L’intelligence artificielle aux frontières de la pensée
Par Frédéric Therin
« JE PENSE QU’IL Y A QUELQUE CHOSE QUI N’EST PEUT-ÊTRE PAS TOUT À FAIT AU POINT DANS VOTRE VERSÉTHISEUR. » AINSI S’ADRESSE L’ÉDITEUR À SA BELLE VOISINE ET POÉTESSE AURORA DAY. CELA SE PASSE EN 1961, DANS L’ESPRIT DE J.G. BALLARD*, À MOINS QUE CE NE SOIT DEMAIN DANS UN SALON PARISIEN ? —
ILLUSTRATIONS
de pablo grand mourcel
Intelligence artificielle par Andrew Woodward












































« IL EST TRÈS SUBJECTIF DE DÉFINIR QU’UNE CHOSE EST CRÉATIVE OU NON » J. PITRAT



















































































PEUT-ON PARLER DE CRÉATION QUANd ON IMAGINE UNE ŒUVRE « À LA MANIÈRE DE… » ?









































CERTAINS PENSENT TOUTEFOIS QUE L’HOMME GARDERA TOUJOURS UNE LONGUEUR D’AVANCE SUR LA MACHINE
Un avenir où le robot sera le créateur… Ce n’est pas une utopie, mais la réalité de demain. Soit, mais ce robot, assistera-t-il ou surpassera-t-il l’homme qui l’a créé ? Le prochain Picasso sera-t-il un ordinateur ? Le tube de l’été jaillira-t-il d’un logiciel ? Le Goncourt 2017 risque-t-il de revenir à un programme informatique ? Ces questions ne manquent pas de diviser les spécialistes.

Les incroyables progrès technologiques réalisés ces dernières années – qui aurait dit au tournant du millénaire que les particuliers seraient capables de piloter un drone depuis leur smartphone et de chatter en ligne avec des amis australiens sans débourser un centime ? – permettent aujourd’hui de se demander si l’intelligence artificielle (IA) pourrait devenir aussi créative que l’homme. Le génie de Léonard de Vinci, le talent de Paul McCartney, l’inspiration de Claude Monet… pourraient-ils un jour être reproduits par la « machine » ? Le débat est ouvert.

La créativité informatique intéresse les chercheurs depuis plus d’un demi-siècle. L’un des tout premiers programmes d’intelligence artificielle, baptisé « Logic Theorist », a été écrit en… 1955. Pourtant, aujourd’hui, les experts ne parviennent pas à s’entendre sur la définition même du mot « créativité ». « Les acceptions autour de ce terme varient d’une personne à l’autre », lâche Yves Demazeau, le président de l’Association française pour l’intelligence artificielle (AFIA). Parfois, les questions les plus compliquées sont résolues par les réponses les plus évidentes. « J’ai cherché comment qualifier la notion de créativité et j’ai trouvé que la définition de… Wikipédia était celle qui résumait le mieux ma pensée, reconnaît humblement Stéphane Doncieux, professeur à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique. On y lit ceci : “La créativité décrit – de façon générale – la capacité d’un individu ou d’un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème.” » Cette définition dépasse donc largement le cadre strict de la « création » au sens artistique du terme. « La créativité concerne aussi bien l’automobile que les sciences ou l’industrie, confirme Bernard Ourghanlian, le directeur technique et sécurité de Microsoft France. Une nouvelle façon de réaliser une opération chirurgicale peut s’avérer créative. »

Jacques Pitrat, directeur de recherche émérite de l’Université Pierre et Marie Curie considéré comme l’un des pères de l’IA en France, a la même approche : « Pour moi, une belle démonstration à un problème donné peut être créative si elle m’étonne. Et l’ordinateur parvient aujourd’hui à m’étonner. Vous savez, il est très subjectif de définir qu’une chose est créative ou non. »


GUETTA SANS SON MACBOOK ?

