène repose sur une prise de conscience de l’importance d’innover, il a été amplifié par le buzz qu’il a déclenché sur Internet et qui a été repris dans les médias sociaux et la presse, rappelle Éric Seuillet, le président de La Fabrique du futur, une société de conseil en prospective, marketing et innovation. Des colloques et des événements ont ensuite été organisés, et tout cela a créé la bulle dans laquelle nous sommes actuellement. » Les Maker Faire, qui réunissent de plus en plus de curieux, entretiennent ce buzz. Les prix en chute libre des imprimantes 3D et des machines de découpe laser permettent également à de plus en plus de particuliers de se lancer dans le prototypage afin de créer les objets nés de leur imagination.


DES LABOS D’IDÉES, POUR INCUBER ET INNOVER

Les entreprises « traditionnelles » commencent à s’intéresser à leur tour à ce phénomène. « Elles estiment que ce mouvement va être crucial pour leurs futures innovations, constate Tim Bajarin. Elles pensent que les makers d’aujourd’hui sont les leaders de demain. » Rien que ça…

Une chose est sûre, les fab labs et autres communautés de « créateurs » sont tout à fait complémentaires des services « recherche et développement » des multinationales. « Ils permettent aux sociétés de s’ouvrir à de nouvelles idées tout en faisant du prototypage rapide », ajoute le président de Creative Strategies. Avec ces labs, « les grands groupes font des recherches dans des domaines qu’ils n’auraient pas exploré dans le passé, souligne Karine Sacepe, une consultante spécialisée en management de l’innovation. Ils imaginent là les futurs leviers de leur développement. » Ces laboratoires permettent aux sociétés d’innover d’une manière différente en allant chercher les idées et les compétences partout où elles se trouvent, et parfois même en dehors de la compagnie. Ces dernières années, « les entreprises ont été amenées à formaliser leurs processus d’innovation jusqu’à un point où il devient très difficile pour les idées hors norme de faire leur chemin, regrette dans une étude Fabien Eychenne, le coresponsable du programme ReFaire de la Fondation Internet nouvelle génération (Fing). Les fab labs représentent une manière d’aérer ces processus, d’aller chercher d’autres idées et d’autres solutions aux problèmes de l’entreprise. » Lomig Unger ne dit rien d’autre. Dans son lab, le directeur de l’innovation collaborative de Renault « veut que les gens aient un peu de temps pour aller explorer des choses qui ne sont pas dans leur mission ». Google et Pixar ont formalisé cette approche en demandant à leurs salariés de consacrer 20 % de leur temps de travail à des projets personnels.


QUEL Fab lab POUR QUEL MAKER ?

Il existe trois grands modèles de fab labs dans les entreprises. Certaines développent leur propre atelier, qui se résume à un local de 100 m2 à 150 m2 dans lequel se trouvent des machines à commandes numériques et une imprimante 3D. Ces lieux sont généralement destinés aux salariés du groupe, même si des partenaires indépendants peuvent être invités pour des missions spécifiques. Les laboratoires collaboratifs, qui sont généralement fondés par des entreprises du même secteur ou proches les unes des autres, sont en partie ouverts vers l’extérieur. D’autres sociétés préfèrent collaborer avec des labs qui existent déjà en apportant l’expérience et le savoir-faire de leurs employés tout en s’inspirant des idées originales qui leur sont présentées. Ford travaille ainsi avec le TechShop de Detroit. Un tech shop est un espace privé d’environ 1 500 m2 qui permet à des particuliers, pour un prix modique, d’avoir accès à des machines destinées à la fabrication personnelle. Le constructeur automobile estime que le nombre de propositions innovantes venant de ses employés a augmenté de 30 % depuis le lancement de ce partenariat. Qui dit mieux ?





ALORS, ÉVOLUTION OU RÉVOLUTION ?