Les chercheurs s’accordent aujourd’hui presque tous à dire que l’IA peut aider l’homme à « créer ». « En science, la machine permet de plus en plus aux chercheurs de faire des découvertes, car elle est notamment capable de faire de très grandes quantités de calculs que l’homme ne pourrait réaliser sans elle, rapporte Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’université Paris 6 spécialisé dans l’IA. De même qu’il n’est plus étonnant de voir des artistes s’associer un ordinateur pour créer, et ce phénomène va se développer encore, car ces machines deviennent un objet de notre quotidien. » Que serait en effet David Guetta sans son MacBook ? Le peintre britannique David Hockney a, lui, à plusieurs reprises, troqué ses tubes de couleurs et ses pinceaux contre une tablette graphique, un ordinateur et un iPhone. Les algoristes vont encore plus loin en créant des œuvres grâce aux algorithmes qu’ils ont mis au point. Mais la machine peut-elle être créative sans l’appui ou l’aide de… personne ? Certains en sont persuadés.

« IBM a conçu le système Watson qui s’est montré capable de remporter en 2011 le jeu Jeopardy ! dont le principe est de trouver les questions à des réponses données, rappelle Jacques Pitrat. J’ai été très impressionné par ce programme, car il faut se montrer créatif pour remporter une telle compétition. » Watson a également « inventé » des recettes de cuisine pour le magazine culinaire américain Bon Appétit : goûtez ces travers de porc au fenouil et sauce barbecue rehaussée d’une moutarde piquante à la pomme… L’éditeur américain de logiciels Autodesk et le cabinet new-yorkais de design The Living ont, quant à eux, demandé à un ordinateur de créer avec un algorithme une chaise la plus légère possible. Le logiciel EMI (Experiments in Musical Intelligence) du professeur David Cope, de l’université de Californie à Santa Cruz, est programmé pour composer des morceaux à la manière de Bach ou Mozart. « Les résultats produits sont assez bluffants, reconnaît Bernard Ourghanlian. Il est difficile de reconnaître qui du maître ou de la machine a imaginé la pièce. » Mais peut-on parler de création quand on imagine une œuvre « à la manière de… » ? Les avis sont, là aussi, partagés.


LA LIBERTÉ AU BOUT DU CODAGE ?

Tous les grands artistes se sont en effet inspirés des travaux de leurs prédécesseurs pour façonner leur propre style. L’intelligence artificielle est aujourd’hui en mesure de faire de même, mais sans toutefois avoir franchi le cap qui la verrait imaginer une forme d’art inédite. Les exemples de « création » tout juste cités sont basés sur le système de « programmation par contraintes » qui consiste à définir un espace de solutions et à laisser l’ordinateur chercher parmi des milliers d’options possibles celles qui entreraient dans cette sphère définie au préalable. Les chercheurs ont ainsi expliqué au « chef Watson » quels étaient les goûts préférés des Américains avant de lui demander de concocter une recette. Les particularités des centaines d’ingrédients intégrés dans son logiciel, comme leur acidité ou leur douceur, ont également été précisées par les informaticiens. IBM n’a en effet toujours pas inventé la machine à goûter les mets… Le logiciel EMI utilise, lui, les caractéristiques des œuvres de Mozart ou Prokofiev pour composer. « On demande ainsi à l’ordinateur de résoudre un problème bien particulier en utilisant des méthodes définies à l’avance, résume Stéphane Doncieux, qui pilote un projet européen de robotique baptisé Dream. Toute la partie créative vient donc des ingénieurs qui ont mis au point le programme. » Pourrait-on un jour aller au-delà ?

« Je pense que nous sommes à l’orée d’une période où les ordinateurs seront capables de résoudre des problèmes que l’homme ne peut pas solutionner seul, prédit Yves Demazeau, qui est aussi directeur de recherche au CNRS. Je crois vraiment beaucoup à cela. » Les défenseurs de cette thèse suivent une logique toute simple. « Nous étions tous des cueilleurs et des chasseurs dans le passé, et chasser le bison ne nous permet pas de nous transformer en bons mathématiciens, tranche Jacques Pitrat. Je suis en conséquence convaincu que notre intelligence limitée sera un jour supplantée par l’ordinateur, et il n’y a pas de raison de penser qu’une machine ne puisse pas un jour écrire un livre ou peindre un tableau. » Encore faut-il que l’homme permette à l’ordinateur de « créer » en toute liberté… « Les personnes qui créent des algorithmes devront faire preuve de courage en laissant un peu plus de liberté aux ordinateurs, entrevoit Herman Akdag, professeur au Laboratoire d’informatique avancée de Saint-Denis (LIASD) de l’université Paris 8. Les algorithmes comportent en effet encore trop de barrières. Ils se contentent de partir du rationnel, mais il faudrait rendre ces modèles plus souples pour aller au-delà des résultats que l’on obtient aujourd’hui. » Certains pensent toutefois que l’homme gardera toujours une longueur d’avance sur la machine.


TOUS DERRIÈRE L’IMPROBABLE

D’autres experts sont beaucoup plus radicaux sur cette question. « L’intelligence artificielle fera preuve de créativité dans le futur, mais dans le domaine artistique, il sera beaucoup plus compliqué de savoir si une œuvre imaginée par un programme est créative ou non, car un tel jugement est extrêmement subjectif. Je ne vois pas aujourd’hui comment une machine sera capable, comme on le dit en anglais, de penser out of the box, ou sera capable d’avoir l’idée un jour de peindre une toile en utilisant une seule couleur comme Soulages l’a fait », soulève Bernard Ourghanlian. Directeur général et cofondateur de Fifty-five, agence spécialisée en data analytics, Mats Carduner ne dit rien d’autre : « Je ne crois pas au monde transhumain dans lequel la machine deviendrait tellement autonome qu’elle pourrait se passer de l’homme pour créer des choses. L’esprit humain se caractérise par le fait qu’il est capable de réaliser un saut créatif sans se référer à ses expériences passées. La machine, elle, ne peut pas faire de telles choses et je ne vois pas comment elle pourrait le faire un jour. »

L’improbable n’empêche toutefois pas de chercher… Et cette question n’a pas fini d’attiser la curiosité des chercheurs du monde entier. Les grandes innovations futures « ne viendront pas des laboratoires universitaires, mais des grandes entreprises qui investissent beaucoup d’argent dans l’intelligence artificielle, note Jacques Pitrat. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Watson a été mis au point par IBM. Apple et Google sont aussi très présents dans ce secteur. » Après l’Imac, l’Iphone, l’Ipad et l’Apple Watch, peut-on s’attendre à consacrer un jour l’Iwriter, l’Ipainter ou l’Apple musicien ? À suivre...

*J.G. Ballard, « Numéro 5, Les Étoiles », 1961.
frederic therin
Rédacteur



après l’imac, l’iphone, l’ipad et l’apple watch, peut-on s’attendre à consacrer un jour l’iwriter, l’ipainter ou l’apple musicien ?
Illustration de Pablo Grand Mourcel
« JE SOUHAITE CRÉER UN OUTIL QUI AIDE LES MUSICIENS À ALLER PLUS LOIN DANS LEUR PROCESSUs CRÉATIF »

FRANÇOIS PACHET, DIRECTEUR DU SONY COMPUTER SCIENCE LABORATORY



LA PLUPART DE VOS ÉTUDES, QUI PORTENT SUR LA RELATION ENTRE L’HOMME ET LA MACHINE, UTILISENT LA MUSIQUE COMME VECTEUR DE COMMUNICATION. POURQUOI UN TEL CHOIX ?

FP Je suis musicien et la musique m’intéresse depuis toujours. Je suis fasciné de savoir pourquoi on aime un morceau plutôt qu’un autre. Les goûts musicaux sont des marqueurs identitaires très forts. Mais si j’aime les Beatles, est-ce parce que je les aime personnellement, parce que j’ai été poussé à les apprécier ou parce que mon attirance pour ce groupe a été construite par la société qui m’entoure ? J’ai aussi toujours voulu comprendre comment des musiciens parvenaient à créer des morceaux qui plaisaient à des milliers de personnes.