Les avis concernant le futur du Maker Movement sont pour l’instant partagés. « Ce phénomène touche surtout des communautés de passionnés, tranche Antonin Léonard, cofondateur de OuiShare, le portail de l’économie de partage. J’attends de voir si cela va se développer. » Certaines branches devraient profiter plus que d’autres de ce mouvement. « Dans des secteurs où la création et l’individualisation importent, comme la bijouterie ou le jouet, je pense que le Maker Movement a de beaux jours devant lui, prédit Matthieu de Genevraye. La poupée Spiderman de demain sera unique et non plus fabriquée à des milliers d’exemplaires. Une application sur iPad, Modio, permet déjà d’imaginer des personnages futuristes que l’on peut ensuite produire sur une imprimante 3D. Lego travaille de son côté sur une imprimante qui permettrait aux enfants de fabriquer leurs propres briques. Le Maker Movement est donc là pour rester. Car même une fois la crise passée, les gens vont continuer à fabriquer des objets, car on ressent toujours une fierté à posséder des choses que l’on a fait soi-même. Ce mouvement vous donne aussi un sentiment d’appartenance à un réseau mondial. »

Ce phénomène, considéré par Chris Anderson (rédacteur en chef de Wired jusqu’en 2012, auteur du best-seller mondial La Longue Traîne) comme initiateur d’une « nouvelle révolution industrielle », ne devrait toutefois pas mettre à genou l’économie traditionnelle. De nombreux secteurs comme la pharmacie sont trop réglementés pour qu’un particulier puisse fabriquer des médicaments dans sa salle de bains. Et même si certains petits malins cherchent à créer des voitures dans leur garage, on imagine mal ces modèles être fabriqués à plusieurs millions d’exemplaires chaque année. « Ce mouvement va se développer même si le business model des fab labs est encore fragile, assure Karine Sacepe. Ces ateliers sont en effet des associations et leur financement est modeste. » Éric Seuillet, président de La Fabrique du futur, évoque une autre piste : « Je pense que ce mouvement va se professionnaliser. L’enthousiasme des néophytes des premiers jours que nous vivons actuellement va laisser place à une plus grande spécialisation. Nous sommes encore dans l’effet d’aubaine. » « Nous allons vivre une évolution, pas une révolution, annonce pour sa part Matthieu de Genevraye. Le Maker Movement va accélérer le processus de création et de décentralisation de la production, mais il faudra toujours des grands groupes pour investir lourdement, fabriquer de gros volumes et marketer un produit à l’échelle mondiale. » Les Géo Trouvetou sont prévenus...
frederic therin
Rédacteur








































































« CE PHÉNOMÈNE QUI INTÉRESSAIT AU DÉPART SEULEMENT LES TECKIES S’EST RÉPANDU DANS TOUTES LES COUCHES DE LA SOCIÉTÉ » TIM BAJARIN









































LES Fab labS ET AUTRES COMMUNAUTÉS DE « CRÉATEURS » SONT COMPLÉMENTAIRES DES SERVICES « RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT » DES MULTINATIONALES
 
du WEb social au MouvEMEnt dEs MakErs

Par vincent pURen

NOUS VIVONS DES ÉPOQUES FORMIDABLES ! LE MAKER MOVEMENT AMORCE UN AUTRE CHANGEMENT DE SOCIÉTÉ, ALORS QUE LE DERNIER N’EST PAS ENCORE DIGÉRÉE... —

Le basculement s'est fait en l’an 2000 avec l’arrivée du Web 2.0 et du contenu généré par l’utilisateur (UGC, pour User-Generated Content). C’est ce nouveau monde collaboratif, dynamisé par les réseaux sociaux, qui permet aujourd’hui la démocratisation de l’innovation et de la culture du partage. Dale Dougherty, qui a popularisé l’expression « Web 2.0 » en 2003 et en a théorisé la notion, parle alors du passage du DIY (Do It Yourself ) au DIT (Do It Together).

Cette « co-création », qu’elle soit perceptible ou non, sonne l’avènement d’un nouvel ordre, celui des makers. Majoritairement passionnés ou professionnels, ils disposent de compétences techniques indubitables, d’un niveau que n’ont pas toutes les personnes lambda désireuses de les rejoindre. Le Maker Movement connaît de ce fait quelques freins, auxquels il remédie en mettant en place progressivement des séances de pédagogie individuelles et collectives au sein de lieux dédiés. Ces espaces, qui regorgent de créativité et d’inventivité, sont appelés fab labs (pour fabrication laboratories, « laboratoires de fabrication »). C’est ici, où règne l’action collective, qu’émerge un nouveau pendant du prototypage pour tous. La porte est ouverte à ceux qui souhaitent créer librement, tel un bricoleur du dimanche.


LA CONQUÊTE DES FAB LABS ET DE L’IMPRIMANTE 3D

Nés au MIT, aux États-Unis, ces fab labs sont désormais répliqués à travers le monde, notamment en France, où l’on en dénombre d’ailleurs autant qu’aux États-Unis. Laboratoires de quartier, ils ont l’intérêt de permettre de prototyper rapidement, d’expérimenter et de co-créer par le test avec les usagers. L’impression 3D, porte-drapeau de ce mouvement, est un marché estimé à 8,4 milliards de dollars. Rien que ça. De la même façon qu’Internet semblait un idéal inaccessible du droit de savoir, l’imprimante 3D est un idéal du droit de créer. Cette machine de prototypage va permettre de fabriquer des objets de la même façon qu’a été créé du contenu sur Internet. Assez radical, l’économiste Jeremy Rifkin prédit que d’ici à dix ou quinze ans, les écoliers iront en classe avec un smartphone dans une poche et une mini-imprimante 3D dans l’autre. De façon plus réaliste, au-delà de l’objet qu’est l’imprimante 3D, ce sont les logiciels d’imprimerie, en majorité en open source, qui représentent l’épicentre de cette révolution. Cela ne coûte rien de les télécharger et de fabriquer soi-même de nombreux produits. Pour aller plus loin, on peut faire le parallèle entre le phénomène d’effervescence des fab labs et celui des cybercafés lors de l’arrivée du Web.
 
co-organisEr son EntrEprisE

Par vincent pURen

LA CO-CRÉATION GÉNÈRE UNE MULTITUDE DE NOUVEAUx USAGES POUR LES CONSOMMATEURS. CEUx POUR LES ENTREPRISES S’ANNONCENT QUASI INFINIS... —

Le numérique change le mode de pensée à tel point que l’on parle aujourd’hui de digital transformation et qu’il s’agit d’un des chantiers majeurs de nombre d’entreprises. Cela passe par exemple par la création d’un fab lab chez Renault, implanté au Technocentre de Guyancourt. Celui-ci a permis au constructeur automobile de renforcer l’idée que l’innovation est l’affaire de tous. À la fois espace de collaboration et d’innovation participative, le fab lab est venu compléter des dispositifs déjà en place visant à soutenir l’innovation en interne. Le Creative Lab est donc un lieu de convergence au croisement des communautés qui a pour objectif de générer de nouvelles innovations de rupture.

Renault prône une innovation centrée sur les utilisateurs. Évidemment, la communauté ne fait pas l’ingénierie de ses innovations. Ce sont les entreprises qui doivent terminer l’invention.


UN MOUVEMENT CULTUREL QUI SE PROFESSIONNALISE

Pour l’instant, cette démarche ne redéfinit pas le modèle de l’entreprise. L’enjeu principal réside dans le changement culturel conféré et la sensibilisation du top management. Une première étape avant une mutation plus radicale. En pensant itération, intrapreunariat et Test & Learn, Renault souhaite en effet créer une nouvelle dynamique dans la manière de penser et d’agir de ses collaborateurs. Avec un accès libre à l’innovation, l’entreprise retrouve une certaine agilité.

Autre exemple, Dassault Systèmes, au cœur de son incubateur technologique baptisé FashionLab. Les ingénieurs de Dassault Systèmes ont fait germer la co-création et l’ont rendue opérationnelle grâce à la technologie 3D. Ce géant industriel collabore avec des artisans et designers de la mode et du luxe. Une opportunité unique pour cette industrie de tester et d’imaginer l’avenir du marché autour des nouvelles technologies et des solutions 3D. En l’absence de moule de départ, la personnalisation de masse est simplifiée et rendue moins coûteuse par l’impression 3D.