LES PROGRAMMES QUE VOUS AVEZ MIS AU POINT PERMETTENT AUJOURD’HUI DE FAIRE DE VÉRITABLES IMPROVISATIONS MUSICALES. LA MACHINE ACCOMPAGNE AINSI L’HOMME EN S’ADAPTANT À SON JEU ET À SON STYLE. QUEL EST L’OBJECTIF DE CES PROGRAMMES ?

FP Je souhaite créer un outil qui aide les musiciens à pousser à fond leurs idées et à aller plus loin dans leur processus créatif. Je ne pense pas qu’on puisse créer de la musique intéressante d’une manière automatique. Il est ainsi très difficile de faire rire à chaque fois les personnes qui vous écoutent lorsque vous racontez une blague. Mais mes systèmes cherchent à aider les compositeurs. J’utilise souvent une métaphore pour expliquer mon travail : il est impossible de se faire rire en se chatouillant soi-même. Les Grecs de l’Antiquité avaient déjà découvert cela. Les neurologues ont depuis tenté d’expliquer ce phénomène, mais ils n’ont toujours pas trouvé de réponse satisfaisante. De nombreuses expériences ont été faites pour essayer de comprendre cette réaction. Si vous mettez une personne devant un bras articulé et si vous lui demandez d’appuyer sur un bouton pour actionner la main qui le chatouillera, le patient ne rira toujours pas. En revanche, si le robot met quelques secondes à le chatouiller après que le bouton ait été actionné, le patient rira. Il existe donc un mécanisme d’inhibition qui ne dure pas longtemps et qui empêche la personne de rire quand elle se chatouille elle-même. Eh bien, l’objectif de mes systèmes est d’être ce bras articulé qui vous aidera à créer de la bonne musique.


COMMENT FONCTIONNENT VOS OUTILS ?

FP Notre base de données comprend les 11 000 partitions de jazz qui ont été composées dans l’histoire. Nous intégrons également de nombreuses musiques brésiliennes et nous commençons aussi à placer dans nos fichiers des morceaux de pop. Notre algorithme, baptisé « Flow Machine », est ainsi capable de reproduire de la musique « à la manière de… ». On peut donc demander à la machine de jouer dans un style prédéfini et ensuite ajouter des contraintes, comme par exemple garder le même accord du début à la fin du morceau. L’ordinateur est en revanche incapable de créer son propre style.


CONSIDÉREZ-VOUS QUE VOS MACHINES FONT NÉANMOINS PREUVE DE CRÉATIVITÉ LORSQU’ELLES JOUENT DE LA MUSIQUE AVEC VOUS ?

FP La créativité pour moi est essentiellement un phénomène social. C’est la société qui décide si telle ou telle chose est créative. Tous les essais qui ont été faits pour tenter de mesurer la créativité ont échoué. Des spécialistes en neuroscience ont notamment essayé de détecter les réactions du cerveau d’une personne qui se trouvait en face d’un tableau, mais ces recherches se sont révélées inutiles.


LA MACHINE SERA-T-ELLE CAPABLE DE COPIER TOUS LES MUSICIENS ?

FP On arrive aujourd’hui à tout modéliser à partir d’une partition musicale. En revanche, ce qui nous échappe, c’est le processus de production musicale. Le mixage et la masterisation des pistes sont un processus très complexe, très mal connu et très humain, et il est très difficile de le modéliser. Mais on y arrivera un jour… J’y travaille, comme d’autres équipes en Angleterre notamment.

PROPOS RECUEILLIS PAR FRÉDÉRIC THERIN.





































































LES ALGORISTES VONT ENCORE PLUS LOIN EN CRÉANT DES ŒUVRES GRÂCE AUX ALGORITHMES



















































































ENCORE FAUT-IL QUE L’HOMME PERMETTE À L’ORDINATEUR DE « CRÉER » EN TOUTE LIBERTÉ…
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