Les exemples ne manquent pas et ne vont faire que croître dans les prochaines années. Ce qui était au départ un mouvement culturel, une fascination devant les nouveaux outils de prototypage rapide, se mue aussi en mouvement économique. Cette économie collaborative est d’ailleurs le premier système global à émerger depuis l’avènement du pitalisme et du socialisme au début du xxe siècle. C’est la fin des Companies, vive les Crowdcompanies !
vincent puren
Dipômé d'une maîtrise en marketing digital et d'un MBA entrepreneuriat, Vincent a débuté sa carrière dans la Com et les Telecom. Il est en charge de la division des contenus au HUB Institute, où il analyse les innovations numériques sous un angle business/marketing.






























KANO, LIVRÉ EN MORCEAUx, VOUS PERMET DE VOUS APPROPRIER COMPLÈTEMENT SA CONCEPTION










































Planche anatomique de haut-parleur conçue par Coralie Gourguechon









































VOUS AUSSI VOUS POUVEz FABRIQUER VOTRE PROPRE BULLE MAGIQUE
dEMain, MakEr vous sErEZ !

Par alexis botaya et l'éQUipe soonx3

DEMAIN, CHEz VOUS, GRÂCE AUx TUTORIELS, OU DANS DES FAb LAbs NOURRIS À L’OPEN sOURCE, VOUS CONCEVREz VOUS-MÊME LES OBjETS DONT VOUS AVEz BESOIN. VOUS FABRIQUEREz DES ORDIS DANS DES FEUILLES DE PAPIER ET DES CHAUSSURES AVEC DES MICRO-CIRCUITS. VOICI QUELQUES INNOVATIONS TIRÉES DU sOONOsCOPE. —

Vous voulez, vous aussi faire partie de la grande famille des makers? Ces mordus du bricolage 2.0 tout terrain capables de concevoir aussi bien un ordinateur en kit, une bouteille d’eau mangeable ou de l’électronique de haut niveau avec une feuille de papier ? Eh bien demain, il se pourrait bien que vous preniez goût au making : dans des fab labs, vous synthétiserez des objets sur mesure que vous aurez imaginés à partir de plans open source trouvés en ligne.

Vous dégoterez les instructions de montage d’une moto en carton que vous assemblerez dans votre salon (le vélo, inventé par l’Israélien existe déjà et les premiers modèles disponibles sur le marché sont attendus pour l’été 2015), avant de vous lancer sur la Route 66. Vous concevrez une enceinte hifi avec trois bouts de papier, vous fabriquerez vos chaussures, vos costumes, etc. Bienvenue dans la fab life, la fabrique du non-standard.

En attendant, apprenez déjà à monter vous-même un ordi en kit, 100 % personnalisable, comme on joue avec des Lego. Puis imprimez sur une feuille de papier un haut-parleur. Enfin, pour fêter cette liberté retrouvée, invitez vos amis autour d’une bière que vous aurez vous-même brassée dans votre cuisine.


CRÉER SON ORDI AVEC DES LEGO

Vous aimez les Lego ? Alors, vous aimerez Kano !

Kano, imaginé par deux Américains, est un ordinateur en kit aussi simple à assembler que le sont des pièces de Lego. Mais dont les performances vont bien au-delà d’un simple jouet:livré en morceaux et conçu en open source, il vous permet de vous approprier complètement sa conception et de le modeler en fonction de vos vrais besoins.

Et pas besoin d’être un ingénieur ni un geek : son assemblage est très simple et parfaitement ludique. Vous pourriez même presque le laisser monter à votre petit cousin... Kano se veut une alternative originale aux standards imposés par les géants de l’informatique – qui distribuent les mêmes ordinateurs sur la planète entière – et s’adresse à « tous ceux qui veulent créer avec la technologie – et pas seulement la consommer ».

En 2013, Kano est entré dans l’histoire de Kickstarter, la plus grosse plate-forme de financement participatif au monde pour les projets créatifs, en récoltant 1,5 million de dollars en 30 jours. La bonne nouvelle : les premières livraisons arrivent !


FABRIQUER UN HAUT-PARLEUR AVEC UNE FEUILLE A4

Avouez-le : de toutes les options de votre chaîne hifi, vous n’utilisez qu’une infime partie...

La designer française Coralie Gourguechon vous propose une alternative à tous ces appareils électroniques ultracomplexes dont l’étendue des fonctionnalités est souvent plus un argument de vente qu’un réel atout : la « Paper Technology ». De l’électronique en papier ? Exactement. Et ça marche. Dernier-né dans la famille : une feuille de papier qui se transforme en haut-parleur en quelques pliages bien placés. Grâce à des éléments graphiques conducteurs, vous élaborez vousmême le circuit électronique de manière intuitive et autonome.

Le concept – pour l’instant encore à l’état de prototype – a produit des premiers résultats suffisamment concluants pour donner une idée plus ambitieuse encore à sa créatrice : mettre au point une grande base de données ouverte permettant à n’importe qui d’imprimer et d’assembler ses appareils électroniques chez lui.

Une révolution dans le domaine de l’équipement électronique se prépare : chacun fabriquera-t-il demain ses appareils électroniques à domicile, selon ses besoins, et en toute autonomie ?


BRASSER DE LA BIÈRE DANS SA CUISINE

Vous aimez le café fait maison, et vous aimeriez passer à l’étape d’après?

Grâce à Zymatic, vous allez pouvoir oublier cet éternel espresso pour entrer dans la cour des grands et brasser votre propre bière. Conçue par la marque PicoBrew,Zymaticestune«brasseusemaison»qui vous permet de vous improviser créateur de nectars mousseux. Il vous suffit de placer un peu d’orge, du houblon et de l’eau dans cette machine de brassage au design épuré. Quelques heures suffisent pour obtenir la première mouture. Après ajout de levure et une petite semaine de patience, vous récupérerez la boisson dans un fût associé. À vous ensuite de faire varier les plaisirs et les expériences, pour produire les bières qui vous conviennent parfaitement.

Après une campagne de financement participatif largement réussie sur la Kickstarter (plus de 660 000 dollars récoltés), Zymatic devrait être commercialisée début 2015 au tarif de 1 699 dollars pièce. Bill Mitchell, son créateur, imagine déjà que l’outil s’imposera dans vos cuisines comme l’a fait avant lui la machine à espresso.


FABRIQUER SA BOUTEILLE D’EAU, AVANT DE LA MANGER

Et si vous n’aimez pas la bière, vous prendrez bien un petit verre d’eau?

Grâce à Ooho, vous allez pouvoir faire chuter le nombre de bouteilles produites et jetées à tous vents. Conçue par trois étudiants en design à Londres, Rodrigo García González, Pierre Paslier et Guillaume Couche, Ooho réinvente en effet le concept de bouteille en supprimant... la bouteille. Ou plutôt le packaging, pour ne conserver que le contenu.

Constituée d’une membrane très fine,composée d’algues et de chlorure de calcium (et comestible), Ooho prend la forme d’une grosse goutte incassable lorsqu’elle est pleine. Il vous suffit de la porter à la bouche et de la presser doucement pour en boire le contenu.

Ça vous paraît de la science-fiction? Pourtant, vous pouvez vous aussi fabriquer votre propre bulle magique. Après avoir publié sur son site un article sur Ooho et constatant le succès rencontré par cette innovation, la rédactrice en chef du site Inhabitat a en effet décidé de réaliser une vidéo permettant à chacun de réaliser soi-même cette « bouteille », étape par étape.

Un tutoriel pour que chacun puisse constituer ses réserves de billes à boire, puisque les ingrédients sont très accessibles et faciles à trouver.
alexis botaYa
Rédacteur


















































Kani, un kit d'ordinateur à monter soi-même









































VOUS ÉLABOREz VOUS-MÊME LE CIRCUIT ÉLECTRONIQUE DE MANIÈRE INTUITIVE ET AUTONOME










































Zymatic, brasseuse maison conçue par Zymatic
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